OECUS et OECOS (οἶκος)

Proprement, c'est le mot grec signifiant maison latinisé. C'est aussi, dans une maison, le nom d'un appartement particulier d'origine et d'invention grecque, mais qui fut ensuite adopté par les architectes romains, quoique avec des changements et des perfectionnements. Par sa disposition générale, cet appartement ressemblait fort à l'atrium, hors qu'il était fermé, entièrement couvert d'un toit, sans ouverture (impluvium) au milieu. Quoiqu'il ne fût pas exclusivement affecté à un seul usage, il servait surtout de salle de festin ; mais il surpassait en hauteur et en largeur, aussi bien qu'en éclat, la salle à manger ordinaire, triclinium (Vitruv. VI, 7, 2 et 4 ; Plin. H.N. XXXVI, 60). Il y avait pour ces appartements quatre styles différents, ou quatre différentes manières de les construire et distinguées chacune par une épithète qui indiquait le genre de construction adopté, ou qui rappelait le pays auquel on l'avait emprunté. Ainsi :

  1. Oecus tetrastylos. L'oecus à quatre colonnes, ressemblant à l'atrium du même nom (voyez atrium, 2), hors qu'il n'avait pas d'impluvium et que le toit couvrait le carré compris entre les quatre colonnes et les galeries qui entouraient cet espace (Vitruv. VI, 3, 8).
  1. Oecus corinthius. L'oecus corinthien, qui ressemblait à un atrium du même nom (atrium, 3), excepté qu'il avait un toit en voûte, supporté par des colonnes à une certaine distance des murs, mais sans ouverture au milieu (Vitruv. VI, 3, 9).
  1. Oecus Aegyptius. L'oecus égyptien, plus splendide que le précédent, ayant le toit qui couvrait la partie centrale du salon supporté sur un double rang de colonnes, comme dans une basilica, et ainsi plus haut d'un étage que les côtés de l'appartement. Ceux-ci, couverts d'un toit en terrasse, formaient une promenade tout autour de la partie centrale, la plus élevée du bâtiment (Vitruv. VI, 3, 9).
  1. Oecus Cyzicenus. L'oecus de Cyzique, qui était, quoique très fréquent en Grèce, une nouveauté en Italie du temps de Vitruve ; il était particulièrement fait pour l'été ; son caractère propre était d'avoir des portes ou fenêtres en verre descendant jusqu'à terre, de manière que les personnes couchées à table pussent jouir de tous côtés de la vue qui s'étendait alentour (Vitruv. VI, 3, 10).