Jean Arago (1788-1836)
Frère de François
Arago, né à Estagel en 1788.
Il était caissier de la Monnaie de Perpignan lors de la
seconde Restauration, qui le destitua de son emploi. Sans but
arrêté, il s'embarqua alors pour la
Nouvelle-Orléans. Bientôt il se joignit à
l'expédition de Mina jeune, et ses connaissances en
administration militaire, puisées quelques années
auparavant auprès du général Duhesme,
duquel il avait été secrétaire, lui furent
d'un grand secours. Dans cette guerre de l'indépendance,
entreprise pour secouer le joug des Espagnols, Jean Arago ne se
distingua pas moins par sa bravoure que par ses talents
militaires. En 1818, à la suite d'une espèce
d'insurrection du corps des officiers contre le padre Torres, il
fut nommé par eux commandant en chef. Cette nomination
fut confirmée par le gouvernement national. Depuis la fin
de 1816 jusqu'à la fin de 1821, où les soldats de
l'indépendance firent leur entrée à Mexico,
tout fut travaux et dangers pour Jean Arago. Resté
presque seul de la tentative de Mina, il fut poursuivi, luttant
sans cesse contre les troupes royales et contre toute
espèce de privations, jetant partout des idées de
liberté et continuant la guerre nationale avec un
succès inespéré. Tour à tour
compagnon d'armes ou ami des hommes qui ont gouverné le
Mexique, Jean Arago ne chercha jamais à s'élever
par l'intrigue ou la faveur. Sa protection sauva plus d'une fois
du pillage le quartier des négociants français
durant les émeutes survenues à Mexico. Santa-Anna
lui dut une grande partie de ses premiers succès presque
sans revers.
En 1836, Arago, bravant les symptômes de l'hydropisie,
voulut suivre l'expédition du Texas ; mais dans les
derniers jours de juin il rentra à Mexico, où il
expira le 9 juillet 1836. Tour à tour directeur
général du corps du génie qui lui dut une
organisation convenable, pacificateur des villes
révoltées, major-général
d'armées expéditionnaires, gouverneur des
provinces où sont situées les mines les plus
riches du mexique, Jean Arago ne laissa même pas à
sa mort la somme nécessaire aux frais de sa
sépulture.