VITTA

  1. Ruban ou bande que portaient ordinairement autour de la tête les femmes de naissance libre avant comme après le mariage (Virg. Aen. II, 168 ; Prop. IV, 3, 16), pour maintenir les cheveux arrangés d'une manière simple et modeste (Ov. Met. II, 413 ; A. Am. I, 31) et pour se distinguer des femmes de moeurs légères (Id. Rem. 386), qui se coiffaient de manière à attirer l'attention. La gravure ci-jointe représente Lepida, femme de l'empereur Galba, d'après une médaille romaine.
  1. La vitta sacrée était, à proprement parler, le long ruban qui maintenait les flocons de laine formant l'infula, et dont les deux bouts, avec les franges qui les terminaient (taeniae), pendaient par derrière sur le cou (Virg. Georg. III, 487 ; Aen. X, 538 ; Isidor. Orig. XIX, 30, 4).

Par suite, ce mot est souvent employé, dans un sens collectif, pour le rouleau même que formaient ces trois parties et que portaient les prêtres des deux sexes (Virg. Aen. II, 221 ; VII, 418 ; Juv. IV, 9), et particulièrement ceux qui étaient attachés au service de Vesta (Ov. Fast. III, 30), comme le montre la gravure ci-jointe, qui représente l'effigie d'une Vestale sur une médaille, où est gravée la légende BELLICIAE MODESTAE, V.V.

  1. Ruban du même genre noué autour de l'infula, dont était entourée la tête d'une victime qu'on allait immoler (Serv. ad Virg. Aen. II, 133 ; Ov. Pont. III, 2, 75) ; ou autour des guirlandes (serta) avec lesquelles on ornait, dans les occasions solennelles, les autels, les temples et les maisons (Virg. Ecl. VIII, 64 ; Aen. III, 64 ; Prop. IV, 9, 27 ; Tac. Hist. V, 53), comme on le voit dans la figure, empruntée au bas-relief sculpté d'un autel. Dans le dernier sens, ce terme est quelquefois appliqué d'une manière collective à l'ornement tout entier, en même temps qu'aux liens qui le serrent.

Illustration complémentaire

Guirlande d'autel
Musée archéologique de Mérida (Espagne), 2002

© Agnès Vinas