DISCOBOLUS (δισκοβόλος)

Qui jette le discus ; la manière dont on le lançait se voit dans la gravure ci-jointe prise de la célèbre statue de Myron (Quint. II, 13, 10 ; Plin. H.N. XXXIV, 19, § 3), dont on possède une copie au Musée Britannique. L'attitude tout à fait remarquable de cette figure est caractérisée par Quintilien comme «pénible et contournée», distortum et elaboratum : mais il faut entendre ces mots par rapport à la pratique ordinaire des artistes grecs, qui ne représentaient guère leurs figures faisant une action violente, comme cela arrive à chaque instant dans la réalité ; Quintilien n'a pas voulu dire que la figure en question ne représente pas la posture réelle prise par chaque discobole au moment de lancer son disque.

Un passage de Stace (Theb. VI, 646-721), où est décrite une lutte entre deux discoboles, énumère un à un tous les mouvements et toutes les poses particulières qu'on remarque dans cette statue. Le discobole examine d'abord son discus pour reconnaître quel côté offrira à ses doigts la prise la plus sûre, quel autre posera le mieux sur son bras : Quod latus in digitos, mediae quod certius ulnae Conveniat ; puis il lève le bras droit chargé du disque : Erigit assuetum dextrae gestamen et alte Sustentat ; il abaisse et plie ses deux genoux, et brandit le disque au-dessus du niveau général de son corps : Humique Pressus utroque genu, collecto sanguine discum Ipse super sese rotat ; il lance la masse en brandissant son bras qu'il abaisse, et lui donne une double force pour la résistance en sens contraire qui vient de ce que le corps courbé se relève au moment où le bras descend : Ahenae lubrica massae Pondera vix, toto curvatus corpore, juxta Dejicit. Ce passage, en mettant en lumière le sens et l'intention des différentes attitudes de la figure ci-dessus, explique aussi clairement la manière dont on lançait le discus.


DISCUS (δίσκος)

  1. Plaque circulaire de pierre ou de métal, d'environ un pied de diamètre, qu'on lançait à une certaine distance, comme notre palet, pour exercer la force et l'adresse (Hor. Od. 1, 8, 11 ; Prop. III, 14, 10). Le disque lui-même et la manière de le lancer sont montrés et expliqués par la gravure précédente et par le texte qui l'accompagne.
  1. Tout vase circulaire et peu profond pour contenir des mets ; c'est de là que vient le mot anglais dish, plat (Apul. Met. II, p. 36)
  1. Cadran solaire, plat et circulaire, placé horizontalement sur son support (Vitruv. IX, 8). La gravure est tirée d'un modèle publié par Martini, Von den Sonnenuhren der Alten (Des Cadrans solaires des anciens)

Illustration complémentaire

Copie romaine du discobole de Myron
V°s. avant JC
Musée Pio Clementino du Vatican, 2001, 2002

© Agnès Vinas