ANGUIS

  1. Serpent, employé chez les Romains comme représentation symbolique du genius loci ou génie qui veillait sur tel ou tel emplacement (Serv. ad Virg. Aen. V, 85). En conséquence on peignait sur un mur des figures de serpent, de la même façon qu'on peint une croix dans l'Italie moderne, pour prévenir le public de ne pas souiller l'endroit. Cela répondait à l'inscription qui se voit sur nos murs : Défense de déposer aucune ordure, etc (Persii Satirae, I, 113).

    On trouve souvent ces figures dans les maisons de Pompéi, dans les cuisines, dans les fournils, dans les lieux enfin où la propreté est particulièrement désirable ; en général, elles sont séparées par un autel, comme on le voit dans la figure ci-jointe prise par l'auteur dans un de ces corridors qui conduisent aux thermes de Trajan à Rome. Elle est peinte à fresque avec l'inscription suivante au-dessous :
JOVEM ET JUNONEM ET DUODECIM DEOS IRATOS HABEAT QUISQUIS HIC MINXERIT AUT CACARIT.
  1. Drapeau militaire qui imitait la figure du serpent et qui fut adopté comme enseigne de la cohorte (Claud. in Rufin. II, 5, 177 ; Sidon. Apoll. 5, 40). On l'appelait plus communément draco : on en a décrit à ce mot la matière, le caractère et l'emploi avec plus de détails. La gravure est prise de la colonne Trajane.

Illustration complémentaire

Anguis dans un trophée d'armes
Casa de Pilatos, Séville (Espagne), 2002
Provenance ?

© Agnès Vinas