SEPULCRUM


  1. Sépulcre ; terme général pour désigner toute espèce de tombeau dans lequel on enterrait le corps ou l'on déposait les os et les cendres d'un mort (Ulp. Dig. II, 7, 2). Naturellement, il y avait, dans la construction et les détails de ce genre d'édifices, de grandes différences, suivant la richesse du propriétaire et le goût de l'architecte. Ce qui était absolument indispensable, et constituait essentiellement les sépulcres ordinaires, c'était une chambre funéraire unique, où étaient déposées les dépouilles mortelles des propriétaires du monument (voyez la gravure n° 2) ; mais les sépulcres plus somptueux et à plus grandes prétentions avaient, au-dessus de la chambre funéraire, un ou deux étages contenant des appartements richement décorés de peintures et de moulures en stuc, qui servaient aux membres de la famille quand ils venaient accomplir sur la tombe des leurs certaines cérémonies religieuses, ou visiter les restes de parents enlevés à leur affection.

Ces appartements ne recevaient jamais de cercueils ni d'urnes funèbres ; ces objets étaient exclusivement déposés dans la chambre funéraire, dont on cachait en général soigneusement l'entrée, afin d'en mettre le contenu à l'abri de toute profanation. Tous ces détails sont éclaircis par la gravure ci-contre, qui représente une demi-coupe et une élévation d'un ancien sépulcre de trois étages, sur la Via Asinaria, près de Rome, précisément celui où fut découvert le célèbre vase Barberini ou Portland, maintenant conservé au Musée Britannique. L'appartement du rez-de-chaussée est la chambre funéraire où était déposé ce vase.
  1. Sepulcrum familiare. Sépulture de famille, construite par un individu pour lui-même et pour les membres de sa famille et de sa maison, en y comprenant les affranchis des deux sexes (Ulp. Dig. II, 7, 5). On reconnaît un sépulcre de ce genre au nombre et à la variété des urnes qui y sont déposées, ainsi qu'à des inscriptions telles que celle-ci :
SIBI. ET. CONJUGI. ET. LIBERIS.
ET. LIBERTIS. LIBERTABUSQUE.
POSTERISQUE. EORUM. FECIT.

La gravure qui précède en représente un, d'après l'intérieur d'une sépulture dans la rue des Tombeaux à Pompéi.

  1. Sepulcrum commune. Sépulture commune ; celle qui recevait les restes d'un très grand nombre d'individus appartenant à une même famille ou à plusieurs familles différentes (Cic. Off. I, 17 ; Auson. Epitaph. XXXVII, 1 ; Inscript.). C'était une chambre avec des rangées de niches (columbaria) quelquefois au nombre de plusieurs centaines et s'ouvrant exactement à égale distance l'une de l'autre ; dans chacune on pouvait déposer un couple d'urnes cinéraires (ollae), et le propriétaire de la sépulture donnait, vendait ou laissait par testament le droit de disposer d'un nombre de niches qui était spécifié dans l'acte (Inscript. ap. Fabretti, 16, 71).

La gravure ci-dessus représente l'intérieur d'une sépulture de ce genre, qui fut découverte près de la porte Pia.

SEPULTURA

Sépulture ; c'est, à proprement parler, l'action de déposer le corps ou les cendres dans un monument (sepulcrum), par opposition à humatio, l'action de les enterrer dans une tombe (Plin. H.N. VII, 55 ; Cic. Leg. II, 22).


Illustration complémentaire

Hypogée des Trois Frères
Première moitié du II° siècle,
Palmyre (Syrie), 1988

© Charles Cavenel