Kôrukos. Sac de cuir [Saccus, Pera], et plus particulièrement un sac rempli de graines, de farine ou de sable sur lequel on s'exerçait (kôrukomachia), soit à la manière des pancratiastes, en saisissant et en mettant peu à peu en mouvement cette masse suspendue, puis, quand elle se balançait, en employant toutes ses forces pour la pousser ou lui résister ; soit, comme les pugilistes, en la prenant pour plastron. Dans ce cas, le sac était plus petit et descendait moins bas. On voit quelquefois le kôrukos des pugilistes représenté dans les oeuvres d'art.

Ainsi, dans le dessin gravé sur la célèbre ciste Ficoroni, un des Argonautes débarqués est debout devant un sac suspendu à un arbre et sur lequel il dirige ses coups. On voit le sac à côté d'un lutteur sur une autre ciste et sur des vases peints.

De cette pratique des gymnastes était venu le proverbe pros kôrukon gumnazesthai, pour ceux qui combattent des fantômes ou qui se donnent une peine inutile.

Cicéron a latinisé le mot en l'employant au figuré pour les exercices de la voix et du souffle.


Article d'E. Saglio