Noble occitan «faïdit» ; 40 ans en 1230

Noble occitan, originaire du castrum de Barbaira, situé au pied de la montagne d'Alaric non loin de Carcassonne. Issu d'une famille imprégnée de « catharisme ». Il est déjà chevalier lorsque les croisés français envahissent le Languedoc en 1209, sous le commandement de Simon de Montfort, et il participe la même année à la prise du château de l'Alaric, que Simon de Montfort reprend l'année suivante.

Devenu faidit (dépossédé de ses biens patrimoniaux), il participe dès lors à tous les épisodes de la lutte des partisans du comte de Toulouse contre les Français, mais il ne semble pas qu'il soit aux côtés de Pere d'Aragon à Muret. En revanche, à la mort de Simon de Montfort, il participe à la bataille de Baziège, puis à la défense de Toulouse (1219).

Bataille de Baziège

A cette époque, il a resserré ses liens avec Nuno Sanç, et en 1223 nous le retrouvons à la tête de la garnison de Perpignan, qu'il défend contre Guillem de Montcada. Il est même fait prisonnier au cours d'une sortie. Dès lors, il est souvent à Perpignan, dans l'entourage de Nuno Sanç, et dans le Fenouillèdes, toujours proche des hérétiques.

En compagnie de Nuno Sanç, il participe activement à la campagne de Majorque, où il donne la mesure de ses qualités de courage et de son expérience militaire. Le roi a tellement confiance en lui qu'il veut participer à ses côtés à la charge contre les Sarrasins qui emportera la victoire de la Serra de Portopí. Mais c'est surtout lors du siège qu'il se fait remarquer en faisant construire un chat et creuser des galeries.

S'il ne figure pas parmi les bénéficiaires de terres à Majorque, c'est en Roussillon et en Fenouillèdes qu'il trouve sa récompense. Il se marie alors avec Esclarmonde de Conat, fille de Sibil·la de Paracols. Il est excommunié en 1235 par le célèbre inquisiteur frère Ferrer auquel il a avoué ses convictions hérétiques.

En 1240, il participe avec Olivier de Termes à l'équipée de Trencavel qui essaie, mais sans succès, de reprendre Carcassonne au sénéchal du roi de France. Toujours dans le même camp, il se joint à Raymond VII de Toulouse dans son ultime tentative pour récupérer ses terres en 1242. Mais après la soumission de ce dernier au roi de France (traité de Lorris en 1242), il retourne en Roussillon.

En 1243, le vicomte Peire de Fenouillet le désigne tuteur de son fils Hug de Saissac et c'est à ce titre qu'il va diriger pendant les douze années suivantes la résistance armée des chevaliers faidits réfugiés dans les châteaux du Fenouillèdes et du Perapertusès : Puilaurens, Fenouillet et Quéribus notamment.

Grâce à l'initiative de son vieil ami, le roi Jaume Ier, qui demande à Ramon de Penyafort d'intercéder auprès du pape, il obtient son pardon et sa réconciliation en 1247, ce qui ne l'empêche pas de poursuivre la lutte contre les gens du roi de France.

En 1255, capturé par Oliver de Termes, rallié au roi de France, il doit rendre le château de Quéribus au sénéchal de Carcassonne. Trois ans plus tard, le Fenouillèdes passera à la France en vertu du traité de Corbeil. Quant à Xatbert, il disparaît de la documentation et meurt avant 1264, date à laquelle sa veuve Esclarmonde apparaît remariée au seigneur cerdan Ramon d'Urtx. Ses enfants prénommés Xatbert et Xatberta feront souche en Conflent, où ils détiennent le château de Paracols.


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