Trois espèces de clepsydres

Cette planche contient trois figures qui représentent trois espèces de CLEPSYDRES, OU HORLOGES A EAU.

La Figure 1 est la CLEPSYDRE A DEUX CÔNES, qui est la première espèce de celles qui tempèrent l'eau.

 

A est le cône creux, dans lequel il faut concevoir qu'il tombe de l'eau suffisamment pour en fournir la quantité qui est nécessaire, lorsque le trou qui est à la pointe du cône en laisse plus sortir, et concevoir encore que ce qui est de reste, lorsque le même trou en laisse moins sortir, s'écoule par un conduit qui empêche qu'elle ne tombe au même endroit où tombe celle qui sort par la pointe du cône. Ce conduit, non plus que celui qui apporte l'eau, ne sont point représentés, parce qu'ils ne sont point particuliers à cette Clepsydre.

B est le cône solide qui emplit toute la cavité du cône creux quand il est baissé tout à fait, et qui laisse couler plus ou moins d'eau à proportion qu'il est plus ou moins levé.

C est la règle en manière de coin, qui lève plus ou moins le cône solide, selon qu'elle est plus ou moins poussée selon les marques qu'elle a pour chaque jour.

La Figure 2 représente la seconde espèce de CLEPSYDRE appelée ANAPHORIQUE, où l'eau n'est point tempérée, et dans laquelle l'inégalité des heures dépend du cadran.

A est le volet percé en rond, dans lequel sont les filets de cuivre qui marquent les heures. B, G, E est la roue sur laquelle la projection de la sphère céleste est gravée. G, E représente la ligne écliptique : elle est ponctuée, et chaque point est un trou percé dans la roue. B représente le soleil ; il est comme un clou dont on met tous les jours la pointe dans l'un des trous qui sont dans l'Ecliptique. C'est l'axe qui fait tourner la roue B, G, E. D est le contre-poids attaché à l'un des bouts d'une chaîne, qui, à son autre bout, a un liège d'égale pesanteur avec le contre-poids, et qui, étant soulevé, fait tourner l'axe C.

La Figure 3 représente la CLEPSYDRE A TAMBOUR, ou TYMPAN, qui est la première espèce de celles qui tempèrent l'eau.

A est le CHATEAU, ou Réservoir où l'eau tombe, et au haut duquel il faut concevoir qu'il y a un conduit qui fait couler l'eau qui est de reste, ainsi qu'il a été dit qu'il en faut supposer un en la Clepsydre à cônes. B est le tuyau par lequel l'eau passe du château dans le grand tympan. C, N, M est le grand tympan, qui a vers le haut un trou par lequel l'eau qui vient du tuyau B entre dans le petit tympan. O, D, L est le petit tympan tiré hors du grand, pour laisser voir la rainure qu'il a, et qui, lorsqu'il est emboîté dans le grand tympan, fait comme un canal qui tourne tout à l'entour, et qui, étant d'inégale largeur, reçoit plus ou moins de l'eau qui lui vient par le trou du grand tympan, selon que l'étroit ou le large de la rainure est adressé au droit du trou. F est le tuyau qui reçoit l'eau qui est entrée par la rainure et qui la porte par le trou G, pour être versée dans le réceptacle H, dans lequel l'eau, en montant, élève le vase renversé marqué I, auquel est attachée la chaîne qui suspend le contre-poids K, par le moyen duquel l'axe qui fait tourner l'aiguille est remué. N représente la ligne écliptique : les points qu'elle a sont pour y adresser tous les jours les pointes O et L. La pointe L est pour le jour, et la pointe O est pour la nuit.


Références bibliographiques

Les dix livres d'Architecture de Vitruve
avec les notes de Perrault (nouvelle édition revue et corrigée, et augmentée d'un grand nombre de planches et de notes importantes)
par E. Tardieu et A. Coussin fils, architectes
Paris, A. Morel et Cie éditeurs (1859)