PISCINA

  1. (ἰχθυοτροφεῖον). Vivier, dépendance ordinaire des maisons de campagne des riches Romains (Aul. Gell. II, 20, 2 ; Cic. ad Att. II, 1 ; Varro, R.R. III, 17 ; Columell. VIII, 17).
  1. Large piscine à découvert, pour le bain (Plin. Ep. V, 6, 25), remplie soit d'une eau attiédie par les rayons du soleil, soit de celle que fournissait quelque source thermale (Id. II, 17, 11 ; Suet. Nero, 31). La piscina diffère du baptisterium en ce qu'elle est à ciel découvert et généralement plus froide.
  1. Piscina limaria. Réservoir construit au commencement ou à la fin d'un aqueduc, pour permettre à l'eau de se purifier en déposant toutes les matières qu'elle pouvait tenir en suspension, avant qu'elle fût distribuée dans la ville (Frontin. Aq. 15, 19). On a découvert, dans différentes parties de l'Italie, plusieurs ouvrages de ce genre, dont quelques uns construits avec beaucoup de grandeur et de magnificence.
La gravure ci-jointe donne le plan d'un de ces réservoirs, qui existait autrefois sous la colline Pincia (collis hortulorum) et qui servait à purifier l'Aqua Virgo. C'est un réservoir de petites dimensions et insignifiant si on le compare à d'autres bien connus ; mais il n'en fera pas moins comprendre les caractères généraux de ces constructions, et les services qu'elles rendaient.
A A représente le conduit de l'aqueduc, qui décharge ses eaux dans la chambre B, où le cours de l'eau est arrêté. C est une ouverture dans le plancher de cette chambre, par laquelle l'eau descend dans un autre caveau D, au-dessous du niveau du conduit, et où se déposent les matières sédimentaires que l'eau contenait. E est une autre ouverture par laquelle l'eau passe dans un second caveau F, aussi au dessous du niveau du conduit, où elle continue à se débarrasser de ce dont elle pouvait encore être chargée. De là l'eau s'élève au travers de l'ouverture G ans une chambre supérieure H, et elle rentre alors purifiée dans le conduit I I, prolongement de A A, qu'elle avait quitté du côté opposé du réservoir. L'ouverture K, au fond de la chambre inférieure de droite, est une vanne (cataracta) par laquelle, de temps en temps, on jetait dans l'égout de la boue et les autres matières qui s'étaient déposées sur le plancher des chambres.
  1. Réservoir, ou bassin plein d'eau, dans l'atrium ou le peristylium des maisons particulières (Petr. Sat. 62) ; c'est ce qu'on appelle plus ordinairement impluvium.
  1. Tout grand vase de bois servant à contenir de l'eau (Plin. H.N. XXXIV, 32).