Reconstitution en couleurs des métopes du naos et de l'opisthodome du temple de Zeus à Olympie



Si des traditions divergentes attribuent la fondation des Jeux olympiques à Pélops (père d'Atrée et Thyeste) ou à d'autres héros moins connus, la plus courante à l'époque classique était que ces jeux avaient été institués par Héraklès, à l'issue de ses douze travaux. En témoignent en particulier des épinicies du poète Pindare, et surtout la présence, au-dessus des portes du naos et d'opisthodome du temple de Zeus à Olympie, de douze métopes représentant les douze travaux d'Héraklès. Par ailleurs, la mesure du pied d'Héraklès avait déterminé la longueur de la piste du stade : 600 pieds, soit 192,27 m.

Si cette tradition est intéressante, c'est qu'elle allie exploit sportif et œuvre civilisatrice : le propre des travaux du héros grec est en effet d'avoir éliminé de la surface de la terre un certain nombre de monstres dangereux, et donc d'avoir contribué par une certaine violence maîtrisée à la mise en ordre d'un cosmos perturbé par des forces issues du chaos primordial. En prenant Héraklès comme héros à imiter, les athlètes d'Olympie signifiaient que leurs compétitions avaient une valeur symbolique forte, qu'ils ne rivalisaient pas pour se détruire mais pour tenter d'atteindre l'idéal le plus élevé possible, ce qui leur vaudrait une gloire immortelle, comme celle de celui qui avait fini par être admis au rang des dieux.


 

Maquette du temple de Zeus à Olympie