Acte V

Acte IV 

Scène 1
Marigni fils, Laigneville, Montmorency, divers templiers

 

MARIGNI, fils
Vous savez que la reine a pris notre défense :
Ses vertus, son crédit, son rang, son éloquence,
Tout semble loin de nous écarter le danger :
Elle a daigné nous voir et nous encourager.
Les juges, étonnés, ont respecté son zèle,
Et nos accusateurs pâlissent devant elle.

LAIGNEVILLE
Quoi ! nous aurions fléchi ces juges menaçants ?
Et nous suffirait-il d'être tous innocents ?

MARIGNI, fils
Vous n'avez plus d'espoir ?... vous en auriez peut-être,
Si tantôt vous aviez entendu le grand-maître ;
On vous reconduisait : de tous les prisonniers,
Le grand-maître et moi seul, nous restions les derniers.
Avant de prononcer leur fatale sentence,
Les juges ont permis qu'il prît notre défense ;
Sans courroux, sans audace, et sans être abattu,
Avec la dignité qui sied à la vertu,
Il réfute aisément les lâches impostures
Qu'exhalent contre nous quelques bouches impures.
Il prouve qu'en tout temps les vertus et l'honneur
Pouvaient seuls de notre ordre assurer le bonheur.
«Nous sommes innocents, disait-il, nous le sommes ;
Nous prenons à témoins, Dieu, les rois et les hommes.
Contre nos oppresseurs nous aurons attesté
Et le siècle présent et la postérité :
Que le fer des bourreaux nous arrache la vie ;
Qu'ils épuisent sur nous toute leur barbarie,
On n'entendra de nous que ces nobles accents :
Nous sommes innocents, nous mourons innocents.
Que le feu des bûchers s'élance et nous dévore ;
Au milieu des bûchers nous le dirons encore ;
Et peut-être du fond des tombeaux gémissants,
S'élèveront ces cris : nous étions innocents.»
De nos juges alors la nombreuse assemblée
Paraît à nos regards interdite et troublée.
S'ils hésitent d'absoudre, ils n'osent condamner :
On eût dit que sur eux ils entendaient tonner
Les accents éternels, la colère céleste ;
Quand notre illustre chef, toujours calme et modeste,
Daigne parler encore et les interroger,
Enchaîné devant eux, il semble les juger.
Telle est de la vertu l'autorité suprême !
Mais cependant on veut que je sorte moi-même.
Il reste seul. Amis, croyez qu'en cet instant
Notre innocence obtient un triomphe éclatant.
Le grand-maître... C'estlui... Quelle noble assurance !

 

Scène 2
Les mêmes, le grand-maître

 

LAIGNEVILLE
Dites-nous votre sort. Vous le saviez d'avance.
Quel que soit votre sort, vous nous trouverez tous
Préparés à souffrir, à mourir avec vous.
Mais enfin quel est-il ? vous n'osez nous le dire.

MONTMORENCY
L'horreur de l'échafaud ?

LE GRAND-MAITRE
                     La gloire du martyre *.
Remercions le ciel qui nous l'accorde à tous.
Que le feu des bûchers s'allume autour de nous ;
Que le fer de la mort s'agite sur nos têtes,
Je suis prêt. L'êtes-vous ? oui, je vois que vous l'êtes.
Grand Dieu ! je te bénis ; tu répands dans nos coeurs
Un courage plus grand encor que nos malheurs.
Tu veux que l'univers reçoive un saint exemple ;
Ces soldats de la foi, ces défenseurs du Temple,
Justement préférés, sont dignes de l'offrir
A ceux qui, pour ton nom, doivent un jour mourir.
Quel glorieux revers ! quelle infortune auguste !
Souvent celui que frappe un jugement injuste,
Sous les coups du malheur tristement abattu,
Te demande la vie, et nous, c'est la vertu.
                     (aux chevaliers.)
La vertu nous suffit : et puisque notre vie,
Ou plus tôt ou plus tard doit nous être ravie,
Bénissons nos périls ; cest par eux qu'aujourd'hui
Dieu marque le chemin qui nous ramène à lui.
Bravons de nos bourreaux la fureur criminelle.
Que nous enlèvent-ils ? la dépouille mortelle ;
Ils peuvent de nos jours éteindre le flambeau ;
La vertu brille encore au-delà du tombeau ;
Je sens qu'elle survit à notre heure suprême,
Pour l'immortalité, pour le ciel, pour Dieu même.
D'un supplice crel nous serons glorieux.
Mes amis, l'écbafaud nous rapproche des cieux.

(Ils se mettent en marche.)

 


* Qui tanquam Christi martyres in tormentis pro veritate sustinenda cum palma martyrii decesserunt.
(Défense des templiers par devant les commissaires apostoliques. )

Scène 3
Les mêmes, le connétable

 

LE CONNETABLE
Restez. Le roi l'ordonne, et lui-même s'avance.
Il vous permet encor d'implorer sa clémence.
La reine, vos amis veillaient sur votre sort :
Le roi révoqueera l'arrêt de votre mort.
Il suffit que pour tous le grand-maître supplie.
Vivez pour l'amitié, la gloire, la patrie.
Cédez. Tous vos amis l'exigent. Il le faut.
J'étais prêt à vous suivre au pied de l'échafaud.
Devant toute la cour, devant toute la France,
En ce moment cruel, j'aurais, par ma présence,
Avoué pour amis des proscrits vertueux ;
Oui, j'aurais mis ma gloire à paraître auprès d'eux ;
Mais des bontés du roi nous avons l'assurance :
Il ne tiendra qu'à vous d'obtenir sa démence.
Ne la dédaignez pas. Ce serait à regret
Que le roi...

 

Scène 4
Les mêmes, le roi

 

LE ROI
                     Tous avez entendu votre arrêt ;
Vous direz-vous encore innocents ?

LE GRAND-MAITRE
                     Nous le sommes.

LE ROI
Vous êtes condamnés.

LE GRAND-MAITRE
                     Au tribunal des hommes.

LE CONNETABLE
Il vous reste un espoir.

LE GRAND-MAITRE
                     Il nous reste à mourir.

LE CONNETABLE
A la bonté du roi n'osez-vous recourir ?
La clémence est le droit de son pouvoir suprême.
Vous admettre à ses pieds, c'est vous l'offiir lui-même.

LE GRAND-MAITRE
Ces augustes bienfaits d'un prince tout-puissant
Sont pour le seul coupable et non pour l'innocent.
Demander un pardon, c'est avouer un crime.
Par cette lâcheté, nous perdons votre estime ;
L'innocence à ce point ne peut s'humilier ;
N'avons-nous que la mort pour nous justifier ?
Nous demandons la mort.

LE ROI
                     Mais quand j'offre la vie.

LE GRAND-MAITRE
Sire, offrez-nous l'honneur. Si votre voix publie
Que, malgré cet arrêt, nous sommes innocents,
Vous trouverez nos coeurs encor reconnaissants.
Une grâce n'est rien ; il nous faut la Justice.
Cest notre jugement qui fait notre supplice.
Dépouillés de nos rangs, persécutés, proscrits,
Ne rencontrant partout que haine ou que mépris,
Si nous pouvons survivre à ce revers funeste,
Infortunés ! il faut qu'au moins l'honneur nous reste.
Assurez notre honneur, sire, et de vos genoux,
Nous volons aux combats, et nous mourons pour vous.

LE CONNETABLE
Ah ! je cours de la reine implorer l'assistance.
(Le connétable sort.)

 

Scène 5
Les mêmes, moins le connétable

 

LE ROI
Vos parents, vos amis suppliaient ma clémence,
Et moi-même, cédant aux cris de la pitié,
Peut-être au souvenir d'une ancienne amitié,
J'ai dit : «Que leurs regrets désarment ma justice ;
Oui ! que devant son roi le grand-maître fléchisse,
Et je ne vois en eux que des infortunés ;
Ils sont assez punis, quand ils sont condamnés.
Qu'ai-je voulu ? venger et l'autel et le trône.
Le roi les accusa, Philippe leur pardonne.
J'attends leur repentir : ma cour et mes bienfaits
Honoreront en eux des chevaliers français.»
Mais quoi ! vous imposez des lois à ma clémence !
Il faut que je proclame encor votre innocence.
Quel est donc cet orgueil ? N'exigerez-vous pas
Que vos accusateurs soient livrés au trépas ?
Que flétrissant ma gloire, et m'accusant moi-même,
J'abaisse devant vous l'honneur du diadème ?
Ah ! c'en est trop. Pensez au sort qui vous attend.
A votre repentir j'offre encor cet instant.
Implorez ma clémence, ou craignez ma justice.
C'est à vous de choisir.

LE GRAND-MAITRE
                     Qu'on nous mène au supplice.

LE ROI
Marigni ! votre père intercédait pour vous.
J'ai voulu vous sauver ; je pardonnais à tous.
Pensez au désespoir de votre père.

MARIGNI fils
                     Ah ! sire,
Vous attaquez mon coeur ; la douleur le déchire :
D'un père infortuné je déplore le sort ;
Mais la vertu commande, et je marche à la mort.

LE ROI
J'exerçais envers vous mon droit le plus auguste.
J'etais trop généreux ; c'est l'instant d'être juste.
Je le serai sans doute, ingrats ; retirez-vous.

LE GRAND-MAITRE
Dieu lit au fond des coeurs ; qu'il soit juge entre nous.
                     (aux chevaliers)
Amis, c'est devant lui que nous allons paraître.
Notre triomphe est prêt.

(Ils sortent ; le grand-maître reste le dernier sur la scène.)

 

Scène 6
Le roi, la reine, le grand-maître

 

LE ROI, voyant entrer la reine.
                     Rappelez le grand-maître.
                     (Au grand-maître, qui s'arrête, et qui ensuite s'approche.)
Restez... De votre sort plus que vous j'ai frémi.
N'avez-vous rien à dire à votre ancien ami ?

LE GRAND-MAITRE
Ah ! sire, si j'osais...

LE ROI
                     Parlez. Je vous l'ordonne.

LE GRAND-MAITRE
Sire, je vous dirais que mon coeur vous pardonne.
Du haut de l'échafaud, je promets à mon roi
De prier que le ciel pardonne comme moi.
Mais, sire,le péril déjà vous environne.
Nos malheurs deviendront une dette du trône.
Un jour, peut-être un jour, d'inutiles regrets...

LA REINE
. N'achevez pas.

LE GRAND-MAITRE
Grand Dieu ! ne nous venge jamais.

(Il sort ; des gardes l'entourent et le suivent.)

 

Scène 7
Le roi, la reine

 

LE ROI
Son délire cruel m'insulte et me menace ;
Quoi ! ma clémence même enhardit leur audace.

LA REINE
Quel trouble impétueux s'élève dans mes sens ?
Je crois entendre encor ses terribles accents.
Je frémis... écoutez ma timide prière :
Il sera toujours temps de vous montrer sévère.
Je me borne à ces mots : «On les immole tous ;
N'est-il point d'innocents, sire, le pensez-vous ?
Tous ont-ils mérité cet infâme supplice ?
Qu'un seul soit innocent, souffrez-vous qu'il périsse ?»

LE ROI
Ils sont tous condamnés, et des témoins nombreux
D'une voix unanime ont déposé contre eux.
Vous le savez.

LA REINE
                     L'erreur, le mensonge, la haine
En imposent souvent à la justice humaine.

LE ROI
Plusieurs ont avoué.

LA REINE
                     Par crainte de la mort.
Mais, sire, ignorez-vous leur sublime remord ?
J'oppose aux accusés, qui, pour sauver leur vie,
Dénoncent faussement leur propre ignominie,
Ceux qui, sauvant l'honneur, hardis à tout braver,
Se disent innocents, meurent pour le prouver...
Quel intérêt aurais-je à prendre leur défense ?...
Sire, à leur repentir vous offrez la clémence ;
Accordez-leur le temps de former des regrets,
De sentir le besoin, le prix de vos bienfaits ;
Accordez-moi du moins que leur mort se diffère,
Que...

LE ROI
                     J'accuse sans haine et punis sans colère.
Mais alors que des grands la coupable fierté
Résiste insolemment à mon autorité,
Un monarque investi des droits de la couronne,
Doit se faire obéir ou descendre du trône.
Si vous espérez d'eux un noble repentir,
A pardonner encor je pourrai consentir.

LA REINE
Prononcez.

LE ROI
                     Mais il faut que leur orgueil fléchisse.

LA REINE
Je promets.

LE ROI à un officier.
Hâtez-vous ; retardez le supplice *.
                     (L'officier sort.)
Puissent-ils mériter qu'un pardon généreux
Renverse l'échafaud déjà dressé pour eux !
Mais s'ils ne cèdent pas, je reste inexorable.
Les nommer innocents, c'est m'avouer coupable.
Un doute injurieux, le plus faible soupçon
Accuserait ma gloire et flétrirait mon nom.


* «Arrivés au lieu du supplice, un crieur public vint leur annoncer, de la part du roi, grâce, liberté, pour quiconque d'entre eux avouerait ses prétendus crimes. Ni la vue de cet affreux appareil ni les cris de leurs parents, ni les prières de leurs amis, ne purent ébranler aucune de ces âmes inflexibles : on eut beau leur réitérer les offres du roi ; ruses, prières, menaces, tout devint inutile».
Mansuetus, t.II, p.236

LA REINE
Les apprêts de la mort, l'appareil du supplice
Acquittent ces guerriers envers votre justice.
Consultez votre gloire, oui, vous pouvez pour eux
Sans crainte et sans péril vous montrer généreux :
Pardonnez, mais en roi dont l'auguste clémence
N'exige d'autre prix que la reconnaissance ;
Laissez de vos vertus ce noble souvenir :
Qu'on dise : «Il pardonna, quand il pouvait punir».

 

Scène 8
Les mêmes, le connétable

 

LA REINE
Eh bien ! a-t-on sauvé ces guerriers magnanimes ?

LE CONNETABLE
Hélas ! j'ai vu périr ces illustres victimes.

LA REINE
Le roi leur pardonnait ; nous espérions... mais quoi !
Leurs ennemis ont craint la clémence du roi !
Ces guerriers ont péri...

LE CONNETABLE
                     Du moins dignes d'envie ;
La gloire de leur mort explique assez leur vie.

LA REINE
Vous aviez toujours dit qu'ils étaient innocents.
Des ministres cruels, des ennemis puissants...
Ah ! puisse sur eux seuls, retomber l'injustice !

LE CONNETABLE, à la reine
Un immense bûcher dressé pourleur supplice,
S'élève en échafaud, et chaque chevalier
Croit mériter l'honneur d'y monter le premier.
Mais le grand-maître arrive ; il monte ; il les devance.
Son front est rayonnant de gloire et d'espérance ;
Il lève vers les cieux un regard assuré ;
Il prie, et l'on croit voir un mortel inspiré.
D'une voix formidable aussitôt il s'écrie :
«Nul de nous n'a trahi son Dieu, ni sa patrie ;
Français, souvenez-vous de nos derniers accents :
Nous sommes innocents, nous mourons innocents.
L'arrêt qui nous condamne est un arrêt injuste ;
Mais il est dans le ciel un tribunal auguste
Que le faible opprimé jamais n'implore en vain,
Et j'ose t'y citer, ô pontife romain (1) !
Encor quarante jours !... je t'y vois comparaître».
Chacun en frémissant écoutait le grand-maître.
Mais quel étonnement, quel trouble, quel effroi !
Quand il dit : «O Philippe, ô mon maître, ô mon roi!
Je te pardonne en vain, ta vie est condamnée ;
Au tribunal de Dieu je t'attends dans l'année».
Les nombreux spectateurs, émus et consternés,
Versent des pleurs sur vous, sur ces infortunés.
De tous côtés s'étend la terreur, le silence.
Il semble que du ciel descende la vengeance.
Les bourreaux interdits n'osent plus approcher ;
Ils jettent en tremblant le feu sur le bûcher,
Et détournent la tête. Une fumée épaisse
Entoure l'échafaud, roule et grossit sans cesse ;
Tout à coup le feu brille : à l'aspect da trépas
Ces braves chevaliers ne se démentent pas.
On ne les voyait plus ; mais leurs voix héroïques
Chantaient de l'éternel les sublimes cantiques (2).
Plus la flamme montait, plus ce concert pieux
S'élevait avec elle et montait vers les cieux.
Votre envoyé parait, s'écrie... Un peuple immense
Proclamant avec lui votre auguste clémence,
Au pied de réchafaud soudain s'est élancé...
Mais il n'était plus temps... les chants avaient cessé.
0 jour infortuné ! jour de deuil et d'alarmes !
Combien ton souvenir me coûtera de larmes !
De ces dignes héros je pleure le trépas ;
Mais, sire, ma douleur ne vous accuse pas.
Des ennemis nombreux, perfides, redoutables,
Dénonçaient ces guerriers... tous les croyiez coupables.


(1) Les historiens ont recueilli la tradition populaire, que le grand-maître cita au tribunal de Dieu, le pape dans quarante jours, et le roi dans l'année. Peut-être l'événement de la mort du pape et de celle du roi, qui survécurent peu de temps au supplice du grand-maître, fut-il l'occasion de répandre ces bruits populaires qui ont été adoptés ensuite, même par des littérateurs célèbres, parmi lesquels je puis citer Juste-Lipse, qui s'explique en ces termes :

Certissimum habetur quod Clementi V Pont. Max. evenit ; qui cum templarios, caetum religiosum et diu bonum atque utilem, Viennae in conclio damnasset, et in sodales ferro atque igni passim animadvertisset, a pluribus eorum citatus ad tribunal superum paulo plus anno post obiit, quasi ad vadimonium obeundum a supremo praetore accersitus. Sub idem tempus (quod admirationem auget) in eodem casu fuit Philippus rex Galliae, cujus bono damnationes illae fuisse putabantur, opibus ad eum translatis et confiscatis : si a casu, miremur ; si a deo, vereamur.

On lit dans les facta dicta memorabilia, etc. qu'un templier napolitain, brûlé à Bordeaux, cita ainsi le pape et le roi au tribunal de Dieu :
«Saevissime Clemens tyranne, posteaquam vi mihi inter mortales nullus jam superest ad quem appellem, pro gravi morte qua me per injuriam afficis, ad justum judicem Christum, qui me redemit, appello : ante cujus tribunal te voco, una cum Philippo rege, ut intra annum diemque ambo illic compareatis ; ubi causam meam exponam, et jus sine pravo affectu ullo administrabitur ; intra id quoque tempus Clementem ac regem mortuos.»
Le jésuite Drexelius s'écrie à ce sujet : «Quis neget geniale aliquid et divinum hic intervenisse supremo numine consciscente ?» l.II ; de tribun. Christ., c.3. Qui nierait qu'il n'y ait eu là quelque chose d'inspiré, et de divin, par la permission de l'Etre suprême ?

Ces traditions populaires, adoptées par les historiens, démontrent que l'opinion publique fut loin d'approuver la condamnation des templiers.

(2) Ils ne poussèrent pas un soupir ; et, malgré ce qu'ils souffraient d'un si cruel supplice, ils témoignèrent une fermeté et une constance admirables, invoquant le nom de Dieu, le bénissant, et le prenant à témoin de leur innocence. (Histoire de l'abolition de l'ordre des templiers, p. 244)

LE ROI
Etaient-ils innocents ?... Ce doute fait Horreur.
Grand Dieu ! si j'ai commis une funeste erreur,
Je ne demande pas que ta bonté pardonne :
Frappe-moi, mais épargne et mon peuple et le trône.

 


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