Livre X - Lettres 81 et 82


PLINE A L'EMPEREUR TRAJAN

C'est un effet de votre prévoyance ordinaire, seigneur, d'avoir ordonné à Calpurnius Macer d'envoyer un centurion légionnaire à Byzance. Songez, s'il vous plaît, si les habitants de Juliopolis ne mériteraient point une pareille grâce. C'est une très petite ville, qui porte pourtant de très grandes charges, et qui est d'autant plus foulée qu'elle est plus faible. D'ailleurs le bien que vous ferez aux habitants de Juliopolis, vous le ferez à toute la province ; car ils sont à l'entrée de la Bithynie, et fournissent le passage à une infinité de gens qui trafiquent dans cette province.

TRAJAN A PLINE

La ville de Byzance est si considérable, par le concours de ceux qui y abordent de toutes parts, que nous n'avons pu nous dispenser, à l'exemple de nos prédécesseurs, de lui accorder un centurion légionnaire, pour veiller à la conservation des privilèges de ses habitants. Si nous faisons même grâce à ceux de Juliopolis, nous nous chargerons d'un exemple. Plusieurs autres nous demanderont la même faveur, avec d'autant plus d'instance qu'elles seront plus faibles. J'ai tant de confiance dans vos soins, que je suis persuadé que vous n'oublierez rien pour empêcher qu'il ne soit fait aucun dommage aux habitants de Juliopolis ; mais si quelqu'un contrevient à mes ordonnances, il faut l'envoyer en prison ; ou, si l'action demande quelque chose de plus, il faut le punir. Si ce sont des soldats, informez leurs capitaines de ce qui se sera passé ; s'il est nécessaire de les faire venir à Rome, vous m'en donnerez avis.

© Agnès Vinas

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