LANCEA (λόγχη)

Lance, longue et légère, avec une tête large et plate, servant à la fois de pique et de trait (Virg. Aen. XII, 374), employée d'habitude par la cavalerie grecque (Polyb. VI, 23 ; Festus, s.v.) et par les chasseurs (Apul. Met. VIII, p. 156). Elle avait une bride en cuir (nodus), attachée au bois (Sil. Ital. I, 318 ; Isidor. Orig. XVII, 7), et faite pour aider le cavalier à monter (Xen. de Re eq. VII, 1). Il est singulier que nous n'ayons pas de bonne ou incontestable représentation de cette arme. La lance employée par Alexandre et celles de la cavalerie grecque, dans la mosaïque de Pompéi qui représente la bataille d'Issus (voy. la gravure du mot contus, 3), n'ont pas l'accessoire particulier mentionné ci-dessus, et leurs dimensions prodigieuses sont plutôt celles du contus que celles de la lancea. Dans la pierre gravée du cabinet Stosch qui représente uu cavalier montant à l'aide de sa lance (Winck. Mon. Ant. ined. 102), la lance n'est pas munie d'une bride, mais d'on appui saillant ou petite plate-forme évidemment de bois qui s'avance à l'extrémité inférieure du bois de l'arme. Mais dans un bas-relief mutilé publié par Stuart (Antiq. of Athens, V, 3, p. 41), et contenant deux boucliers avec ce qui semble être une partie des bois des trois lances, chacun a une bride semblable à celle qu'on voit dans la gravure ci-dessous représentant une lance brisée sur le premier plan de la mosaïque de Pompéi dont nous venons de parler ; et comme la tête est tournée vers les Perses, il est tout à fait clair que l'artiste en faisait une arme grecque ; mais si on conclut que c'est une lancea, ce n'est qu'à cause de la lanière qui entoure le bois.


Illustration complémentaire

Gigantomachie ; un géant jette l'egcoV
Frise Nord du trésor des Siphniens, 525 av.JC
Musée de Delphes (Grèce), 1977

© Charles Cavenel