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Th. Schreiber - Atlas of Classical Antiquities - London (1895), pp.176-179

© Traduction Agnès Vinas (2009)

[PLANCHES XCII A ET] XCIII.
La Table Iliaque Capitoline
PLAQUE DE MARBRE (Palombino) AVEC FIGURES EN TRES BAS RELIEF ET INSCRIPTIONS - HAUT. 0m,283 - LARG. 0m,2510. ROMAINE - PERIODE AUGUSTEENNE - TROUVEE EN 1683 A L'OSTERIA DELLE FRATOCCHIE PRES DU SITE DE L'ANCIENNE BOVILLAE, CONSERVEE A PRESENT AU MUSEE DU CAPITOLE A ROME ; [PL. 92a REPRODUCTION FIDELE], PL. 93, REPRESENTATION PARTIELLEMENT RESTAUREE DE L'ORIGINAL.

JAHN, Bilderchroniken, Pl. i. (références bibliographiques antérieures à 1873).
BAUMEISTER, Denkmäler, fig. 775.
ENGELMANN AND ANDERSON, Atlas to Homer, Il. fig. 3.
HELEIG, Führer, p. 345 (No. 451 ; references).

Des scènes empruntées aux poèmes homériques et aux autres poèmes épiques figurent sur les peintures des vases grecs depuis le VIIe siècle au moins, et il ne manque pas de témoignages littéraires pour attester que de tels sujets étaient également courants sur des oeuvres d'art de plus grand prix, par exemple le coffre de Cypselos. Pourtant il a fallu attendre l'époque hellénistique pour voir couramment apparaître des ensembles de scènes épiques suivant le fil de l'histoire, comme en poésie. Jusque là, l'artiste se souciait peu de sa source littéraire ou de l'ordre des épisodes. A l'époque hellénistique au contraire, il était devenu un illustrateur suivant scrupuleusement les poèmes.

L'un des premiers cycles de peintures épiques à être attesté est la mosaïque du vaisseau d'Hiéron (248 av.JC), qui représentait toute l'Iliade. Le peintre Theon (ou Theoros) peignit une guerre de Troie en plusieurs tableaux qui par la suite furent transportés à Rome. Une série de fresques découvertes dans une maison de l'Esquilin en 1848 donne une bonne idée de ce que pouvaient être de telles peintures. Elles représentent des scènes des récits d'Ulysse à Alcinoos dans l'Odyssée : Circé, les Cyclopes, les Lestrygons, la descente chez Hadès. Des scènes inspirées de ces cycles étaient aussi très appréciées comme ornements de coupes en métal ou en céramique. De nombreux "bols homériques" à glacis rouge de Samos ont été découverts et étudiés par le professeur Robert (50tes Winckelmannsfestprogram 1890, pp. 1-96, "Homerische Becher"). Ils sont décorés de scènes de l'Iliade, de l'Odyssée, de l'Ethiopide, de la Petite Iliade, de l'Iliou Persis et du cycle thébain, avec des inscriptions indiquant le nom des héros et des citations du poète. De telles oeuvres d'art, inspirées par la mode littéraire de l'époque, inspiraient en retour la littérature. Chez Virgile, les images de la guerre de Troie semblent trouver leur origine dans de telles peintures, au moins autant que dans la littérature. Quand Enée visite le temple de Junon à Carthage, "videt Iliacas ex ordine pugnas", une citation qui pourrait tout aussi bien s'appliquer au poète lui-même.

La Table Iliaque a pour titre ΤΡΩΙΚΟΣ (sc. πίναξ) et propose une suite encyclopédique de scènes de la guerre de Troie, tirées de la Destruction de Troie de Stésichore (ΙΛΙΟΥΠΕΡΣΙΣ ΚΑΤΑ ΣΤΗΣΙΧΟΡΟΝ), l'Iliade d'Homère (ΙΛΙΑΣ ΚΑΤΑ ΟΜΗΡΟΝ), l'Ethiopide d'Arctinos de Milet (ΑΙΘΙΟΠΙΣ ΚΑΤΑ ΑΡΚΤΙΝΟΝ ΤΟΝ ΜΙΛΗΣΙΟΝ), et de la Petite Iliade de Lesches de Pyrrha (ΙΛΙΑΣ Η ΜΙΚΡΑ ΛΕΓΟΜΕΝΗ ΚΑΤΑ ΛΕΣΧΗΝ ΠΥΡΡΑΙΟΝ).

Elle a une composition architecturale. Deux piliers (dont celui de gauche a été brisé) se dressent sur une base et constituent un cadre pour la Destruction de Troie. Au-dessus, dans une frise, des scènes du chant I de l'Iiade. Il y avait à gauche des scènes des chants II à XII, les douze autres livres occupant la partie de droite. Sur la base, au centre, des scènes de l'Ethiopide. Toutes ces scènes sont assorties d'inscriptions indiquant les noms des personnages et les épisodes principaux.

Sur le pilier subsistant se trouve un résumé des chants VII et suivants, sauf les chants XIII, XIV et XV. Il commence par οἱ δ’ Ἀχαιοὶ τ(ε)ῖχός τε καὶ τάφρον ποιοῦνται περὶ τὰς ναῦς. Ἀμφοτέρων δ’ αὐτῶν ἐξοπλισθέντων καὶ μάχην ἐν τῷ πεδίῳ συναψάντων οἱ Τρῶες εἰς τὸ τ(ε)ῖχος τοὺς Ἀχαιοὺς καταδιώκουσιν καὶ τὴν νύκτ’ ἐκείνην ἐπὶ ταῖς ναυσὶν ποιοῦνται τὴν ἔπαθλιν κ.τ.λ.. Le pilier perdu donnait le résumé des chants précédents.

Une inscription sur la base qui supporte le pilier donne le nom de l'artiste :

ὦ φίλε παῖ, Θεο]δώρηον μάθε τάξιν Ὁμήρου
ὄφρα δαεὶς πάσης μέτρον ἔχῃς σοφίας


"Apprends, cher enfant, l'arrangement d'Homère par Théodoros,
pour que cette leçon te permette de prendre la mesure de toute sagesse,"

une maxime qui rappelle celle d'Horace disant d'Homère : "Qui quid pulchrum, quid turpe, quid utile, quid non, planius ac melius Chrysippo et Crantore dicit," Epp. 1, 2, 3, 4. Il n'y a pas à douter de la restitution du nom Theodoros, qui doit être celui que mentionne Strabon comme l'auteur d'un traité, dans sa liste des hommes célèbres de Pergame (XIII. 4) : καὶ Ἀπολλόδωρος ὁ ῥήτωρ ὁ τὰς τέχνας συγγράψας καὶ τὴν Ἀπολλοδώρειον αἵρεσιν παραγαγών, ἥτις ποτ’ ἐστί· πολλὰ γὰρ ἐπεκράτει, μείζονα δὲ ἢ καθ’ ἡμᾶς ἔχοντα τὴν κρίσιν, ὧν ἔστι καὶ ἡ Ἀπολλοδώρειος αἵρεσις καὶ ἡ Θεοδώρειος. "Tel fut le cas aussi du rhéteur Apollodore, auteur d'une Encyclopédie des arts et fondateur d'une secte quelconque à laquelle il donna son nom. Depuis peu, comme on sait, beaucoup de systèmes nouveaux ont fait fortune (ceux d'Apollodore et de Théodore sont du nombre), mais le jugement à en porter serait trop au-dessus de notre compétence".

Il n'est pas facile de dire avec certitude à quel usage pouvait bien être destinée la Table. Jahn supposait un usage pédagogique, mais elle est de si petit format qu'elle ne pouvait servir qu'à un enfant à la fois. En outre, même inachevée, c'est une oeuvre de qualité, avec des scènes copiées à partir d'originaux célèbres, et qui semble donc trop ambitieuse et précieuse pour supporter les rudes manipulations d'une utilisation scolaire. Elle devait plus vraisemblablement servir de panneau ornemental dans une bibliothèque ou un coffret. Dans ce cas, il s'agirait du plus ancien exemple d'usage de tablettes encadrées, si courantes au Moyen Age, représentant des scènes de la Bible et des légendes, et d'un format adapté aux dévotions privées. Comme les triptyques médiévaux, elle a un rapport indiscutable avec les enluminures de la même période, proposant une sorte de galerie de peinture des représentations les plus célèbres de scènes classiques.

Voici la disposition des scènes : l' Ilioupersis au centre.

 

Une vue cavalière de Troie avec ses remparts crénelés, ses tours et une porte unique. A l'intérieur, on voit le temple d'Athéna au milieu des maisons de la ville, et son enceinte encadrée de part et d'autre par une longue colonnade. Dans la cour, les Grecs sortent du cheval de bois (ΔΟΥΡΗΟΣ ΙΠΠΟΣ) et ont déjà commencé le massacre. Sur les marches du temple lui-même, Ajax tire Cassandre par les cheveux, alors qu'elle implore vainement la protection de la déesse. Un archer troyen caché derrière le temple tend son arc en direction d'Ajax. A l'extérieur de l'enceinte, d'autres Grecs, qui attendaient aux portes, accourent pour combattre.

 

En-dessous, la cour du palais de Priam est entourée d'une colonnade. Priam, assis sur l'autel, est tué par Néoptolème, pendant qu'Hécube, à ses côtés, est violemment tirée par un Grec. A terre gisent les cadavres d'Astyanax et de l'une des filles de Priam.

 

Il y a deux temples à l'extérieur du palais. A droite celui d'Aphrodite (ΙΕΡΟΝ ΑΦΡΟΔΙΤΗΣ) devant lequel Ménélas fait le geste de tuer Hélène (qui sera sauvée à la dernière minute par Aphrodite). Devant l'autre temple, non identifié, un Grec tue une jeune fille près d'un autel. En dessous, Enée (ΑΙΝΗΑΣ) et un prêtre s'enfuient avec les Pénates, pendant qu'à droite (ΑΙ--Α) est emmenée par ses petits-fils Démophon (ΔΗ--) et Acamas qui l'ont reconnue et la sauvent de l'esclavage.

Au centre de la muraille, la porte Scée par laquelle sort Enée (ΑΙΝΗΑΣ) conduit par Hermès (ΕΡΜΗΣ), portant son père (ΑΓΧΕΙΣΗΣ) et les Pénates, et tenant par la main Ascagne (ΑΣΚΑΝΙΟΣ) tandis que Créüse suit en pleurant.


A l'extérieur de la porte, deux tombes : à droite celle d'Achille (ΑΧΙΛΛΕΩΣΣΗΜΑ) sur laquelle Néoptolème (ΝΕΟΠΤΟΛΕΜΟΣ) sacrifie Polyxène (ΠΟΛΥΞΕΝΗ), tandis qu'Ulysse (ΟΔΥΣΣΕΥΣ) reste assis à l'écart, Calchas (ΚΑΛΧΑΣ) près de lui.


A gauche, la tombe d'Hector (ΕΚΤΟΠΟΣ ΤΑΦΟΣ) dont la restitution est très mauvaise, le tumulus ayant été mal interprété. Autour d'elle sont groupés Talthybios (ΤΑΛΘΥΒΙΟΣ) le héraut, les captives troyennes (ΤΡΩΑΔΕΣ) Andromaque (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ), Cassandre (ΚΑΣΣΑΝΔΡΑ) et Hélénos (ΕΛΕΝΟΣ), assis sur les marches au pied de l'édifice. On voit une deuxième scène sur les marches de côté : Ulysse est venu dire à Hécube (ΕΚΑΒΗ), en compagnie de Polyxène (ΠΟΛΥΞΕΝΗ), Andromaque (ΑΝΔΡΟΜΑΧΗ) et d'Hélénos (ΕΛΕΝΟΣ), que la mort de Polyxène est décidée.

 

En dessous des tombes, le rivage où les bateaux des Grecs (ΝΑΥΣΤΑΘΜΟΝ ΑΧΑΙΩΝ) sont tirés sur la grève ; à droite, le cap Sigée (ΣΕΙΓΑΙΟΝ) désigné par une colonne,

tandis qu'Enée embarque (ΑΠΟΠΛΟΥΣ ΑΙΝΗΟΥ) ; Anchise et les objets sacrés (ΑΓΧΙΣΗΣ ΚΑΙ ΤΑ ΙΕΡΑ) sont sur la passerelle, suivis par le pilote Misène (ΜΙΣΗΝΟΣ) avec son gouvernail.

L'Iliade occupe le haut et le côté de la table :

A [Chant I] Sur la frise, (1) vers 10-21. La première scène, Ἀγαμέμνων, Χρύσης, Ἄποινα, montrant Chrysès agenouillé devant Agamemnon, n'existe plus sur cette table, mais a été préservée sur une autre tablette.

(2) vers 34-42, Ἱερὸν Ἀπόλλωνος Σμινθέως, Χρύσης, Chrysès offre un sacrifice à Apollon et prie pour la vengeance.

(3) vers 43-52, Λοιμός. Apollon tire à l'arc sur les Grecs et leur envoie la peste. (4) vers 93, Κάλχας, Calchas, le devin, a la vision du dieu détruisant l'armée et recule, terrifié.

(5) vers 194, Ἀγαμέμνων, Νέστωρ, Ἀχιλλεύς, Ἀθηνᾶ. L'assemblée des Grecs. Achille se précipite pour tuer Agamemnon, mais Athéna le retient par les cheveux, tandis que Nestor maîtrise Agamemnon.

(6) vers 430-456, Ὀδυσσεὺς τὴν ἑκατόμβην τῷ θεῷ ἄγων Ἀπόλλωνι. Χρυσηίς. Ulysse apaise le dieu par une hécatombe (mal restituée en suovetaurilia romain) et rend sa fille à Chysès. (7) vers 497 sqq., Θέτις. Thétis sur l'Olympe (indiqué par un arc-en-ciel ?), implore Zeus pour son fils.

Les parties de B à K [Chants II à XII] se trouvent sur le fragment d'une table mentionné ci-dessus (cf. Jahn, loc. cit. Pl. 2, Engelmann-Anderson, l.c. fig. 3).



Ν [Chant XIII] en bas, (1) vers 567 sqq., Μηριόνης, Ἀκάμας, Mérion tue Acamas (mal restitué). (2) vers 363 sqq., Ἰδομενεύς, Ὀθριονεύς, Ἄσιος ; Idoménée se précipite pour tuer Othryonée, que soutient Asios ; (3) vers 541 sqq., Αἰνήας, Ἀφαρεύς. Enée poursuit Apharée.


Ξ [Chant XIV] (1) vers 463, Ἀρχέλοχος, Αἴας Λοκρός. Ajax lève l'épée pour frapper Archéloque venu à la rescousse de Satnios (omis dans la restitution). (2) Αἴας, Ποσιδῶν, Ἕκτωρ, Ἀπόλλων. Ajax et Hector combattent, respectivement aidés par Poséidon et Apollon, scène qui ne correspond que de manière générale au texte dont nous disposons.


Ο [Chant XV] Ἐπὶ ναυσὶ μάχη. La bataille près des nefs, avec les principaux combattants, Ajax armé de sa lance et Teucer de son arc, debout sur la poupe, tandis qu'Hector (Ἕκτωρ) lance une torche en direction du navire (vers 718). Caletor (Καλήτωρ) tué par Ajax gît aux pieds d'Hector. Hélénos, Clitos, Pâris et Enée (Ἕλενος, Κλίτος, Πάρις, Αἰνήας), en hauteur, tirent des flèches vers les navires.


Π [Chant XVI] (1) vers 130, Πάτροκ. Patrocle s'arme pour le combat. (2) Φοίνιξ, Διομήδης, Ἀχιλλεύς. Diomède et Phoenix vont rendre visite à Achille, scène qui ne figure pas dans l'Iliade. (3) vers 731, Πάτροκλος. Hector poursuit Patrocle.


Ρ [Chant XVII] (1) vers 125, Hector attaque Ajax, qui défend le cadavre de Patrocle. (2) vers 717, Ménélas et Mérion hissent le cadavre sur le char, aidés par deux hommes, probablement Automédon et Alcimédon. Ce n'est pas ce que dit Homère, pour qui Ménélas charge le cadavre sur son dos.


Σ [Chant XVIII] (1) vers 233, Ἀχιλλεύς, Πάτροκλος. Achille assis au pied du lit funéraire pleure sur Patrocle ; un enfant (Automedon) et une jeune fille l'accompagnent dans sa lamentation. (2) vers 367; Θέτις. Thétis et l'une de ses nymphes vont trouver Héphaistos. (3) vers 478, Ὁπλοποία, Ἥφαιστος. Héphaistos et trois Cyclopes forgent le bouclier.


Τ [Chant XIX] (1) vers 3, Θέτις, Ἀχιλλεύς, Φοίνιξ. Achille revêt l'armure apportée par Thétis. (2) vers 397, Ἀχιλλεύς Achille monte sur son char.


Υ.[Chant XX] (1) vers 318 sqq., Ποσιδῶν. Poséidon presse Enée de fuir. (2) Ἀχιλλεύς. Achille se rue avec son glaive sur un Troyen (peut-être Polydore, vers 407). (3) Hector (?) bat en retraite. (4) Groupe confus.

Φ [Chant XXI] (1) vers 114, Σκάμανδρος. Achille tue Lycaon sur les bords du Scamandre. (2) vers 284, Ποσιδῶν, Ἀχιλλεύς. Poséidon, un trident à la main, tire Achille des eaux du fleuve. (3) vers 606, Φρύγες. Les Troyens, poursuivis par Achille, refluent terrifiés vers les portes de la cité.


Χ [Chant XXII] (1) vers 35, Ἀχιλλεύς. Hector attend Achille près des portes. (2) vers 368, Ἕκτωρ, Ἀχιλλεύς. Achilles ôte le casque du cadavre d'Hector. (3) vers 395, Ἀχιλλεύς. Achille tire le cadavre d'Hector derrière son char jusqu'aux navires.


Ψ [Chant XXIII] (1) vers 165, Καῦσις Πατρόκλου. Le corps de Patrocle sur le bûcher funéraire qu'Achille est sur le point d'allumer. (2) line 287, Ἐπιτάφιος Ἀγων. Jeux funèbres : course de chars.


Ω [Chant XXIV] (1) vers 471 Ἀχιλλεύς, Πρίαμος, Ἕρμης. La tente d'Achille est indiquée par un rideau pendant des piliers. Priam est agenouillé aux pieds d'Achille. Phoenix assiste à la scène, alors que chez Homère il reste dehors. (2) Ἕκτωρ καὶ λύτρα Ἕκτωρος. Le cadavre d'Hector est placé sur le chariot, tandis que la rançon est portée dans la tente.

L'Ethiopide se trouve sur la base qui soutient les piliers.

(1) …ΚΗΣ. Achille tue Podarcès.

(2) Πενθεσίλεια, Ἀχιλλεύς. Achille tue Penthésilée.

(3) Ἀχιλλεύς, Θερσίτης. Achilles tue Thersite sur la tombe de Penthésilée.

(4) Ἀχιλλεύς, Μέμνων, Ἀντίλοχος. Achille tue Memnon, deriière lequel gît Antiloque, qui a sauvé la vie de son père Nestor au prix de la sienne, en recevant dans la poitrine la lance de Memnon.

(5) Ἀχιλλεύς, Αἴας. Achille tombe, blessé devant les Portes Scées, sous les murs de Troie ; Ajax le défend.

(6) Ὀδυσσεύς, Ἀχιλλέως σῶμα. Pendant qu'Ajax le couvre, Ulysse emporte le cadavre d'Achille loin du champ de bataille.

(7) Μοῦσα. La Muse (mal restituée, tournée vers la droite) pleure sur le sort d'Achille.

(8) Θέτις, Ἀχίλλ[ειον ?]. Thétis verse une libation sur la tombe d'Achille, près de laquelle se trouve une figure abîmée (son ombre ?).

(9) Αἴας μα[νιώ]δης. Ajax est assis sur une pierre, totalement abattu.

La Petite Iliade de Lesches, figure sur le registre inférieur de la base :

(1) Pâris tombe, atteint par la flèche de Philoctète. (2) Deux figures offrent un sacrifice sur un autel, peut-être Priam sanctifiant un accord avec Eurypyle, fils de Télèphe. (3) Ἐυρύπυλος, Νεοπτόλεμος. Néoptolème tue Eurypyle. (4) Ὀδυσσεύς, Διομήδης, Παλάς. Ulysse et Diomède emportent le Palladium.

(5) Δούρηος ἵππος, Τρώαδες καὶ Φρῦγες ἀνάγουσι τὸν ἵππον, Πρίαμος, Σίνων, Κασσάνδρα, Σκαιὰ πύλη. Le cheval est amené à l'intérieur de la ville de Troie. La scène correspond tout à fait à la description de Virgile (Enéide, II. 234-49). Les Troyens tirent l'énorme bête avec une haussière, conduits par Priam et accompagnés par des spectateurs en liesse. A côté de Priam, on délie les liens de Sinon. Cassandre, la seule à prévoir la catastrophe à venir, se tient devant la porte Scée, en proie à une transe d'horreur sacrée.

Il y a une fresque de Pompéi conservée au musée de Naples qui présente une scène presque identique à celle-ci (cf Ant. d. Ercolano, III., Pl. 40, Engelmann-Anderson, loc. cit. Od. fig. 33).