«La colonne Trajane, haute de 100 pieds, fut élevée par le Sénat et le peuple romain en l'honneur de l'empereur «afin de marquer la hauteur de la montagne qu'on a déblayée pour construire de si magnifiques monuments». (Corp. inscr. lat., t. V1, n° 960). La colonne, surmontée d'une statue de l'empereur, était surtout destinée à célébrer les victoires de Trajan sur les Daces ; la base est une chambre sépulcrale qui lui servit de tombeau. L'architecte du forum de Trajan, Apollodore de Damas, fut sans doute aussi celui de la colonne.

Respectée au moyen âge, sauf le caveau funéraire et la statue de bronze qui la couronnait, la colonne Trajane fut beaucoup étudiée à l'époque de la Renaissance, en particulier par Raphaël et ses élèves ; Sixte-Quint en fit déblayer les abords et placa sur le sommet une statue de saint Pierre, pendant de la statue de saint Paul qui surmonta la colonne de Marc-Aurèle.

Moulée en partie par ordre de François Ier (1541), puis par ordre de Louis XIV (1665), la colonne le fut de nouveau sous Napoléon III (1861), qui fit ensuite reproduire les moulages par la galvanoplastie (1861) ; ces plaques, aujourd'hui au musée de Saint-Germain, ont été surmoulées pour le musée de Kensington (1876).

Parmi les publications dont ce monument a été l'objet, il faut citer celles de Villamena et Chacon (1576), de Pietro Santi Bartoli (1672), de Piranesi (1770), de Froehner (1872-1874 avec photographies), enfin de Cichorius (1896, avec photographies moins grandes).

Je suis l'auteur d'un petit livre sur la colonne Trajane au musée de Saint-Germain (1886) ; M. Petersen a publié deux excellents mémoires sur les guerres daciques d'après les reliefs de la colonne (1899, 1903) et Mme Strong les a résumés dans son ouvrage Roman Sculpture (p.166 et suiv., avec photographies).

Nos dessins reproduisent les planches de Bartoli, «belles infidèles», mais très suffisantes pour l'étude des motifs.»


Répertoire de reliefs grecs et romains,
t.I les Ensembles, pp.330, Paris (1909)