(Chorêgeion) - C'était, chez les Grecs, l'endroit où les choreutes et les acteurs s'exerçaient, répétaient ensemble et trouvaient, rassemblés par les soins du chorège, les masques, les costumes et les accessoires de toute espèce nécessaires pour remplir leurs rôles [Choregia]. Il est probable que ce nom ne fut pas employé de bonne heure, alors que le chorège choisissait pour emploi le local qui lui paraissait le plus convenable, et le plus souvent sa propre maison. Mais le besoin d'avoir un édifice approprié dut se faire sentir d'une manière plus pressante à mesure que les représentations du théâtre prirent une plus grande extension. On ne trouve cependant aucune indication d'un semblable édifice à Athènes. Il y avait à Carthea, dans l'île de Céos, auprès du temple d'Apollon, un chorêgeion, destiné aux exercices des choeurs réunis pour les fêtes du dieu. Dans beaucoup d'endroits, les édifices que l'on possédait déjà durent être accommodés et d'autres spécialement construits, pour servir à l'instruction et à l'habillement des artistes et des choeurs, et aussi à la conservation du matériel théâtral, comme le choragium des Romains.

Une mosaïque de Pompéi montre des acteurs et des figurants d'un choeur de satyres se préparant dans un local semblable et recevant les conseils d'un personnage qui est probablement le chorodidaskalos ; près d'eux est le joueur de flûte qui les accompagne (choraules).

Chez les Romains on trouve le mot choragium appliqué au matériel théâtral, costumes, décors, mobiliers, accessoires nécessaires à la mise en scène, ainsi qu'au local où ce matériel était disposé. Le mot se rencontre avec la première signification dans un prologue de Plaute. Vitruve l'applique à un vaste espace qu'il recommande de réserver derrière la scène pour la conservation du matériel.

Sous l'empire, quand tout ce qui appartenait au théâtre eut pris un développement extraordinaire, il y eut probablement plus d'un dépôt de ce genre. Les inscriptions mentionnent alors un summum choragium, dont on trouve d'ailleurs l'emplacement indiqué dans un des fragments du plan antique de Rome conservés au Capitole, et dont parlent aussi les anciennes descriptions. Il était situé tout près de l'amphithéâtre Flavien. C'était sans doute un dépôt principal et peut-être celui du matériel dont le trésor impérial faisait les frais. On voit, en effet, par les inscriptions, que toute une administration y était attachée (ratio summi choragii), ayant à sa tête un procurator summi choragii et comprenant des fonctionnaires portant les titres de adjutor, de tabularius, de dispensator, de contrascriptor, de medicus rationis summi choragii, tous affranchis ou esclaves de la maison de l'empereur. Une division de cette administration paraît indiquée dans les inscriptions par le nom de ratio ornamentorum.


Article d'E. Saglio