PARIES (τοῖχος)

Mur de maison ou de tout autre édifice, par opposition à murus, mur de ville. Les parietes étaient faits de matériaux divers et construits de bien des manières différentes, parmi lesquelles on peut distinguer celles qui suivent :

  1. Paries craticius. Muraille roseaux et de claies recouvertes d'un revêtement d'argile ; c'est à peu près ainsi, mais avec des lattes, que sont faites beaucoup de nos cloisons. Dans l'antiquité la plus reculée, on employait quelquefois cette construction pour les murs extérieurs ; dans la suite, on ne s'en servit plus que pour les cloisons intérieures (Vitruv. II, 8, 10 ; Pallad. I, 9, 2).
  1. Paries formaceus. Espèce de construction connue sous le nom de pisé ; c'est de la terre que l'on presse avec de la paille hachée dans des moules que l'on pose les uns au-dessus des autres, à mesure que le mur s'élève ; quand la terre est sèche, on retire les planches. Des constructions de ce genre se rencontrent encore très souvent en France, et n'étaient pas moins communes autrefois en Afrique, en Espagne et dans le sud de l'Italie (Plin. H.N. XXXIV, 48).
  1. Paries latericius. Mur de briques ; on en construisit de plusieurs manières, suivant que l'art de bâtir était en progrès ou en décadence. Au moment du plus grand développement des arts, les briques employées étaient très grandes, très larges, très minces, et ressemblaient à nos tuiles (voyez later) ; on les plaçait les unes à côté et au-dessus des autres d'une manière uniforme dans toute l'étendue de la muraille. Dans l'âge intermédiaire, les briques diminuèrent de surface, mais augmentèrent d'épaisseur, et les murs furent ordinairement construits d'un mélange de briques de dimensions différentes et dont les rangs alternaient, de manière à produire un dessin agréable à l'oeil, quoique souvent elles fussent recouvertes par un revêtement de stuc.

La figure ci-contre, représentant la porte de la ville de Pompéi, donnera l'idée de ce genre de construction. On y remarquera le mélange de briques épaisses et minces, avec une partie du revêtement, subsistant encore en quelques endroits, et peints de manière à imiter un mur de pierre. Dans les âges de décadence, les briques furent plus petites et plus épaisses, et souvent de forme irrégulière (Caes. B.C. II, 15 ; Vitruv. II, 8, 16).

  1. Les différentes méthodes adoptées pour construire des murs de pierre sont expliquées et éclaircies par des gravures aux mots caementicius et structura.
  1. Paries solidus (Cic. Top. 4). Mur plein, sans aucune ouverture, par opposition au suivant.
  1. Paries fornicatus. Mur percé d'ouvertures en arcades, comme dans le modèle ci-joint, qui représente une portion du palais impérial sur le mont Palatin. Cette disposition avait pour but d'économiser les matériaux sans rien enlever au mur de sa solidité (Cic. Top. 4).
  1. Paries communis. Mur mitoyen (Cic. Top. l.c. ; Ov. Met. IV, 66).
  1. Paries intergericius ou intergerivus (Plin. H.N. XXXV, 49 ; Festus, s.v.). Même sens que le précédent.
  1. Paries directus. Mur de séparation dans l'intérieur d'un édifice, cloison qui sépare une chambre d'une autre (Cic. l.c.).

Illustration complémentaire

Constructions du Palatin dominant le Circus Maximus
Rome, 2001

© Agnès Vinas