AQUILA

  1. Aigle, enseigne principale de la légion romaine (Plin. H.N. X, 5), faite d'argent ou de bronze, avec les ailes étendues, comme on le voit dans la gravure, prise d'un original publié par La Chausse (Recueil d'antiq. romaines, V, 15). On voit aussi la manière dont on la portait au mot suivant, Aquilifer.
  1. (αἰετός, ἀετός, ἀέτωμα). En termes d'architecture, face triangulaire comprise entre les corniches horizontale et transversale d'un fronton, et qui servait de support à ces dernières : sustinentis fastigium aquilae, dit Tacite (Hist. III, 71), (si toutefois ces mots ne désignent pas plutôt les modillons en forme d'aigles adaptés à l'extrémité extérieure des chevrons formant les pentes latérales du toit.) Le terme est grec (Pausan. I, 24, 5 ; V, 10, 20) et correspond au latin tympanum ; si ce n'est que ce dernier mot était employé lorsqu'il s'agissait d'une simple face nue et sans sculptures, et le premier quand la surface était remplie par un bas-relief.
    En effet, ce mot venait de l'usage fort ancien de sculpter un aigle sur le fronton d'un temple, surtout de ceux qui étaient dédiés à Jupiter : comme dans la gravure, prise d'un bas-relief de la Villa Mattei à Rome. Dans les édifices étrusques ou autres de construction aréostyle, l'aquila était en bois, afin de peser moins sur l'architrave ; cette circonstance fut cause de l'incendie du temple de Jupiter Capitolin, quand le Capitole fut assiégé par Vespasien (Tac. Hist. l.c.)

AQUILIFER

Principal enseigne d'une légion romaine, qui portait l'aigle (Caes. B.G. V, 37 ; Suet. Aug. 10). Il n'y avait qu'un aquilifer pour chaque légion, quoiqu'il y eût plusieurs signiferi ou porte-enseignes (Veget. Mil. II, 13 ; cf Tac. Ann. I, 39 et 61). La figure est tirée de la colonne Trajane, sur laquelle un enseigne portant l'aigle est représenté plusieurs fois, avec la peau d'une bête sauvage sur la tête et sur le dos, de la façon qu'on le voit ici.


Illustration complémentaire

Reconstitutions d'aigles romaines
Musée de la Civilisation romaine
Eur, Rome, 1977

© Charles Cavenel