10. Il établit le sénat juge d'un grand nombre d'affaires, et surtout de celles qui étaient de son ressort. Il restreignit à l'espace de cinq ans la durée des recherches relatives à la condition des personnes mortes. Aucun prince ne montra plus de déférence que lui pour le sénat. Afin d'entourer ce corps d'une plus grande considération, et d'assurer à plusieurs de ses membres l'autorité que donne l'exercice d'un droit, il confia par délégation, à ceux qui avaient été préteurs et consuls, la décision de quelques affaires. Il fit entrer dans cette compagnie un certain nombre de ses amis, avec la qualité d'édiles ou de préteurs. A quelques sénateurs qui étaient pauvres, sans qu'il y eût de leur faute, il accorda les dignités d'édiles ou de tribuns, et il n'admit dans l'ordre sénatorial aucun citoyen, sans le bien connaître. Il eut pour les sénateurs cette attention, que quand il s'agissait d'une affaire qui intéressait la vie de l'un d'eux, il la traitait avec beaucoup de secret, et la présentait, ainsi instruite, à l'assemblée, ne permettant pas même aux chevaliers romains d'y être présents. Quand il se trouvait à Rome, il assistait toujours autant que possible au sénat, n'eût-il rien eu à y communiquer ; et s'il avait à traiter de quelque affaire, il y venait même de la Campanie. Souvent aussi on le vit assister aux comices jusqu'à la nuit, et il ne sortit jamais du sénat que le consul n'eût dit : «Nous n'avons plus rien, pères conscrits, à vous exposer.» Il attribua au sénat la connaissance des affaires pour lesquelles on en appelait du consul. Il veilla surtout à la prompte administration de la justice ; il ajouta aux fastes des jours où les tribunaux devaient être ouverts, et il fixa ainsi deux cent trente jours par année pour traiter les affaires et juger les procès. Il créa, le premier, un préteur des tutelles, chargé de surveiller les tuteurs, qui jusque là rendaient compte de leur conduite aux consuls. Quant aux curateurs, qui, en vertu de la loi Lectoria, n'étaient nommés auparavant que pour les cas de débauche ou de démence, il statua qu'on en donnerait à tous les adultes, sans avoir besoin d'en rendre raison.

 

© Agnès Vinas

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Les Empereurs et Césars du IIe siècle dans l'Histoire Auguste

Hadrien (117-138), biographie d'Aelius Spartianus

Aelius Verus (adopté par Hadrien en 136, mort en 138), biographie d'Aelius Spartianus

Antonin le Pieux (138-161), biographie de Julius Capitolinus

Marc-Aurèle (161-180), biographie de Julius Capitolinus

Lucius Verus (161-169), biographie de Julius Capitolinus

Avidius Cassius (empereur autoproclamé en 175), biographie de Vulcatius Gallicanus

Commode (180-192), biographie d'Aelius Lampridius