Les compétitions sportives (agônes) sont l'une des caractéristiques de la civilisation grecque antique et apparaissent dès l'Iliade d'Homère sous forme de jeux funéraires organisés en l'honneur de Patrocle : leur composante religieuse est donc primordiale. Dès l'époque archaïque sont apparus les concours panhelléniques (ouverts à tous les Grecs) dédiés à Zeus à Olympie et Némée, à Apollon à Delphes et à Poséidon à Corinthe.
D'après la tradition, les Jeux olympiques auraient été fondés par Héraklès et remonteraient à 776 av.JC ; ils ne concernaient au début que les familles aristocratiques qui avaient le loisir de s'entraîner quotidiennement et attachaient un grand prix aux pratiques athlétiques, autant pour la beauté des gestes que pour l'entraînement à la guerre : course à pied, saut, lancer de javelot, lutte sont autant de disciplines qu'il vaut mieux avoir pratiquées quand on se trouve sur un champ de bataille;
Mais les Grecs distinguaient nettement l'agôn (confrontation) du polemos (guerre) : si l'enjeu du polemos est la prise de pouvoir sur l'autre, celle de l'agôn est encadrée par des règles et ne recherche pas l'élimination de l'adversaire. La victoire accorde l'honneur et l'immortalité par la célébration des exploits accomplis, ce qui est une manière noble de canaliser la violence et de la tourner vers la participation de l'individu à la vie et à la gloire de la Cité.
Quant à la trêve olympique, elle n'imposait la suspension d'éventuelles hostilités que le temps de garantir à tous les athlètes compétiteurs un aller et retour sans danger entre leur cité et Olympie : reviendrait le temps de la guerre si nécessaire, mais après un temps dédié aux dieux. |