URNA (κάλπις)


  1. Urne, sorte de cruche à col étroit et à corps renflé, dans laquelle on allait chercher de l'eau à la fontaine ou à la rivière (Juv. I, 164 ; Senec. H.F. 757) ; ce qui la fit désigner par les artistes et les poètes aux dieux et aux déesses des fleuves et des sources, comme un emblème qui leur convenait parfaitement (Virg. Aen. VII, 792 ; Sil. Ital. I, 407). Elle était en faïence ou en métal, et on la portait sur la tête (Ov. Fast. III, 14) ou sur l'épaule (Prop. IV, 11, 28), comme le font encore ordinairement les femmes d'Italie et d'Egypte ; dans ce but, elle était munie de trois anses, ainsi que le montre la gravure ci-jointe, d'après un original en faïence, deux sur les côtés, qui servaient à la lever, et une troisième au col, à l'aide de laquelle on la maintenait soit sur l'épaule, soit quand on l'inclinait pour en répandre le contenu.
  1. Urne cinéraire, vase de forme et de caractère tout semblable où l'on enfermait, pour les déposer dans la chambre mortuaire, les cendres et la poussière recueillies sur le bûcher (Ov. Trist. III, 3, 65 ; Her. XI, 124 ; Suet. Cal. 15 ; voyez la gravure au mot sepulcrum). On en faisait en terre cuite, en albâtre, en marbre ou en verre ; c'est d'une de ces urnes en verre que nous donnons ici un specimen, d'après un original découvert à Pompéi, à demi rempli d'un liquide où l'on peut encore distinguer les fragments d'os dont a été formée la cendre.
  1. Vase de forme et de caractère semblables, qui servait dans les Comices à tirer au sort l'ordre dans lequel on devait voter (Val. Max. VI, 3, 4 ; Cic. Verr. II, 2, 17), ou à recueillir des votes, ou, dans un tribunal, à recevoir oes bulletins des juges quand ils prononçaient leur sentence (Cic. ad Q. fr. II, 6 ; Hor. Sat. II, 1, 47 ; Ov. Met. XV, 44). Les sorts ou les bulletins étaient jetés dans l'urne remplie d'eau, qu'on secouait ensuite (versatur urna sors, Hor. Od. II, 3, 26 ; cf Virg. Aen. VI, 432 ; Stat. Silv. II, 1, 219) ; comme le col de l'urne était étroit, il ne pouvait venir à la surface et l'on ne pouvait retirer chaque fois qu'un seul numéro. La figure ci-contre, qui, on le remarquera, présente les mêmes traits distinctifs que les specimens précédents, est tirée d'une monnaie de la gens Cassia.
  1. Mesure de liquides contenant quatre congii ou la moitié d'une amphora ; on appelait aussi urna le vase qui contenait cette quantité ; il avait probablement la même forme caractéristique que ceux que nous venons de décrire (Cato, R.R. 10 et 13 ; Juv. XV, 25).

Illustration complémentaire

Urne cinéraire en verre, musée de Nîmes (France), 2001

© Agnès Vinas