© Agnès Vinas


Situé dans la partie septentrionale du Champ de Mars, à mi-chemin entre le Mausolée d'Auguste et le Panthéon d'Agrippa, ce monument, inauguré en 10 avant JC, était par sa taille unique en son genre dans l'Antiquité.

Il s'agissait d'un gigantesque cadran solaire, occupant une vaste place, dont les proportions pouvaient être de 150 x 70 mètres, pavée de marbre, et sur laquelle étaient tracées des graduations astronomiques et des inscriptions en bronze, dont quelques unes ont été retrouvées.

On peut évidemment relier ce projet de construction à la nouvelle fonction d'Auguste en tant que Pontifex Maximus, chargé du calendrier, et qui deux ans plus tard, en 8 avant JC, devrait introduire une modification bien nécessaire dans le calendrier julien. Mais on peut aussi envisager d'autres explications, plus directement liées à un enjeu de propagande.


En effet l'aiguille (1) de ce cadran solaire (2) était constituée par un obélisque de granit rose de 21,79 mètres de haut, importé d'Egypte et couvert de hiéroglyphes permettant de le faire remonter au règne de Psammétique II. Auguste le dédia au dieu Sol et en fit le centre d'une nouvelle scénographie, peut-être astrologique.

Reconstitution d'Edmund Buchner

L'archéologue allemand Edmund Buchner a en effet soutenu récemment une thèse selon laquelle le 23 septembre, jour anniversaire de la naissance d'Auguste, l'ombre portée de l'obélisque atteignait l'Ara Pacis (3), construite dans le même complexe, et en passait la porte pour atteindre l'autel central. Ainsi, tout ce qui se trouvait représenté dans ce monument, la fin du chaos, le retour de la Paix, de la prospérité et de la piété, semblait écrit dans les astres, suivant un plan divin. L'ordre cosmique avait désigné Auguste comme un être véritablement providentiel pour Rome...


Pour aller plus loin :

Qu'est devenu l'obélisque qui servait de Gnomon à l'Horologium ?

Et sur le site www.unicaen.fr