Gravure du XIXe siècle

 

La Catalogne nord, constituée des anciens comtés du Roussillon et de Cerdagne, comprend plusieurs zones climatiques : elle va des rivages de la Méditerranée au sommet du Carlit, culminant à 2.921 mètres.

Cette diversité de climats influence l'architecture : les constructeurs y ont en effet intégré toute la variété des matériaux naturels qu'ils ont trouvés dans leur environnement.

© Ministère de la culture, SDAP 66
Cliché B. Mastron

 

Ainsi, nous voyons dans nos villages de la plaine du Roussillon des maçonneries très particulières de cailloux de rivière ou de vignes, hourdés au mortier de chaux. Certaines façades sont décorées à l'aide de débris de terre cuite ou de charbon.

 

© Ministère de la culture, SDAP 66
Cliché B. Mastron

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Cliché B. Mastron

 

Sur les contreforts des Aspres, les maçons ont mélangé schiste et granit ainsi qu'en Conflent et en Vallespir. Les villages aux pieds des Corbières ont bien sûr utilisé le calcaire. Toutes ces maçonneries sont hourdées au mortier de chaux fabriqué sur place, avec des agrégats récupérés au plus près.

 

© Ministère de la culture, SDAP 66
Cliché B. Mastron

© Ministère de la culture, SDAP 66
Cliché B. Mastron

 

Les couvertures, depuis le XIVe s., sont en tuiles de terre cuite fabriquées sur les lieux où se trouve l'argile, près des villages. En Cerdagne et Capcir, granit et parfois schiste construits en murs épais, hourdés de terre ou de mortier de chaux, couverts par des toits en «lloses», offrent des abris capables de résister au rude climat de la montagne catalane.

 

© Ministère de la culture, SDAP 66
Cliché B. Mastron



Notre architecture vernaculaire se caractérise donc, malgré sa diversité, par quelques traits communs : elle s'intègre parfaitement au paysage qui l'entoure, par ses matériaux, ses volumes serrés autour de l'église, ses murs aux pleins importants percés de petites ouvertures étroites.

Elle a servi à plusieurs générations de paysans et pourra servir encore, moyennant quelques petits aménagements.

Les plus grands monuments, les plus anciens, les mieux adaptés à des siècles de vie, de travail, et à l'environnement du pays qui les entourent, ce sont ces villages qu'un peuple a édifié tout au long de l'histoire pour ses besoins et sa sécurité.

Conservons cette architecture que nos ancêtres ont bâtie : elle appartient à notre patrimoine commun et contient une grande partie de notre âme.

© Francis Noëll

 

© Ministère de la culture, SDAP 66
Cliché B. Mastron