Noble occitan «faïdit», Environ 30 ans en 1230

Fils du seigneur occitan Raymond de Termes et de la catalane Ermessende de Corsavy, il naît aux environs de l'an 1200 dans une famille des Corbières imprégnée de catharisme, qui compte même un évêque cathare, son oncle Benoît. Toutefois, s'il a été accusé de recel et protection d'hérétiques, on n'a jamais pu prouver chez lui de pratique active de l'hérésie.

Il est trop jeune pour participer activement à la première phase de la «croisade» albigeoise, mais il assiste au siège et à la prise du château paternel de Termes par Simon de Montfort en 1210. Il est désormais un «faïdit» : Termes est donné à Alain de Roucy, le chevalier qui aurait tué le roi Pere à Muret. La mort de son père et le remariage de sa mère avec Bernat-Hug de Serrallonga amènent le petit Oliver en Vallespir. C'est dans cette ambiance catalane qu'il est éduqué. Il ne cesse dès lors d'évoluer dans les deux mondes, catalan et occitan. En Languedoc, la mort de Montfort et la défaite des «croisés» lui permettent de récupérer son château de Termes en 1224. En Roussillon, il se trouve du côté des Montcada contre Nuno Sanç dans la guerre qui les oppose. A la reprise de la croisade par le roi de France Louis VIII, il se range du côté du comte de Toulouse, mais est obligé de se soumettre une fois encore en 1228.

Sceau d'Oliver de Termes, D 3675
© Archives nationales de France

C'est alors qu'il se met au service de Nuno Sanç et du roi Jaume pour la campagne de Majorque. C'est lui qui reçoit Jaume sous sa tente pour souper et dormir, le soir de la bataille de la Serra de Portopí. Il s'illustre aussi pendant le siège en faisant creuser une galerie.

A son retour de Majorque, il est actif en Languedoc pour Raymond VII de Toulouse, et y gagne l'inimitié de l'Inquisition et du roi de France (1234-1237). Malgré ses promesses de fidélité à Louis IX, il est encore présent dans la tentative de reconquête de Carcassonne en 1240, avec Chabert de Barbaira. Après le massacre des inquisiteurs à Avignonet, il est même excommunié par l'archevêque de Narbonne. C'est pourquoi on le voit beaucoup en Roussillon avec le roi Jaume. Mais il poursuit ses brigandages, surtout contre les biens d'Eglise, en Roussillon et dans le Razès. En 1247 cependant, il décide de faire la paix avec l'Eglise et le roi de France, et de partir pour la croisade en Orient avec Louis IX.

Il ne revient en Languedoc qu'en 1255, définitivement rallié au camp français. Il participe à la pacification du Languedoc, prend le château de Quéribus, et fait même prisonnier Chabert de Barbaira (1255-1256). Son rôle est réel dans les négociations qui débouchent sur le traité de Corbeil, la fixation de la frontière et la paix entre les royaumes de France et d'Aragon. Conseiller apprécié par les deux rois, il passe maintenant son temps sur ses terres des Corbières, en paix avec l'Eglise. Il décide alors de finir ses jours au service de Dieu, en Terre Sainte, où il part en 1265. Après avoir rejoint saint Louis à Tunis, lors de sa malheureuse croisade de 1270, il meurt à Saint-Jean d'Acre le 12 août 1274.


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