LIBER (βίβλος)

  1. Proprement, l'écorce mince, l'enveloppe extérieure du papyrus égyptien, qui servait à écrire ; en partant de ce sens, ce mot finit par désigner le manuscrit en papyrus, ce que nous appelons un livre (Plin. H.N. XIII, 21). Pour former un liber, on rapprochait, on collait l'une à l'autre des bandes d'écorce en nombre suffisant, de manière à former une longue feuille continue, dont, pour plus de commodité, on faisait un rouleau cylindrique (volumen), que le lecteur développait à mesure qu'il avançait dans sa lecture, comme le représente le modèle ci-joint, tiré d'une peinture de Pompéi ; de là les expressions pervolutare, volvere, evolvere librum, qui signifient tout simplement lire un livre (Cic. ad Att. V, 12 ; Tusc. I, 11 ; Brut. 87).


  1. Quand il s'agissait d'un ouvrage de quelque étendue, et divisé en parties séparées, il était d'usage de rouler en un volumen à part chaque manuscrit contenant une des parties de l'ouvrage, et chacune de ces parties prenait alors le nom de livre, avec le même sens que nous attachons à ce mot quand nous disons, par exemple, les douze livres de l'Enéide (Cic. Div. II, 1).

Illustration complémentaire

Virgile tient sur ses genoux le livre de l'Enéide.
Il est entouré par les Muses de l'Histoire, Clio,
et de la Tragédie, Melpomène
Mosaïque du III° s. après JC
Musée du Bardo, Tunis (Tunisie), 2001

© Agnès Vinas