Livre X - Lettres 111 et 112


PLINE A L'EMPEREUR TRAJAN

Le procureur syndic de la ville des Amiséniens a poursuivi devant moi Jules Pison, pour la restitution de quarante mille deniers qui lui ont été donnés par la ville, du consentement de leur sénat, et s'est fondé sur vos édits, qui défendent ces sortes de donations. Pison a soutenu, au contraire, qu'il avait fait beaucoup de largesses à la ville, et qu'il avait presque épuisé tout son bien pour elle. Il s'est retranché d'ailleurs dans l'espace de temps qui s'est écoulé depuis, et a demandé qu'on ne lui arrachât pas, avec l'honneur, ce qui lui avait été donné depuis tant d'années, et qui lui avait tant coûté. J'ai cru, par ces raisons, que je devais suspendre mon jugement jusqu'à ce que j'eusse appris, seigneur, vos intentions.

TRAJAN A PLINE

Comme mes édits défendent les largesses qui se font des deniers publics, aussi la sûreté du grand nombre de particuliers dont la fortune serait renversée, si l'on révoquait toutes les donations de cette espèce, faites depuis un certain temps, demande que l'on n'y touche pas. Laissons donc subsister les actes de cette nature, faits il y a plus de vingt ans. Car je ne veux pas avoir moins d'attention au repos des habitants de chaque ville, qu'à la conservation des deniers publics.

© Agnès Vinas

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