GLADIUS (ξίφος)

Ce terme général, qui désignait toute une classe d'armes, admettait des variétés accidentelles dans leurs dimensions et dans leur forme. Il désignait spécialement un glaive à deux tranchants, droit, pour couper et percer, dont se servaient les soldats grecs et romains, par opposition aux épées recourbées et à pointe fragile qu'employaient les nations étrangères ou quelques classes particulières chez les Grecs et les Romains. Ces armes portaient des noms caractéristiques, énumérés dans la table analytique et expliqués à leur place.

Le xiphos grec avait une lame en forme de feuille, pas de garde, mais une courte barre transversale à la poignée, comme dans le spécimen ci-joint et dans les gravures aux mots cernuus, 2, et ceryx, 1, pris tous de vases d'argile. Il n'avait pas plus de 0 m. 50 de long et était suspendu par un baudrier (balteus) au côté gauche, comme le montre la figure d'Agamemnon au mot baculus, 2.

Les Romains se servirent d'une épée semblable à celle des Grecs jusqu'au temps d'Annibal, où ils adoptèrent la lame espagnole ou celtibérienne (Polyb. VI, 23), qui avait un tranchant droit et qui était plus longue et plus pesante que celle des Grecs (Florus, II, 7, 9), comme le fera facilement comprendre le spécimen ci-joint, représentant un gladius romain dans son fourreau, d'après un modèle trouvé à Pompéi.

Sur les arcs de triomphe et les colonnes, les soldats ordinaires portent leurs épées de la manière qu'indique Polybe (l.c.), suspendues par un baudrier au côté droit, comme ou le voit dans les gravures des mots accincti, alligati et catulus ; les officiers ont leurs épées suspendues au côté gauche, et attachées à un ceinturon (voy. cinctorium et la gravure de ce mot). Les épées de la cavalerie étaient plus longues que celles de l'infanterie.


Illustration complémentaire

Détail d'une statue de Mars en Imperator
Rheinisches Landesmuseum, Trier (Allemagne), 2002

© Agnès Vinas