[Pouzzoles - 43 av. JC]

A TIRON.

Eh bien ! faites la déclaration pour cet argent, si vous le pouvez. Ce n'est pas que dans l'espèce une déclaration soit nécessaire. Toutefois Balbus m'écrit qu'il a si mal aux yeux qu'il ne peut desserrer les lèvres. Que fait Antoine avec sa loi ? Qu'on me laisse tranquille à mes champs, voilà tout ce que je demande. J'ai écrit à Bithynicus. C'est vous que touche l'exemple de Servilius, puisque vous vous souciez de vieillir. Atticus, qui m'a vu autrefois sujet à des paniques, me croit toujours prêt comme lui à prendre l'alarme. Il ne sait pas quel rempart je me suis fait de la philosophie, et il fait du bruit parce qu'il a peur. Pour en revenir à Antoine, je veux conserver son amitié, cette amitié qui a vieilli sans nuage. Je lui écrirai donc, mais pas avant de vous avoir vu. Cependant je ne vous empêche pas de payer le billet : avant la jambe est le genou. J'attends demain Lepta, et j'aurai besoin de votre miel pour faire passer son absynthe. Adieu.


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Edition des Lettres de Cicéron - Collection des Auteurs latins de Nisard, in Oeuvres complètes de Cicéron, tome V, Paris, Firmin-Didot (1869) - Traduction de M. Defresne