TOREUMA (τόρευμα)
C'est probablement une ciselure en ivoire, exécutée avec un instrument pointu (caelum, tornus), que l'on manie en se servant du tour ; mais, il faut l'avouer, le sens précis de ce mot est très contesté. Il vient, sans aucun doute, du grec τορεύω, creuser, qui est souvent employé comme synonyme de τορνεύω, travailler au tour ; et, comme le grec et le latin ont tous les deux des termes distincts pour les différents procédés connus sous le nom de sculpture, de coulage en métal, de ciselure, de taille, d'incrustation, de moulage, pour tous ceux enfin qui sont maintenant connus et pratiqués, excepté pour celui qui consiste à travailler avec la pointe et le tour, dont le principe est le même que celui du forage, il semble raisonnable de croire que le mot toreuma servait à désigner une classe d'ouvrages exécutés de la manière que nous avons indiquée, soit en ivoire, soit en pierre très dure, soit en argent. Ce qui est certain, c'est qu'on regardait le toreuma comme une oeuvre d'art distinguée et très précieuse (Cic. Pis. 27 ; Sall. Cat. 21); c'est en général à de petits objets qu'est donné ce nom, et surtout à des vases qui servaient de coupes à boire (Suet. Jul. 47; Cic. Verr. II, 4, 18), et étaient ornées de figures et de dessins en relief (Mart. X, 87). On trouve aussi le même mot employé en parlant d'une coupe d'argile (luteum rotae toreuma, Mart. IV, 46 ; cf XIV, 102) ; l'emploi en ce cas ne peut en être expliqué que par l'analogie qu'il y a entre le mouvement d ela roue du potier et de celle qui servait au ciseleur en ivoire.