PRAEFECTI

  1. Douze officiers chargés par les consuls, dans un corps d'armée romaine, de prendre le commandement du contingent de troupes fournies par les alliés. Ils les commandaient avec l'autorité et le rang des tribuni des légions romaines (Caes. B.G. III, 7 et I, 39 ; Sall. Jug. 50).
  1. Quand il s'agit d'armées étrangères, les écrivains latins donnent à ce titre un sens que nous pourrions traduire par généraux de division, ceux qui commandent sous le général en chef (Nepos, Alc. 5 ; Ages. 2).
  1. Praefectus equitum. Le général qui commandait la cavalerie d'un corps d'armée (Hirt. B.G. VIII, 12).
  1. Praefectus legionis. Titre adopté sous l'empire pour désigner, à ce que l'on suppose, l'officier primitivement appelé legatus legionis ou legioni praepositus, le commandant en chef de toute une légion, y compris l'infanterie et la cavalerie (Tac. Hist. I, 82 ; cf Veget. Mil. I, 13).
  1. Praefectus castrorum. Officier attaché à chaque légion romaine, et dont les fonctions étaient de choisir l'emplacement du camp, de procurer aux soldats les outils et matériaux sans lesquels on ne pouvait l'établir, de surveiller la construction des ouvrages qui les défendaient, de se charger des bagages de la légion, de veiller sur les malades, les blessés, les approvisionnements, les machines de guerre, etc. (Veget. Mil. II, 10 ; Tac. Ann. I, 20 ; XIV, 37 ; Vell. II, 119).
  1. Praefectus classis. Sous la république, officier qui, en temps de guerre, commandait la flotte sous les auspices des consuls, par qui il était nommé (Liv. XXVI, 48 ; Flor. III, 7). Sous l'empire, on donna ce même titre à deux amiraux nommés par l'empereur et dont les fonctions étaient permanentes : l'un commandait la flotte placée à Ravenne pour garder les côtes de l'Adriatique ; l'autre dirigeait celle de Misène, qui était chargée de veiller sur la Méditerranée (Suet. Aug. 49 ; Tac. Hist. III, 12 ; Veg. Mil. V, 2).
  1. Praefectus navis. Le capitaine d'un bâtiment de guerre (Liv. XXXVI, 44 ; Flor. II, 5).
  1. Praefectus fabrum. Dans l'armée, officier qui dirigeait et commandait les armuriers, les charpentiers, les mécaniciens, qui construisaient les machines de guerre (Nep. Att. 12 ; Caes. B.C. I, 24 ; Veg. Mil. II, 11). Dans la société civile, on donnait ce même nom au chef d'un atelier ou d'une corporation de forgerons, de charpentiers, ou d'artisans dont les métiers se rapprochaient de ceux que nous venons de citer et auxquels convenait également le terme général de fabri (Inscript. ap. Orelli, 3428).
  1. Praefectus praetorio ou praetorii. Le commandant des gardes prétoriennes ; cet officier, créé par Auguste, n'eut d'abord qu'un commandement purement militaire ; mais, dans la suite, il fut investi à la fois d'une autorité civile et d'une autorité militaire très étendues, de sorte qu'il devint le second personnage de l'empire, et souvent presque aussi puissant que l'empereur lui-même (Tac. Ann. I, 24 ; Aur. Victor, Caes. 9).
  1. Praefectus vigilum. Le commandant des veilleurs ou de la garde urbaine, qui était chargée, comme nos sergents de ville, de préserver les citoyens des attaques nocturnes, du vol avec effraction, de l'incendie, etc (Suet. Aug. 30 ; Paul. Dig. I, 15, 3).
  1. Praefectus Urbis. Le préfet ou le gouverneur de Rome. C'était primitivement un magistrat que l'on chargeait momentanément, pendant l'absence du roi ou des consuls, d'administrer la ville jusqu'à leur retour ; mais sous l'empire il devint un magistrat permanent qui avait une juridiction déterminée (Suet. Aug. 33 et 37 ; Tac. Ann. VI, 10, 11).
  1. Praefectus aerarii. Officier créé sous l'empire pour garder le trésor public ; il hérita des fonctions remplies primitivement par les questeurs et les tribuni aerarii (Tac. Ann. XIII, 28 et 29 ; Plin. Ep. V, 15, 5).
  1. Praefectus annonae. Officier chargé, sous la république, seulement pour un temps et dans les moments d'extrême disette, de surveiller le marché au blé, de faire venir des approvisionnements et de fixer le prix auquel devaient être vendues les céréales ; mais sous l'empire, le praefectus annonae devint un officier permanent, remplissant les mêmes fonctions d'une manière régulière et continue (Liv. IV, 12 ; Tac. Ann. I, 7 ; XI, 31).