AMITES

  1. Couple de brancards : ce mot s'appliquait particulièrement aux deux longues perches, comme celles d'une chaise à porteurs, qui s'avançaient en saillie par devant et par derrière une basterna, et formaient deux couples de brancards pour les bêtes qui portaient la chaise (Pallad. VII, 2, 3). La figure représente une voiture commune dans plusieurs parties de l'Europe pendant le moyen âge ; elle n'est prise d'aucun modèle grec ou romain connu, mais nous l'avons donnée parce qu'elle offre à l'oeil une invention tout à fait semblable à celle que mentionne Palladius.
  1. Fortes perches de bois, placées horizontalement entre deux poteaux verticaux : on en faisait une sorte de barrière pour retenir le bétail dans ses enceintes (Columell. IX, 1, 3).

  2. Deux tringles parallèles sur lesquelles est étendu chaque côté d'un filet à glace quand on le déploie sur le sol, et qui le lèvent et le ferment sur l'oiseau, lorsqu'il descend entre elles. De là ce mot peut aussi s'appliquer au filet lui-même (Pallad. vol, 12 ; Horat. Epod. 2,33).

    Il est hors de doute que les anciens connaissaient les filets à glace ; on en voit représentés sur les tombes égyptiennes et construits précisément sur le même plan que ceux dont se servent maintenant les oiseleurs (Wilkinson, Ancient Egyptians, vol. III, p. 31). Il y est fait distinctement allusion dans Plaute (As. I, 3, 61-72), et dans Manilius (Astr. V, 311-313), où il décrit les différentes manières de prendre les oiseaux : Aut nido captare suo, ramove sedentem, Pascentemve super surgentia ducere lina (le saisir ou dans son nid ou perché sur une branche ; ou bien encore, pendant qu'il becquete les graines, tirer sur lui les filets qui se lèvent). Dans ce passage, les derniers mots désignent de la façon la plus expressive le filet qui se lève sur l'oiseau becquetant les graines que le chasseur a jetées sur le sol (arca) entre les tringles, ainsi que le décrit Plaute. Enfin Palladius (l.c.) dit qu'on se servait, en même temps que des amites, d'un hibou pour appeau ; les Italiens modernes l'emploient encore à cet usage. Toutes ces circonstances semblent suffisantes pour autoriser l'explication que nous avons donnée. Il ne faut pas dissimuler cependant que Festus (s.v.) et le scholiaste d'Horace (l.c.) font de ce mot un synonyme d'ancones ou de varae, et l'expliquent par la glose furculae aucupatoriae ; en cela ils sont suivis par Doering, Orelli et la plupart des commentateurs. Mais il est peu probable que les Romains eussent inventé trois mots différents pour exprimer une seule et même chose ; il n'est pas non plus facile de concevoir comment des oiseaux auraient été pris dans des filets élevés au haut de perches, sur lesquels ils pouvaient si facilement passer dans leur vol. Il ne faut pas enfin négliger pour ce mot l'analogie qui ressort de la comparaison de ses autres sens : ceux-ci, en effet, s'appliquent à des perches placées dans une position horizontale et parallèle, par opposition à celles qui sont verticales ou plantées dans le sol.