BUCINA et BUCCINA (βυκάνη)

  1. Espèce particulière de corne, tordue en spirale (Ov. Met. I, 336), comme la coquille du poisson dont elle fut faite dans l'origine, ainsi qu'on le voit par la gravure ci-jointe, d'après une petite figure de bronze qui appartint jadis à Bianchini.


Sous cette forme, la plus ancienne qu'elle ait eue, la bucina était communément employée par les porchers et les bouviers pour rappeler leurs toupeaux des bois et les réunir (Varro, R.R. II, 4, 20 ; III, 13, 1 ; Prop. IV, 10, 29) ; par la garde de nuit et les accensi pour annoncer les heures pendant la nuit et le jour (Senec. Thyest. 798) ; et dans les premiers temps, pour appeler les Quirites à l'assemblée ou les réunir dans une conjoncture pressante (Prop. IV, 1, 13).

  1. La bucina fut aussi employée comme un des trois instruments à vent qui servaient à faire des signaux ou à commander aux soldats (Polyb. XV, 12, 2 ; Virg. Aen. XI, 475 ; Veget. Mil. III, 5) ; mais l'instrument militaire était alors d'une forme différente : il avait une embouchure plus large, faite de métal et recourbée sur elle-même (quae in semetsipsum aereo circulo flectitur, Veget. l.c.) : nous en donnons ici une sorte de specimen, d'après un abs-relief de marbre publié par Burney, Hist. de la Mus. t.I p.6.