MUREX

  1. Mollusque à coquille en colimaçon se terminant en pointe et que les poètes donnaient aux Tritons pour trompette (Val. Flacc. III, 726), comme dans le specimen ci-joint, tiré d'une lampe en terre cuite. Cette coquille servait aussi à renfermer des parfums (Mart. III, 82) et à orner des grottes (Ov. Met. VIII, 563), comme on peut le voir encore dans les jardins de deux maisons à Pompéi.
  1. Par extension, tout objet qui a une surface rude et piquante, avec des pointes en saillie semblables à l'extrémité de la coquille du murex ; ainsi une pierre, une roche hérissée de protubérances se terminant en pointe (Pline, HN, XIX, 6 ; Virg. Aen. V, 205) ; un coffre garni intérieurement de pointes de fer (Gell. VI, 4) ; et aussi, à ce que quelques-uns pensent, un mors très dur garni de pointes (Stat. Achill. I, 221 : murice fraenat acuto Delphinas), comme le lupatum, et comme les mors dont se servaient autrefois les Mameluks. Le passage de Stace se rapportant à un Triton et à ses dauphins, l'explication la plus poétique serait d'entendre qu'il arrête leur élan, non avec un mors, mais par le son que rend sa conque à la pointe aiguë. [Un ancien glossateur explique mieux, à ce qu'il semble, dans ce passage, murice acuto par lupatis et fraenis ex murice confectis].
  1. Murex ferreus. Chausse-trape, instrument fait de quatre pointes de fer, disposées de manière que, quand de loin ou de près on jetait le tout à terre, une des pointes se tenait toujours en l'air, comme le prouve le specimen que nous donnons d'après un modèle parvenu jusqu'à nous. On s'en servait à la guerre pour empêcher la cavalerie d'avancer, et mettre les chevaux hors de combat (Val. Max. III, 7, 2 ; Curt. IV, 17).