XIV, 4 - La Pamphilie

Carte Spruner (1865)

1. A Phasélis succède Olbia, forteresse imposante qui est la clef de la Pamphylie. Olbia, à son tour, précède un gros cours d'eau, un torrent impétueux, le Cataractès, ainsi nommé parce qu'en cet endroit de son cours il se précipite du haut d'une roche fort élevée et forme une vraie cataracte, dont le bruit même s'entend de très loin. La ville d'Attalée qui vient ensuite porte le nom de son fondateur, [Attale] Philadelphe, le même roi qui restaura ici auprès la petite place de Corycus, y compris sa dépendance [d'Alloïra], et qui en agrandit l'enceinte. Si ce qu'on dit est vrai, on peut reconnaître aujourd'hui encore, entre Phasélis et Attalée, le double emplacement de Thébé et de Lyrnessus, antiques établissements fondés, comme le marque Callisthène, par des Ciliciens de la Troade, qui, faisant bande à part après que la nation entière eut été expulsée de la plaine de Thébé, seraient venus en Pamphylie et s'y seraient fixés.

2. Le fleuve Cestrus vient ensuite. En le remontant l'espace de 60 stades, on rencontrerait la ville de Pergé, et, tout à côté, dans une position très en vue, le temple d'Artémis Pergéenne, dans l'enceinte duquel se tient chaque année une grande panégyris ou assemblée générale. Puis vient, à 40 stades environ de la côte, une autre ville, [celle de Syllium], qui occupe également un site très élevé et qu'on aperçoit très bien de Pergé. Le lac Capria fait suite : il est très spacieux et précède à son tour le fleuve Eurymédon. En remontant ce fleuve à 60 stades au-dessus de son embouchure, on arrive à la ville d'Aspendus, ancienne colonie argienne qui compte aujourd'hui encore un assez grand nombre d'habitants. Petnélissus est bâtie juste au-dessus. Après l'Eurymédon, il y a encore un autre fleuve, lequel débouche à la mer en face d'îlots nombreux ; puis vient Sidé, colonie cuméenne, avec un Athénaeum ou temple de Minerve. Près de là commence la côte dite des petits Cibyrates, bientôt suivie du fleuve et du port Mélas. Ptolémaïs, localité qui a le rang de ville, se présente à son tour, après quoi l'on atteint les bornes de la Pamphylie. Avec Coracésium, maintenant, commence la Cilicie Trachée. - En tout, ce trajet le long de la côte de Pamphylie mesure 640 stades.

3. Hérodote croit que les Pamphyliens descendent des compagnons d'Amphilochus et de Calchas, qui, depuis Troie, avaient vu leurs rangs se grossir d'aventuriers de toute nation : une bonne partie de ces bandes, suivant lui, aurait élu domicile dans cette contrée-ci, tandis que le reste se dispersait par toute la terre. Mais, suivant Callinus, Calchas serait mort à Claros, et c'est sous la conduite de Mopsus que tous ces peuples auraient franchi le Taurus, après quoi les uns se seraient arrêtés en Pamphylie, d'autres se seraient partagés entre la Cilicie et la Syrie, et quelques-uns auraient poussé plus loin encore, s'avançant jusqu'en Phénicie.


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