TYMPANUM (τύμπανον, κύκλωμα, βυρσότον)

  1. Tambour de basque, instrument formé d'un cerceau de bois, fermé d'un côté par une peau tendue comme la toile d'un tamis (Isidor. Orig. III, 21, 10 ; Eurip. Bacch. 124) et garni de petites sonnettes ou grelos, comme on le voit dans la figure ci-jointe, d'après une pierre gravée. On en jouait en le frappant avec la main (Ov. Fast. IV, 324 ; Lucret. II, 618 ; Catull. LXIV, 261), ou en faisant courir l'index tout autour du bord (Suet. Aug. 61), et quelquefois aussi en se servant d'une baguette, ainsi que l'atteste Isidore (l.c.) et comme on peut l'inférer de la plaisanterie de Phèdre (III, 20) sur le pauvre âne qui reçut autant de coups et fut aussi battu après sa mort que pendant sa vie, sa peau ayant été employée à couvrir un tympanum.

Cet instrument est distingué de la timbale, qui était plus grande et plus lourde, par l'épithète leve (Catull. LXIII, 6) ou inane (Ov. Met. III, 533) ; et comme il figure toujours dans les oeuvres d'art qui représentent les cérémonies du culte de Bacchus et de Cybèle, il est clair que c'est du tambour de basque, et non du tambour, qu'il s'agit, quand le mot est employé à propos du culte de ces divinités.

  1. On suppose que l'on désignait encore sous le même nom un instrument analogue à notre timbale, formé d'une peau tendue sur un bassin de métal, parce qu'une perle, plate d'un côté et arrondie de l'autre, était désignée par un diminutif de ce mot (tympanium). Apollodore (Bibl. I, 9, 7) décrit un instrument employé par Salmonée pour produire un bruit éclatant comme celui du tonnerre, qui ressemble fort à la timbale, étant formé d'une chaudière de cuivre (lebes) sur laquelle est tendue une peau. Si l'idée que nous exprimons ici est juste, il est probable que c'est cet instrument que Justin désigne (XLI, 2), comme employé par les Parthes pour donner le signal du combat ; car ils se servaient aussi du tambour (symphonia) dans ces occasions (Plut. Crass. 23).
  1. Roue pleine sans rayons (radii), qui servait pour les charrettes (plaustra), comme on le voit dans la figure ci-dessous, empruntée à un bas-relief romain (Virg. Georg. II, 444).
  1. Tympanum dentatum. Roue du même genre, dentée (Vitruv. X, 5).
  1. Roue à échelier pour soulever de lourds fardeaux, et que faisaient marcher des hommes (Lucret. IV, 907). La gravure ci-jointe est tirée d'un marbre conservé à Capoue, et portant une inscription commémorative de la construction ou de la restauration du théâtre de cette antique cité. Il représente la méthode qu'employaient les architectes romains pour élever une colonne.
La tête du fût est engagée dans des cordes qui traversent une chape formant le sommet d'un triangle ou fourche (vara. Vitruv. X, 13, 2), et qui sont disposées comme celles d'une machine à mâter ; elles élèvent la colonne en s'enroulant autour de la roue à mesure que le poids des hommes qui montent le long de sa jante la force à tourner. Le chapiteau est placé à terre tout prêt à être mis en place, dès que la colonne aura été dressée. L'exécution de cet appareil est grossière et imparfaite dans les détails, et la roue est une rous à rais (rota), et non une roue pleine (tympanum), caractère qui peut avoir été adopté exprès par l'artiste, pour mieux montrer les hommes à l'ouvrage ; mais en tout cas c'est un morceau d'une grande valeur, en ce qu'il explique une opération de l'ancienne mécanique qui avait été regardée comme très difficile à comprendre : savoir, comment les colonnes énormes formées d'un seul bloc de marbre pouvaient être dressées, quand elles étaient placées à de très petites distances, souvent à environ deux diamètres et demi les unes des autres, par exemple, dans le portique du Panthéon, où la petitesse de l'intervalle semble n'avoir pas dû laisser la place nécessaire aux machines.
  1. Roue pleine à chevilles, pour élever de l'eau au bord des étangs ou des flaques d'eau stagnante, où il n'y a pas de courant pour faire marcher la roue. Vitruve (X, 4) décrit plusieurs de ces appareils. Le plus simple ressemblait à la roue hydraulique ordinaire, qui est décrite et figurée au mot rota, excepté que la roue même était pleine, et que sa force motrice venait du pas de l'homme et non de l'action d'un courant. Un autre appareil plus compliqué se composait d'une roue munie d'un certain nombre d'ouvertures (aperturae), au lieu d'auges ou de godets (modioli, haustra), pratiquées sur la circonférence du tambour, et par lesquelles l'eau accomplissait sa révolution sous les pieds des travailleurs ; elle tombait sur des planches (tabulae) rayonnant dans l'intérieur de la roue du centre de l'essieu à la circonférence. L'essieu était formé d'un cylindre creux, percé aussi d'un certain nombre de trous (columbaria, 6), par lesquels l'eau s'y précipitait, pour être répandue à l'une des extrémités de ce cylindre dans le réservoir (labrum ligneum), et de là dans les conduits qui la menaient fertiliser la terre. Enfin, quand l'eau se trouvait assez loin au-dessous du plan dans lequel était placé le tympanum, une chaîne sans fin munie de seaux, comme celle de nos bateaux dragueurs, était attachée à la roue, de sorte que les uns montaient pendant que les autres descendaient, et que chaque seau, au moment où il passait au-dessus de l'axe, se vidait dans un réservoir construit tout exprès.
  1. Surface triangulaire plate et unie, marquée A dans la figure, et comprise entre les corniches horizontales et convergentes qui terminent le pignon d'un bâtiment (Vitruv. III, 5, 12 et 13) ; ainsi nommée à cause de sa ressemblance avec la peau tendue sur un tambourin ou un tambour.
  1. Panneau de porte (Vitruv. IV, 6, 4 et 5). Voyez janua.
  1. Grande soucoupe plate ou assiette à rebords droits, comme ceux d'un tambourin (Plin. H.N. XXXIII, 52).

Illustrations complémentaires

Roue élévatrice employée dans la construction des bâtiments
Détail d'une copie du sarcophage des Haterii conservé au Vatican
Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Mainz (Allemagne), 2002

© Agnès Vinas

Tympan et entablement du temple de la Concorde, Agrigente
Milieu du V° s. avant JC
Agrigente (Sicile), 1980

© Charles Cavenel