PANTOMIMUS (παντόμιμος)


Mot qui commença à paraître en Italie vers le temps d'Auguste, pour désigner un acteur qui ressemblait fort à nos danseurs de ballets : il représentait un personnage au moyen de la danse et de la pantomime, par ses gestes et par l'expression de sa figure, sans l'aide de la voix. C'est donc une espèce d'acteur distincte à la fois des acteurs tragiques et comiques. Le pantomime portait un masque, et son costume était différent suivant le personnage qu'il faisait, mais toujours disposé de manière à faire ressortir les avantages personnels de l'acteur et la beauté de ses formes. Pour atteindre à ce but, ce costume devenait quelquefois d'une légèreté, d'une simplicité qui choquerait fort nos idées modernes sur la décence ; on comprendra facilement qu'il en fût ainsi en songeant que la plupart des rôles que jouaient les pantomimes étaient tirés d'histoires d'amour, des fables de la mythologie et de la légende de Bacchus. Aussi, tel était le scandale de la corruption des moeurs causée par les pantomimes à Rome, que plusieurs empereurs, à différentes époques, se virent forcés de les bannir d'Italie (Macrob. Sat. II, 7 ; Suet. Aug. 45 ; Nero, 16 ; Dom. 7 ; Tac. Ann. IV, 14 ; XIII, 25 ; Plin. Paneg. XLVI, 4 ; Cassiodor. Var. Ep. I, 20).

Les peintures de Pompéi donnent de nombreuses représentations de cette sorte d'acteurs, et c'est sur l'une d'elles qu'a été pris le groupe ci-joint ; toutes confirment plus ou moins ce que nous venons de dire du caractère de leurs costumes et de leur jeu ; mais l'originalité et la grâce avec laquelle sont composés les groupes, la variété des poses, la force musculaire déployée dans les attitudes, la beauté de forme des acteurs, tout enfin prouve que les pantomimes de l'ancienne Italie, ou plutôt les artistes grecs qu'elle employait, dépassaient fort en adresse et en grâce nos danseurs de ballets.