TURRIS (τύρσις, πύργος)

  1. Dans un sens général, tout édifice ou toute réunion d'édifices très élevés. Par suite, ce terme s'applique indifféremment aux monuments de l'architecture civile ou de l'architecture militaire, çà un palais ou à un endroit fortifié (Liv. XXXIII, 48 ; Sall. Jug. 103 ; Suet. Nero, 38 ; Ov. A. Am. III, 416).
Tour de fortification, flanquant en certains endroits les murailles d'une ville, d'un camp retranché, ou de toute autre enceinte fortifiée (Cic. Caes. Liv. et). Il y en avait de rondes et de carrées ; elles avaient plusieurs étages, étaient surmontées de créneaux (pinnae), percées de meurtrières (fenestrae) et souvent en bas d'une poterne (fornix) ; elles étaient, en général, assez rapprochées les unes des autres pour qu'un assaillant fût exposé à recevoir en même temps des traits de droite et de gauche. La gravure représente trois tours, deux rondes et une carrée, qui s'élèvent maintenant encore auprès de la Porta Asinaria, dans les murs de Rome.
  1. Turris mobilis ou ambulatoria. Tour mobile, que l'on employait dans les sièges, faite en bois, couverte de fer, de peaux non tannées, ou de matelas rembourrés, qui servaient à briser la force des coups que l'on dirigeait contre elle. Elle était montée sur des roues, au moyen desquelles on pouvait la conduire au pied même des murs de l'ennemi. Elle était partagée en plusieurs plates-formes ou étages : l'étage inférieur contenait le bélier (aries), les supérieurs différentes espèces de ponts volants ou d'autres appareils servant à élever ou à descendre les assiégeants jusque sur les murs (pons, sambuca, tolleno), et la plate-forme qui la terminait portait des troupes légères qui par leurs projectiles nettoyaient les murailles avant qu'on abaissât les ponts volants pour livrer l'assaut (Liv. XXI, 11 ; Vitruv. X, 13 ; Veg. Mil. IV, 17).
  1. Tour dressée sur le pont d'un bâtiment de guerre, et sur laquelle montaient les soldats pour faire avec leurs traits plus de mal à l'équipage d'un vaisseau ennemi, ou pour prendre d'assaut du côté de la mer une forteresse (Liv. XXIV, 34 ; Ammian. XXI, 12, 9-10). La gravure est empruntée à un bas-relief en marbre.
  1. Tour fixée sur le dos d'un éléphant, et du haut de laquelle, dans une bataille, des soldats lançaient des traits (Liv. XXXVII, 40). La figure ci-jointe est tirée d'une pierre gravée.
  1. Espèce particulière d'ordre de bataille, où l'armée était rangée en forme de parallélogramme étoit (Cato, ap. Fest. v. Serra proeliari ; Gell. X, 9).

Illustration complémentaire

Tour d'assaut
Maquette
Musée de la Civilisation romaine, EUR (Rome), 2001

© Agnès Vinas