Livre II, chapitre 1

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Une maison mal famée à Pompéi, et les héros de l'arène classique

Transportons-nous maintenant dans un de ces quartiers de Pompéi, qui n'étaient pas habités par les maîtres du plaisir, mais par ses élus et par ses victimes, dans l'antre des gladiateurs et des lutteurs à gages, des vicieux et des misérables, des vagabonds et des débauchés, dans l'Alsace d'une ville antique.

C'était une large salle qui s'ouvrait sur une allée étroite et populeuse. Devant le seuil se tenait un groupe d'hommes, dont les muscles de fer bien formés, les cous herculéens et courts, les physionomies audacieuses et impudentes, indiquaient les champions de l'arène. Sur une tablette, en dehors de la boutique, on voyait rangées des cruches de vin et d'huile, et au-dessus, sur le mur, une grossière peinture représentait des gladiateurs buvant : tant est ancienne la mode des enseignes ! Des espèces de petites loges, comme on en voit de nos jours, formées de tables séparées, occupaient l'intérieur de la salle. Autour de ces tables étaient assis des groupes d'hommes dont les uns buvaient, les autres jouaient aux dés, et d'autres à un jeu plus savant appelé duodecim scripta, que quelques-uns de nos savants mal renseignés ont commis l'erreur de prendre pour le jeu d'échecs, quoiqu'il ressemblât bien davantage au trictrac, et qu'on s'y servît de dés quelquefois, mais non pas toujours.

Le jeu n'était pas encore très avancé, et rien ne faisait mieux connaître l'indolence de ces habitués de tavernes, que cette heure matinale ; cependant, malgré la situation de la maison et le caractère de ses habitants, elle n'était point souillée de cette odieuse malpropreté qu'on rencontre dans les lieux semblables de nos cités modernes. Les dispositions joyeuses des Pompéiens, qui cherchaient du moins à flatter les sens, lorsqu'ils négligeaient l'esprit, se révélaient dans les couleurs tranchées qui s'étalaient sur les murs, et dans les formes bizarres, mais non pas sans élégance, des lampes, des coupes et des ustensiles de ménage les plus communs.

«Par Pollux ! s'écria un des gladiateurs en s'appuyant contre le mur d'entrée et en frappant sur l'épaule d'un gros personnage, le vin que tu nous vends, vieux Silène, suffirait pour rendre clair comme de l'eau le meilleur sang de nos veines.»

L'homme à qui s'adressait ce propos, et que ses bras nus, son tablier blanc, ses clefs et sa serviette négligemment placés à sa ceinture, désignaient clairement comme l'hôtelier de la taverne, était déjà entré dans l'automne de la vie ; mais ses membres étaient encore si robustes et si athlétiques qu'ils auraient pu faire honte aux nerfs des plus vigoureux assistants, si ce n'est qu'un peu trop de chair recouvrait ses muscles, que ses joues étaient bouffies à l'excès, et que son ventre puissant effaçait presque la vaste et massive poitrine qui s'élevait au-dessus.

«Ne plaisantons pas, dit le gigantesque aubergiste avec l'aimable rugissement d'un tigre offensé ; mon vin est assez bon pour une carcasse qui ramassera avant peu la poussière du sepolarium (1). - Est-ce ainsi que tu croasses, vieux corbeau ? reprit le gladiateur d'un air dédaigneux ; tu vivras assez pour te pendre de dépit quand tu me verras obtenir la couronne de palmier ; et, dès que j'aurai gagné la bourse à l'amphithéâtre, mon premier voeu sera certainement de renier à jamais toi et ton détestable vin.

- Ecoutez, écoutez donc ce modeste Pyrgopolinices ! il a servi assurément sous Bombomachidès ; Cluninstaridysarchidès (2), s'écria l'aubergiste. Sporus, Niger, Tetraidès, il déclare qu'il gagnera la bourse sur vous. Par les dieux, chacun de vos muscles est assez fort pour l'étouffer tout entier, ou moi, je ne connais plus rien à l'arène.

- Ah ! dit le gladiateur, dont la fureur commençait à colorer le visage, notre laniste parlerait d'une façon bien différente.

- Que pourrait-il dire contre moi, orgueilleux Lydon ? répliqua Tetraidès en fronçant le sourcil.

- Ou contre moi, qui ai triomphé dans quinze combats ? s'écria le gigantesque Niger en s'approchant du gladiateur.

- Ou contre moi ? se mit à rugir Sporus les yeux en feu.

- Paix ! » répliqua Lydon en se croisant les bras et en regardant ses rivaux d'un air de défi ; «l'heure de l'épreuve ne tardera pas. Gardez votre valeur jusque-là.

- Soit, dit l'hôte avec aigreur, et, si j'abaisse le pouce pour te sauver, je veux que le destin coupe le fil de mes jours.

- Parlez de corde et non de fil, dit Lydon avec un ton railleur ; tenez, voilà un sesterce pour en acheter une.»

Le Titan marchand de vin saisit la main qu'on lui tendait et la serra si violemment que le sang jaillit du bout des doigts sur les vêtements des assistants.

Ils poussèrent un éclat de rire sauvage.

«Voilà pour t'apprendre, jeune présomptueux, à faire le Macédonien avec moi ! Je ne suis pas un Perse sans vigueur, je te le garantis. N'ai-je pas vingt fois combattu dans l'arène sans avoir baissé les bras une seule ? N'ai-je pas reçu 1'Epée de bois de la propre main de l'Editor comme un signe de victoire, et une permission de me retirer sur mes lauriers ? Faut-il maintenant que je subisse la leçon d'un enfant ? »

En parlant ainsi, il lui lâcha la main avec mépris.

Sans qu'un de ses muscles bougeât, et en conservant la physionomie souriante avec laquelle il avait raillé l'hôte, le gladiateur supporta cette étreinte douloureuse. Mais à peine eut-il repris la liberté de ses mouvements, que, rampant pour un instant comme un chat sauvage, et ses cheveux et sa barbe se hérissant, il poussa un cri aigu et féroce et s'élança à la gorge du géant avec tant d'impétuosité, qu'il lui fit perdre l'équilibre, malgré sa corpulence et sa vigueur. L'aubergiste tomba, avec le fracas d'un rocher qui s'écroule, et son furieux adversaire roula sur lui.

Notre hôte n'aurait pas eu besoin de la corde que lui offrait si généreusement Lydon, s'il était resté trois minutes de plus dans cette position ; mais le bruit de sa chute fit accourir à son aide sur le champ de bataille une femme qui s'était tenue jusqu'alors dans une chambre de derrière. Cette nouvelle alliée aurait pu toute seule lutter contre le gladiateur. Elle était de haute taille, maigre, et elle avait des bras qui pouvaient donner autre chose que de doux embrassements. En effet, la gracieuse compagne de Burbo le marchand de vin avait comme lui combattu dans le cirque, et même sous les yeux de l'empereur (3). Burbo l'invicible, Burbo, dit-on, cédait quelquefois la palme à sa douce Stratonice.

Cette aimable créature ne vit pas plus tôt l'imminent péril où se trouvait son époux, que, sans autres armes que celles que la nature lui avait accordées, elle se précipita sur le gladiateur, et, le saisissant par le milieu du corps de ses bras longs et pareils à deux serpents, elle le souleva au-dessus de l'aubergiste, ne lui laissant que les mains encore attachées au cou de son ennemi. C'est ainsi que nous voyons parfois un chien enlevé par les pattes de derrière, par quelque domestique envieux, dans une lutte où il a terrassé son adversaire ; une moitié de l'animal demeure suspendue dans les airs, passive et inoffensive, tandis que l'autre moitié, tête, dents, yeux et griffes, semble ensevelie et engloutie dans les chairs palpitantes du vaincu. Pendant ce temps-là, les gladiateurs élevés et nourris dans le sang, qu'ils suçaient en quelque sorte avec plaisir, entourèrent joyeusement les combattants... Leurs narines s'ouvrirent, leurs lèvres ricanèrent, leurs yeux se fixèrent avidement sur la gorge saignante de l'un et sur les griffes dentelées de l'autre.

Joseph M. Gleeson, 1891

« Habet (il a son compte), habet, s'écrièrent-ils avec une espèce de hurlement, et en frottant leurs mains nerveuses les unes contre les autres. - Non habeo, menteurs (non, je ne l'ai pas, mon compte), cria l'hôte en se délivrant par un puissant effort des mains terribles de Lydon, et, en se dressant sur ses pieds, respirant à peine, déchiré, sanglant, il grinça des dents et jeta un regard d'abord voilé, puis enflammé de courroux, sur son adversaire, qui se débattait (non pas sans mépris) entre les mains de la fière amazone.

«Beau jeu, s'écrièrent les gladiateurs, un contre un ! », entourant Lydon et la femme, ils séparèrent l'hôte aimable de son gracieux habitué.

Mais Lydon, rougissant de sa position, et essayant en vain de se débarrasser de l'étreinte de la virago, mit la main à sa ceinture et en tira un petit couteau. Son regard était si menaçant, et la lame du couteau était si brillante, que Stratonice se recula avec effroi ; car elle n'employait pas d'autre mode de combattre que celle que nous avons appelée pugilat.

«O dieux ! s'écria-t-elle, le misérable ! il a des armes cachées ! Est-ce de bonne guerre ? Est-ce là agir en galant homme et en gladiateur ? Non, certes, et de tels compagnons ne sont pas faits pour moi.»

Elle tourna le dos au gladiateur avec dédain, et s'empressa d'examiner l'état de son mari.

Mais celui-ci, aussi accoutumé à cet exercice naturel qu'un bouledogue anglais à se battre avec un antagoniste inférieur, s'était déjà remis. La pourpre ajoutée au cramoisi de ses joues par la lutte s'éteignit un peu ; les veines de son front se dégonflèrent et reprirent leur surface ordinaire. Il se secoua avec un grognement de satisfaction, heureux de se sentir encore vivant, et en regardant son adversaire de la tête aux pieds, avec un air plus approbatif qu'il ne l'avait encore fait :

«Par Castor, dit-il, tu es un gaillard plus vigoureux que je ne le croyais. Je vois que tu es un homme de mérite et de vertu ; donne-moi la main, mon héros !

- Très bien, vieux Burbo ! s'écrièrent les gladiateurs en applaudissant ; très bien, solide compagnon ! Donne-lui ta main, Lydon.

- Avec plaisir, dit le gladiateur ; mais à présent que j'ai goûté à son sang, j'ai envie d'en boire encore.

- Par Hercule, répliqua l'hôte sans s'émouvoir, excellente idée de gladiateur. Pollux ! ce que c'est qu'une bonne éducation ! Une bête sauvage n'aurait pas plus de férocité.

- Une bête sauvage, idiot ! est-ce que nous ne les battons pas, les bêtes sauvages ? cria Tetraidès.

- C'est bien, c'est bien, dit Stratonice, qui était occupée à réparer le désordre de ses cheveux et de sa toilette ; si vous êtes bons amis maintenant, je vous recommande de vous tenir en paix et convenablement : car quelques jeunes patriciens, vos patrons et parieurs, ont envoyé dire qu'ils viendraient vous faire visite ; ils désirent vous voir plus à leur aise qu'ils ne vous voient aux écoles, avant de régler leur enjeu pour le grand combat de l'amphithéâtre. Ils recherchent toujours ma maison pour ces affaires-là. Ils savent bien que nous ne recevons que les meilleurs gladiateurs de Pompéi, société choisie, grâces aux dieux !

- Oui, continua Burbo en vidant une coupe ou plutôt un seau de vin ; un homme qui a conquis autant de lauriers que moi ne peut encourager que les braves. Lydon, bois, mon enfant. Puisses-tu avoir une vieillesse honorable comme la mienne !

- Viens, dit Stratonice à son mari en lui tirant affectueusement les oreilles, caresse que Tibulle a décrite avec tant de charmes ; viens donc.

- Pas si fort, louve ! tu es pire que le gladiateur, murmurèrent les larges mâchoires de Burbo.

- Chut ! lui dit-elle à voix basse ; Calénus vient de se glisser ici, déguisé, par la porte de derrière ; il apporte les sesterces, j'espère.

- Oh ! oh ! je vais le trouver, dit Burbo ; en attendant, ne perds pas les coupes de vue, et fais attention au compte de chacun. Ne te laisse pas tromper, femme ; ce sont des héros, sans nul doute, mais ce sont aussi de vrais fripons. Cacus n'était rien à côté d'eux.

- Ne crains rien, sot» ; telle fut la réponse conjugale.

Burbo, satisfait de cette tendre assurance, traversa l'appartement, et passa dans les penetralia.

«Ainsi, ces doux patrons vont venir examiner nos muscles ? dit Niger. Qui t'a fait avertir de cela, hôtesse ?

- Lépidus. Il amène avec lui Claudius, le plus sûr parieur de Pompéi, et le jeune Grec Glaucus.

- Un pari à propos d'un pari, cria Tetraidès ; vingt sesterces que Claudius pariera sur moi ; qu'en dis-tu, Lydon ?

- Je dis que ce sera sur moi.

- Non, sur moi, ajouta à son tour Sporus.

- Pauvres fous ! croyez-vous qu'il puisse préférer quelqu'un à Niger ? reprit l'athlétique Niger en se nommant ainsi modestement lui-même.

- Allons, bien ! » poursuivit Stratonice en perçant une grande amphore pour ses hôtes, qui venaient de s'asseoir autour de l'une des tables ; «hommes forts et braves comme vous pensez l'être, lequel de vous combattra le lion de Numidie, dans le cas où aucun criminel ne se présentera pour vous priver de cet honneur ?

- Moi qui ai échappé à vos griffes, fière Stratonice, dit Lydon, je pourrais, je crois, affronter le lion.

- Mais dites-moi, demanda Tetraidès en s'adressant à l'hôtesse, où donc est votre jeune et jolie esclave, la pauvre aveugle dont les yeux sont si brillants ? Il y a longtemps que je ne l'ai vue.

- Oh ! elle est trop délicate pour toi, mon fils de Neptune (4), répondit l'hôtesse, et même pour nous. Nous l'envoyons vendre des fleurs en ville et chanter des chansons aux dames. Elle nous gagne plus d'argent ainsi qu'elle ne ferait en demeurant à vous servir. En outre, elle a d'autres emplois qui restent sous la rose.

- D'autres emplois ! dit Niger ; mais elle est trop jeune pour d'autres emplois.

- Silence, brute ! dit Stratonice. Vous ne croyez pas qu'il y ait d'autre jeu que celui de Corinthe. Quand Nydia aurait deux fois l'âge qu'elle a à présent, elle serait également digne de Vesta... la pauvre enfant !

- Mais écoutez, Stratonice, dit Lydon. Comment vous est venue cette esclave si jeune et si gentille ? ... Il conviendrait mieux qu'elle fût la suivante d'une riche matrone de Rome que la vôtre.

- C'est vrai, répondit Stratonice, et quelque jour je compte faire ma fortune en la vendant. Vous me demandez comment Nydia nous est venue ?

- Oui.

- Eh bien ! tenez, mon esclave Staphyla... vous vous rappelez Staphyla, Niger ?

- Parfaitement. Une fille aux larges mains, avec une figure dans le genre d'un masque comique, comment l'oublierais-je ? par Pluton, dont elle est probablement la servante à cette heure !

- Paix, butor ! Staphyla mourut un jour, et ce fut une grande perte pour moi ; et j'allai au marché pour acheter une autre esclave. Mais, par les dieux ! elles étaient devenues si chères depuis que j'avais acheté Staphyla, et l'argent était si rare, que je me disposais à quitter la place avec un vrai désespoir, lorsqu'un marchand m'attira par la robe. «Maîtresse, dit-il, veux-tu acheter une esclave à bon marché ? J'ai une enfant à vendre ; un marché d'or ! Elle est très petite, toute jeune encore, c'est vrai ; mais elle est vive et douce, docile et adroite ; elle chante bien, et elle est de bonne race, je t'assure. - De quelle contrée est-elle ? dis-je. - De Thessalie.» Je savais que les Thessaliennes étaient avisées et gentilles ; je lui demandai à voir la fille. Je la trouvai comme vous la voyez maintenant, à peine plus petite et plus jeune en apparence. Elle avait un air patient et résigné, les mains croisées sur sa poitrine, et les yeux baissés. Je m'informai du prix. Il était raisonnable, et je l'achetai sur-le-champ. Le marchand l'amena à la maison et disparut aussitôt. Songez, mes amis, à mon étonnement lorsque je m'aperçus qu'elle était aveugle. Ah ! ah ! un rusé coquin que ce marchand ! Je courus porter plainte aux magistrats, mais le drôle avait déjà quitté Pompéi. Je fus forcée de revenir chez moi, et de fort mauvaise humeur, je vous l'avoue : la pauvre fille en ressentit les effets, mais ce n'était pas sa faute si elle était aveugle ; elle l'était depuis sa naissance. Peu à peu, nous nous réconciliâmes avec notre marché. Elle n'avait pas, assurément, la force de Staphyla, et elle était de peu d'utilité dans la maison. Mais elle savait trouver son chemin dans la ville, comme si elle possédait les yeux d'Argus ; et lorsque nous vîmes un matin qu'elle nous rapportait une poignée de sesterces qu'elle avait gagnés à vendre des fleurs cueillies dans notre petit jardin, nous pensâmes que c'étaient les dieux qui nous l'avaient envoyée. Depuis ce temps-là, nous la laissons aller où elle veut, remplissant sa corbeille de fleurs, qu'elle tresse en guirlandes, selon la mode thessalienne, ce qui plaît aux jeunes gens : le grand monde a pris de l'affection pour elle, car on lui paye ses fleurs bien plus cher qu'aux autres bouquetières ; et elle rapporte tout ce qu'elle gagne à la maison, ce qu'aucune autre esclave ne ferait. C'est pour cela que je travaille moi-même, mais ses profits me mettront bientôt en état d'acheter une autre Staphyla. Il est probable que quelque voleur thessalien aura enlevé la jeune aveugle à d'honnêtes parents (5). Outre son adresse à composer des guirlandes, elle a le talent de jouer de la cithare pour accompagner ses chants ; c'est encore d'un bon rapport ; et enfin, dernièrement... mais ceci est un secret.

- Un secret ! s'écria Lydon ; êtes-vous devenue un sphinx ?

- Sphinx, non. Pourquoi, sphinx ?

- Cesse ton commérage, bonne maîtresse, et apporte-nous à manger. J'ai faim, dit Sporus.

- Et moi aussi», ajouta le morose Niger en aiguisant son couteau sur la paume de sa main.

L'amazone se rendit à la cuisine, et revint quelques instants après avec un plateau surmonté de gros morceaux de viande à moitié crus : car, alors comme à présent, les héros de la lutte croyaient cette nourriture plus propre à entretenir leur hardiesse et leur férocité. Ils entourèrent la table comme des loups affamés aux yeux étincelants ; les viandes disparurent, le vin coula. Mais laissons là ces importants et classiques personnages pour suivre les pas de Burbo.


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(1)  L'endroit où l'on traînait ceux qui étaient tombés morts ou mortellement blessés dans l'arène.

(2)  Miles gloriosus, acte I. Pour le dire d'une façon moderne : «Il a servi sous Bombastès Furioso».

(3)  Des femmes combattaient parfois dans l'amphithéâtre. Même celles qui étaient de noble naissance nourrissaient cette douce ambition.

(4)  Fils de Neptune : Expression latine pour un compagnon féroce et bruyant.

(5)  Les marchands d'esclaves thessaliens étaient renommés pour l'enlèvement d'individus de bonne famille. Ils n'épargnaient pas toujours leurs propres compatriotes. Aristophane se moque cruellement des Thessaliens, considérés traditionnellement comme perfides, pour leur inextinguible soif du gain grâce à ce trafic de chair humaine.