Castellum romain en Germanie - Colonne de Marc-Aurèle, 176 à 193 apr.JC - Piazza Colonna, Rome, 2001 - © Agnès Vinas
CASTELLUM
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Diminutif de
castrum. Petite place fortifiée ou forteresse
dans laquelle on plaçait un corps de troupes, soit en
rase campagne pour y protéger la population agricole
contre les excursions de l'ennemi, soit sur les
frontières pour protéger un Etat, ou dans toute
autre position qui commandait la voie principale et les
lignes de communication (Sisenn. ap. Non. s.
Festinatim, p.514 ; Cic. Fam. XI, 4 ; id.
Phil. V, 4). La gravure représente un de ces
postes fortifiés avec sa garnison, d'après le
Virgile du Vatican.
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Petite ville fortifiée, appelée ainsi parce que
plusieurs forts, qui dans l'origine ne devaient être
que des postes militaires, devinrent bientôt des villes
et des villages par l'empressement de la population voisine
à y accourir et à élever ses cabanes
alentour, pour se donner un appui ; précisément
de même que les châteaux des barons aux
époques féodales furent le noyau de plusieurs
des villes de l'Europe moderne (Curt. V, 3).
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Réservoir d'un aqueduc. On plaçait des
réservoirs de cette espèce à l'endroit
où les aqueducs sortaient des villes ou sur tous les
points où une provision d'eau était
nécessaire pour les besoins de la localité ;
des conduits introduits dans les réservoirs
distribuaient l'eau dans les divers quartiers d'une ville
(Vitruv. VIII, 6, 1 ; Plin. H.N. XXXVI, 24, § 9 ;
Frontin, Aq. 35). Ordinairement ces réservoirs
étaient de simples tours en brique ou en terre,
contenant une citerne profonde ; mais, à l'endroit
où l'aqueduc touchait aux murs de la ville, on visait
dans le dessin du castellum autant au beau qu'à
l'utile : on lui donnait une grande façade
architecturale d'un ou de plusieurs étages,
décorée de colonnes et de statues, et du
trop-plein de l'eau on faisait une belle fontaine qui se
répandait par plusieurs ouvertures dans un vaste
bassin (Vitruv. l.c.).
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On peut en juger par la gravure ci-jointe, qui est une
restauration du castellum appartenant à l'aqueduc
de Jules César qui subsiste encore à Rome,
près de l'église de Saint-Eusèbe, quoique
dans un état de délabrement ; mais les
détails que nous donnons ici sont tirés d'une
vieille gravure du monument, faite au seizième
siècle, à une époque où les
principaux ornements étaient encore à leur place
primitive, et où l'ensemble était beaucoup mieux
conservé que maintenant.
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Castellum privatum. Réservoir bâti aux
frais d'un certain nombre de particuliers vivant dans le
même quartier et ayant obtenu une concession d'eau du
conduit public, qui était réunie en un
même corps et distribuée à chacun d'eux
par des conduits particuliers (Frontin, 106 ; comparez 27).
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Castellum domesticum. Citerne que chacun construisait
sur sa propriété particulière pour
recevoir l'eau qui lui était concédée du
réservoir public (Frontin).
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Citerne ou réservoir dans lequel l'eau
élevée par une roue hydraulique était
versée des augets et des caisses (modioli) où elle
était réunie (Vitruv. X, 4, 3). Voyez rota aquaria.
Ensemble de citernes constituant le castellum de la Malga, Carthage (Tunisie), 2001 - © Agnès Vinas