Seul Dictys de Crète, parmi les auteurs tardo-latins et médiévaux qui s'occupent de Troie, se rallie au mythe des noces entre Pélée et Thétis. Il en parle au cours des Nostoi des héros grecs : Assandre, un ami fidèle de Pélée, raconte aux envoyés de Néoptolème cette antique histoire, mais il n'existe dans ce cas plus rien du vieux mythe, qui devient un événement tout à fait humain, comme chez Evhémère. Thétis est la fille de Chiron, qui se fait appeler Nérée, et les invités prennent les noms des dieux et des déesses.


Dictys, Ephemerides belli Troiani VI, 7.

Dum haec apud Ithacam aguntur, Neoptolemus apud Molossos naues quassatas tempestatibus reficit: atque inde postquam cognitum ab Acasto expulsum regno Pelea, ultum iri iniurias aui cupiens primo exploratum duos quam fidissimos et incognitos illis locis, Chrysippum et Aratum, Thessaliam mittit : hique cuncta quae gerebantur, insidiasque ei paratas per Acastum, ab Assandro non alieno Pelei cognoscunt. Is namque Assandrus iniquitatem tyranni euitans, Peleo consenserat : notusquo adeo eius domus, uti inter caetera originem etiam nuptiarum Pelei cum Thetide Chironis filia, Chrysippo atque Arato narrauerit. Qua tempestate multi undique reges acciti domum Chironis, inter ipsas epulas nouam nuptam magnis laudibus ueluti deam celebrauerant, parentem eius Chirona appellantes Nerea, ipsamque Nereida. Et ut quisque eorum regum qui conuiuio interfuerant, choro modulisque carminum praeualuerat, ita Apollinem Liberumque, ex feminis plurimas, Musas cognominauerunt : unde ad id tempus conuiuium illud deorum appellatum.

Pendant que ces événements se passaient à Ithaque, Néoptolème, chez les Molosses, faisait rétablir sa flotte que les tempêtes avaient fort maltraitée. Là, il apprit que Pélée avait été chassé de son royaumes par Acaste. Il était naturel qu'il vengeât l'injure faite à son aïeul ; en conséquence, il envoya en Thessalie deux de ses affidés, inconnus aux habitants du pays, Chrysippe et Aratus, pour examiner l'état des affaires. Ceux-ci furent bientôt instruits par Assandre, parent de Pélée, de tout ce qui s'était passé et des moyens perfides employés par Acaste. Assandre fuyant l'injustice du tyran, avait embrassé le parti de Pélée, et tout ce qui était arrivé à la maison de ce prince lui était si connu, qu'il fit à Chrysippe et à Aratus le détail du mariage de Pélée et de Thétis, fille de Chiron. Il ajouta qu'alors beaucoup de rois avaient été invités à se rendre au palais de Chiron pour la cérémonie ; que pendant le repas ils avaient accordé à Thétis les mêmes honneurs qu'à une déesse, donnant au père le nom de Nérée, et à la fille celui de Néréide ; que parmi les rois qui avaient assisté aux fêtes, ceux qui excellaient dans la danse et dans la poésie avaient été nommés par les convives, l'un Apollon et l'autre Bacchus ; qu'on avait aussi donné à plusieurs femmes les noms des Muses ; que depuis ce temps on avait désigné ce repas sous le nom de festin des dieux.


Merci au professeur Francesco Chiappinelli, auteur de l'Impius Aeneas, de nous avoir fourni ce texte.
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