Bidental

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Bidental

Derrière l'enceinte est un petit édifice bien autrement curieux, et le seul sans doute de ce genre qui soit parvenu jusqu'à nous. Il a été découvert en 1796.

Les Romains appelaient primitivement puteal la margelle d'un puits ; mais ce nom fut appliqué bientôt à de petites enceintes circulaires qu'on élevait autour des places consacrées et, le plus souvent, sur les lieux qui avaient été frappés de la foudre (1) afin qu'ils ne pussent être souillés par un pied profane (2).

Il faut se garder de confondre avec le puteal ce que les Romains nommaient bidental et qui était un édifice consacré par l'immolation d'une brebis de deux ans, bidens. Cette dénomination fut appliquée plus tard au petit temple circulaire qu'on élevait autour d'un puteal (3). Tel est le monument de Pompéi, qui se compose d'un puteal entouré d'un bidental en forme de temple monoptère. Son diamètre total est de 3m 70 ; il était entouré de huit colonnes de tuf doriques sans base, de 0m 46 de diamètre, supportant soit une coupole, tholus, soit un simple entablement circulaire appelé epistylium. Sur un fragment de cet entablement on a trouvé une inscription osque que l'on traduit ainsi : Nitrebius ter meddixtucticus septo conclusit.

«Nitrebius, trois fois meddixtucticus (4), a renfermé ce lieu dans cette enceinte».


(1)  C'étaient les aruspices qui étaient chargés de cette consécration :
Atque aliquis senior qui publica fulgura condit, Juv. Sat.VI
Ces lieux étaient regardés comme dédiés à Pluton et aux antres divinités infernales.

(2)  Le plus ancien puteal dont l'histoire fasse mention est celui qui fut construit dans le Forum romain par Sempronius Libon, l'an de Home 559 ; ce préteur ayant établi son tribunal auprès de ce monument, celui-ci devint le point de réunion des plaideurs, et ses successeurs ayant imité son exemple, le mot puteal fut bientôt à Rome synonyme de tribunal.
«Roscius te priait de l'assister demain, avant la seconde heure, auprès du puteal».
Ante secundam
Roscius orabat sibi adesses ad puteal cias. HORACE, Sat. 6.

(3)  C'est pour cette raison que Perse fait participer le bidental à l'inviolabilité du puteal et le nomme : evitandumque bidental. Sat. II.
Horace l'appelle : Triste bidental. Ars poet. 47.

(4)  Titre du principal magistrat des villes de Campanie.