Reconstitution polychrome d'antefixes en terre cuite, et lions gargouilles semblables à ceux de Baalbek.
VIe s. av.JC - Musée de Paestum (Italie), 1977 - © Charles Cavenel
ANTEFIXA
Ornements en terre cuite, inventés par les architectes
étrusques, à qui les Romains les
empruntèrent ; ils étaient employés pour
décorer les diverses parties d'un édifice au
dehors comme au dedans, pour couvrir une surface plate, pour
cacher les jointures entre deux blocs de maçonnerie, ou
pour déguiser par un ornement des contours rudes et sans
élégance. De là ce nom s'appliqua
spécialement aux objets distincts qui suivent :
-
Longues tablettes plates en terre cuite, avec des
dessins en relief, qu'on clouait sur toute la
surface d'une frise (zophorus),
pour enrichir l'entablement et lui donner l'air de
quelque chose de fini et d'orné. Les artistes
grecs sculptaient le marbre lui-même, et
tenaient en suprême mépris un pareil
artifice pour cacher des défauts (Liv. XXXIV,
4). La gravure représente un antéfixe
original trouvé à Rome, et qui avait
servi jadis à l'usage indiqué. On
remarque encore les trous des clous qui le
fixaient.
|
|
-
Ornements de même matière, fixés
à la corniche d'un entablement pour donner
passage à la pluie et la verser du toit dans
la rue (Festus, s.v.). Ils répondent
aux gargouilles de l'architecture gothique,
mais ils sont d'un dessin beaucoup plus simple ; le
plus souvent ils sont formés du mascaron
d'une tête de lion, par allusion aux
inondations du Nil, qui ont lieu quand le soleil est
dans le signe du Lion. La gravure est prise d'un
original trouvé à Rome ; elle a un
trou circulaire dans la bouche, où
était introduit un tuyau de plomb comme
gouttière pour verser l'eau.
|
|
-
Ornements droits, placés le long du faîte d'un
entablement, au-dessus du membre supérieur de la
corniche, pour cacher l'extrémité des tuiles
faîtières (imbrices) et la jointure des
tuiles plates.
La figure représente une vue de face et une vue de
côté de deux modèles trouvés
à Rome : la figure supérieure, au centre,
représente les extrémités des tuiles
telles qu'elle apparaissent sans l'antéfixe ; la
figure inférieure représente les mêmes
extrémités recouvertes par les antéfixes
; la figure à main droite montre aussi par
derrière la languette qu'on introduisait sous
l'imbrex, pour le fixer ; et la figure à main
gauche, qui porte une image de la Victoire, présente
ainsi un commentaire graphique du passage de Tite-Live (XXVI,
23) où il dit que la statue de la Victoire,
placée au sommet du Capitole, tomba et fut retenue par
les Victoires des antéfixes : Victoria, quae in
culmine erat, fulmine icta decussaque, ad Victorias quae in
antefixis erant, haesit, etc.