ANNULUS ou ANULUS (δακτύλιος, σφραγίς)

  1. Anneau pour le doigt : fait de fer dans l'origine et servant de cachet pour sceller. Dans la suite, on adopta des anneaux d'or au lieu d'anneaux de fer ; mais l'usage de ce métal à Rome fut restreint aux sénateurs, aux premiers magistrats et aux chevaliers (Plin. H.N. XXXIII, 4).

La gravure représente un original pris dans la dactyliothèque de Gorlaeus. L'anneau à cachet était porté au quatrième doigt de la main gauche, par les Grecs comme par les Romains (Aul. Gell. X, 10).

Voyez la figure à main droite qui représente la main de Jupiter d'après une peinture de Pompéi, et de là l'expression sedere ad annulos alicui (Eumen. Pan. ad Constantin. 15) signifie être assis à la gauche de quelqu'un. Mais, sous l'empire, la mode de mettre des anneaux de divers genres et de valeurs diverses, s'établit dans toutes les classes ; on en porta aux différents doigts des deux mains et même plusieurs à la fois (Mart. Ep. V, 61 ; XI, 59).
Voyez la figure à main gauche, d'après une peinture de Pompéi, qui montre une main de femme avec trois anneaux, deux sur le quatrième et un sur le petit doigt.
  1. Annulus bigemmis. Anneau dans lequel étaient enchâssées deux pierres précieuses (Valerian. in Epist. ap. Trebell. Claud. 14). La gravure représente un original pris dans la Dactyliothèque de Gorlaeus (part. I, n° 68) ; deux pierres précieuses y sont enchâssées : l'une, qui est un large cachet, porte la figure de Mars ; l'autre est un cachet plus petit et porte une colombe avec une branche de myrte.
  1. Annulus velaris. Anneau de rideau fait comme les nôtres pour courir sur une baguette et tirer ou retirer le rideau. Chez les Romains, ces anneaux étaient faits habituellement de bois dur (PLin. H.N. XIII, 18). Dans une maison trouvée aux fouilles d'Herculanum, en 1828, et dont on a donné l'élévation au mot domus, les baguettes de fer sur lesquelles couraient les anneaux entre les colonnes de l'atrium furent trouvées entières et placées comme dans la gravure ci-jointe. Elle est prise d'une miniature du Virgile du Vatican, et explique le but et l'usage de ces anneaux, quoique les proportions restreintes du dessin ne permettent pas de les distinguer sur la baguette.
  1. Anneaux passés dans un cerceau d'enfant pour résonner avec bruit pendant les révolutions du cerceau (Mart. Epig. XIV, 169). On en plaçait plusieurs sur le même cerceau, comme on le voit par la figure, tirée du bas-relief d'une tombe qui subsiste encore près de Tivoli.
  1. Tresses de cheveux, arrangées en cercles comme des anneaux, autour du derrière de la tête (Mart. Epig. II, 66), comme on le voit dans le dessin ci-joint qui représente Plotina, femme de l'empereur Trajan, d'après une pierre gravée. Les paysannes, dans plusieurs parties des Etats de Rome et de Naples, arrangent encore leurs cheveux de la même manière.
  1. En architecture, armilles, c'est-à-dire série d'anneaux ou de filets circulaires, au nombre de trois ou de quatre dans les modèles anciens, qui sont placés immédiatement sous l'echinus d'un chapiteau dorique et qui décroissent perpendiculairement l'un au-dessous de l'autre, comme un étage de degrés renversé (Vitruv. IV, 3, 4).

Illustration complémentaire

Détail de la coiffure d'une dame de l'époque Flavienne (fin Ier s. après JC)
Musée du Capitole (Rome), Palazzo Nuovo, 2001

© Agnès Vinas