EMISSARIUM

Conduit excréteur : canal artificiel fait pour l'écoulement des eaux stagnantes (Cic. ad Fam. XVI, 18 ; Plin. H.N. XXXIII, 21). On voit encore en Italie les débris de travaux étonnants de cette nature, élevés comme conduits excréteurs pour les lacs Albains et Fucin (Suet. Claud. 20 ; Plin. H.N. XXXVI, 24, 11) ; le premier, parce qu'on eut peur que les eaux ne vinssent à déborder et à inonder le pays ; le second, pour rendre à la culture les terres que les eaux couvraient. Ce dernier, qui subsiste presque entier et qui a été déblayé et rendu praticable de 1852 à 1862, consiste en un souterrain de 6300 mètres de long, dont une grande partie fut creusée avec le marteau et le ciseau dans la roche qui forme la base de la montagne qu'il traverse à une profondeur de 300 mètres au-dessous du sommet le plus élevé. Le reste, qui n'est qu'à quelques pieds au-dessous de la surface du sol, est entièrement voûté en briques. C'est de cette matière qu'est faite l'arche qui déchargeait l'eau dans le Liris ; mais la bouche qui fait face au lac présente une belle construction en maçonnerie.


Illustration complémentaire

Drain de l'étang du Grès, près de Serhac,
destiné à assécher l'étang de Clausonne,
sur le trajet de l'aqueduc d'Uzès à Nîmes (France), 2001

© Agnès Vinas