QUINZIÈME SERMON. POUR LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. IANALYSE. — 1. A pareil jour on célèbre plutôt la naissance de Jean que celle d'Hérode. — 2. Préparatifs du festin. — 3. Honteuse ivresse du roi et de ses convives. — 4. La danse de la fille d'Hérodiade a pour résultat la décollation de Jean. — 5. Epilogue. 1. Quand on eut fini de célébrer la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa au milieu de la salle du festin, et sa danse plut au roi. Toutefois, le jour où était né ce misérable lui procura moins de joie qu'à Jean-Baptiste, bien que celui-ci y ait perdu la vie ; car il y a plus d'avantage à prendre en Dieu une nouvelle naissance, qu'à venir au monde pour appartenir au diable. Ce jour fut donc, à bien dire, celui de la naissance, non pas de l'impie Hérode, mais du Prophète ; et c'est chose facile à comprendre : en effet, le jour où il a souffert le martyre, Jean est entré en possession de la bienheureuse éternité, tandis qu'Hérode est tombé sous les coups de la mort le jour où il est né. N'est-ce pas un triste et lamentable jour, celui où un homme, après avoir ouvert, pour la première fois, les yeux à la lumière, se trouve amené, non pas à recueillir la flatteuse réputation que procure une vie de miséricorde et de mansuétude, mais à se déshonorer par une vilaine et cruelle action ? Jean avait été jeté en prison comme coupable d'avoir proféré une réprimande imméritée ; car, pour ceux qui vivent mal, les préceptes de la justice sont insupportables : personne ne lui reprochant plus dès lors son inqualifiable désordre, le roi Hérode s'abandonnait à la joie. | ![]() La décollation de saint Jean-Baptiste |
Après la condamnation du Prophète, qui avait osé signaler l'odieuse conduite du tétrarque, qui est-ce qui se serait senti le courage de reprendre ou d'avertir librement cet orgueilleux ? Des peines sévères ne menaçaient-elles pas d'avance l'homme assez indépendant pour protester ? D'ailleurs, les rois coupables ne trouvent-ils pas des flatteurs qui approuvent même leurs crimes et leurs hontes ?
2. Mais c'en est assez. Voici venu le jour de la naissance du roi ; il nage dans la joie on le complimente sur la prolongation de son existence, sur le nombre croissant de ses années. Pourrait-il ne pas recevoir avec plaisir de si flatteuses paroles ? Aveugle perspicacité des hommes ! Ils se complaisent dans le présent ou dans le bonheur, et il ne savent prévoir ni l'avenir, ni les retours de la fortune ! Bientôt, l'intérieur de la demeure royale se revêt de splendides et luxueux ornements: sous ces lambris dorés se prépare un sanglant festin. Des festons de verdure contournent les portes, les murs se tapissent de fleurs ; partout, dans ces appartements néfastes et bientôt remplis d'horreur, on aperçoit des couronnes: on s'y croirait sous l'épaisse feuillée d'un bois. Tous les charmes du printemps, amenés par l'art, semblent s'y rencontrer pour tromper le regard et y représenter la nature dans ce qu'elle a de plus gracieux. Mais si quelqu'un y trouva du plaisir, ce fut, non pas Hérode, mais Jean-Baptiste : si le parfum des fleurs vint flatter quelqu'un, ce fut, non pas le roi, mais le martyr. A voir le tyran de la nation juive étaler, dans une salle de festin, tant de richesse et de faste, on eût dit qu'il voulait fêter aussi joyeusement ses convives, que s'il leur sacrifiait dans un repas tous ses revenus et sa fortune. Des meubles en grand nombre et d'un luxe inouï éblouissent les yeux : de tous côtés, des vases d'un travail étonnant et d'une valeur sans égale, pour montrer, non-seulement la magnificence d'Hérode, mais aussi son opulence, pour rassasier la vue de ses amis et de ses clients par la beauté et la diversité des ornements, en même temps que des mets recherchés satisferont leur appétit ainsi se réalisera le véritable idéal d'un festin, puisque, d'une part, la table ne laissera rien désirer à l'estomac, et que, de l'autre, des prodiges de luxe ne laisseront rien désirer aux yeux. Les invités arrivent donc plus tôt que d'habitude, ils se pressent sous les portiques; ce ne sont que des cris de joie, carie diable aiguise leur appétit, et il a soif du sang humain. Tout le monde s'assied, on étend les riches tapis de pourpre sur les lits brodés, les ministres se hâtent d'apporter les mets, les tables en sont chargées, et bien que rien ne manque dans cette profusion, le pauvre Hérode trouve encore ce festin incomplet ; car sa cruauté n'a point là de quoi manger, ou, plutôt, de quoi dévorer.
3. Placé au premier rang, sur un lit élevé, le roi y est étendu ; car il a mangé longuement dans ce repas funeste, et ses coudes fatigués ne peuvent plus le soutenir : il s'est à tel point rempli de boissons, que, s'il voulait se lever, ni son esprit ni ses jambes ne pourraient le soutenir. Voyez-les tous à table : ils sont complètement ivres; dans leurs veines coule, non pas du sang, mais du vin : leur sens est abêti ; de leurs yeux tombent des larmes de vin, et leur regard n'a plus rien de fixe. Pour croire encore à l'honnêteté des convives d'Hérode, il ne faudrait pas les regarder, car celui-ci vomit sur la table royale; celui-là remplit la salle de morceaux de viande aigris par le vin ; d'autres ne se possèdent plus, et, incapables de veiller même à leur conservation, ils gisent par terre, ensevelis dans le sommeil et l'ivresse. Entre plusieurs pourrait s'engager une lutte, pour obtenir, non pas le prix de vertu, mais celui d'ivrognerie : dans ce combat d'un nouveau genre, l'un arroserait son ami, et l'autre noierait ses amis de table comme sous la lave d'un volcan. Que la taverne d'un cabaretier devienne le théâtre d'une pareille lutte, j'y consens ; mais, pour la maison d'un roi, c'est honteux. Je le crois volontiers, ce noble gouverneur de la nation juive avait donné à ses soldats l'autorisation de se battre devant lui, non à coups de lances, mais à coups de verres ; il ne connaissait pas la guerre avec l'ennemi; c'est pourquoi il se donnait chez lui le spectacle d'un combat entre concitoyens ivres. Quelle obscénité, quelle effronterie de paroles sur ces pavés souillés de vin, au milieu de ces cris d'ivrognes qui retentissent de toutes parts 1 Quel convive, en effet, se souvient du roi ? Quel domestique a conservé la mémoire de son maître ? Quand l'homme qui devrait protéger les convenances tombe lui-même dans le libertinage éhonté, il est sûr que tout le monde se croit libre.
4. Au milieu de ces odieuses réjouissances apparaît la fille d'Hérodiade : toute sa personne respire la mollesse; au lieu d'arrêter les instincts du vice, son allure dissolue semble plutôt destinée à leur lâcher la bride. Adultère publique, sa mère ne lui avait rien appris en fait d'honnêteté et de pudeur. Elle était peut-être vierge de corps, mais à coup sûr c'était une effrontée : aussi le roi l'engage-t-il à danser, perdant de vue la gravité qui sied à un roi, oubliant la sévérité, qui est le devoir d'un père. En raison de sa puissance, il devait mettre un frein à la licence de cette jeune fille, et, loin de là, il allumait en elle la flamme de la corruption, il attisait le feu impur ; car il promettait et jurait de lui donner tout ce qu'elle demanderait. Charmée par l'appât de la récompense, elle est bientôt prête : sûre de l'approbation de sa mère, elle se met en liberté; aussitôt elle se tord pour décrire des circuits insensés; elle tourne avec la rapidité d'un tourbillon ; on la voit parfois se pencher d'un côté jusqu'à terre, et parfois renverser sa tête et se pencher en arrière, et, à l'aide de son léger vêtement, trahir ainsi ses formes voluptueuses; puis ses bras, étendus en l'air, font tour à tour retentir de sourdes cymbales ; à peine tient-elle en place; à peine ses pieds se posent-ils à terre dans les mouvements désordonnés où elle s'est lancée. La pauvre jeune fille ! Une véritable démence s'était emparée d'elle ; son âme et son corps étaient devenus la proie de l'extravagance ; ce n'étaient plus les mouvements de ses sens qui l'entraînaient, mais des instincts diaboliques. A moins d'être fou, il faut être sous l’influence de la boisson pour danser. Incompréhensible crime d'Hérodiade ! Sa fille ne peut plaire qu'à la condition de devenir une furie ! Le roi trépigne de joie ; il trouve dans sa propre honte la raison de son allégresse. Que deviennent les bienséances exigées par les lois ? Que sont devenus les droits protecteurs de la modestie ? Au festin d'un roi, on donne des éloges aux compagnons de tous les vices, à des mouvements portés jusqu'aux dernières limites du dévergondage; ce n'est point par son adresse qu'une fille est parvenue à plaire, c'est par son exaltation furibonde. Un roi hors de lui-même a fait une folle promesse et posé des conditions; pour ne point se démentir, il n'a pu se résoudre à refuser la récompense promise, la récompense qu'une concubine a conseillé de demander ; comme s'il se déchargeait de toute culpabilité en se débarrassant de celui qui pouvait lui faire de légitimes reproches ! La fille d'Hérodiade danse couverte de parures; mais elle n'en désire aucune, elle ne souhaite pas les dons de la fortune : la cruauté l'emporte sur la cupidité de l'avarice et les futilités du luxe, le triomphe appartient à la barbarie : une intrigue sanglante s'ourdit pour faire tomber la tête de Jean, pour en finir avec cet homme, parce qu'il applique sévèrement aux mœurs la règle du Christ, parce qu'il prêche la pénitence, parce qu'il flétrit l'inceste, parce que, pour tous ces motifs, le diable ne peut le supporter. Loin d'affaiblir, par un retour au bien, sa vieille réputation de libertin, Hérode lui donne une nouvelle force par un nouveau crime, plus criant que tous les autres : il consent volontiers à commettre un homicide; car, dans sa témérité, il était résolu à commettre un inceste avec l'épouse de son frère. Poussée par les instigations de sa mère, la jeune fille, la danseuse, ne demande, oserai-je le dire ? que la tête de Jean. — « Hé quoi, cette impudique synagogue demande la tête d'un homme qui est le Christ ? » Le glaive du bourreau fait tomber la tête de Jean-Baptiste, et cette tête, qui annonce en quelque sorte encore le Christ, cette tête dont la langue, paralysée par la mort, flétrit encore l'inconduite d'Hérode, on l'apporte dans la salle du festin, où se trouve le bourreau. A la suite du coup mortel qui a subitement tranché les jours du Prophète, une teinte indécise est empreinte sur son visage : l'incarnat rosé, qui est le signe de la vie, n'a pas encore cédé complètement la place à la pâleur de la mort. Le trépas a fondu tout à coup sur cet homme et a détruit l'intégralité de sa nature ; mais sur les lèvres de Jean se lisent encore quelques signes de vie.
5. O l'abominable repas ! ô le détestable festin ! On y joue la mort d'un homme ! On y danse pour le massacre d'un Prophète Le prix offert à la volupté n'y est autre que le sang humain. Pour varier les plaisirs des convives, on leur offre en spectacle la tête du Précurseur, et celui qui a soif se désaltère, non pas avec du vin, mais avec du sang ! O fureur aveugle ! Par ses souffrances, saint Jean a mérité la récompense de la vie éternelle, et le roi Hérode a payé toutes les tortures qu'il a fait endurer aux martyrs, en subissant dès ce monde les justes vengeances du Dieu vivant.
SEIZIÈME SERMON. POUR LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. II
ANALYSE. — 1. Les chrétiens sont des agneaux placés au milieu des loups. — 2. Saint jean est jeté en prison pour avoir fait une légitime réprimande. — 3. Danse voluptueuse de la fille d'Hérodiade. — 4. Corrupteur de cette jeune fille, assassin de Jean, Hérode tombe sous les coups de la justice divine et meurt.
1. Notre Rédempteur et Sauveur Jésus-Christ ne s'est pas contenté de nous arracher à la mort éternelle, il a voulu aussi nous apprendre et nous commander, par les paroles du saint Evangile, la manière dont nous devons nous conduire ici-bas; en effet, voici en quels termes il s'exprime : « Voici que je vous a envoie comme des brebis au milieu des loups » . N'est -ce point pour nous le comble du bonheur que notre Dieu, le pasteur et le maître des brebis, nous ait aimés jusqu'à nous permettre d'avoir leur simplicité, si nous vivons sincèrement pour lui. Qu'il soit le pasteur du troupeau, ces autres paroles nous en donnent la certitude : « Je suis le bon pasteur, le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » . C'est donc à bon droit qu'en raison de l'innocence de leur vie, il compare ses disciples à des brebis, et il donne, à non moins juste titre, le nom de loups à ceux qui, après sa mort, ont cruellement persécuté les Apôtres et les fidèles attachés à lui. Comment nous conduire au milieu des bêtes sauvages ? Notre dévoué pasteur nous le dit : « Soyez prudents comme des serpents, et simples comme des colombes » . Voici donc la volonté du Sauveur à notre égard: les colombes n'ont ni malignité, ni fiel; elles ne savent point se fâcher : soyons, comme elles, à l'abri de la ruse méchante: n'ayons pas de fiel, c'est-à-dire n'ayons pas l'amertume du péché; oublions les injures, et ne nous mettons pas en colère; vivons si humblement en ce monde, que nous recevions, un jour, la récompense promise par Dieu à nos efforts. Le Sauveur ajoute : « Et prudents comme des serpents » . Qui ne connaît l'astuce du serpent ? S'il tombe au pouvoir d'un homme, et que cet homme veuille le tuer, il expose, aux coups de son adversaire, toutes les parties de son corps: peu lui importe de se voir blesser n'importe où, pourvu qu'il sauvegarde sa tête : c'est à quoi il veille avec toute l'adresse possible. Cette prudence du serpent doit nous servir de modèle: si donc, en temps de persécution, nous venons à tomber au pouvoir des ennemis de notre foi, exposons notre corps tout entier aux tourments, aux supplices, et même à la mort, pour conserver notre tête, c'est-à-dire le Fils de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ.
2. Au moment où tous les membres de son corps perdaient leur tête, saint Jean-Baptiste, dont la grâce du Christ nous permet de célébrer aujourd'hui la nativité, se réjouissait de se reposer dans le sein de la Divinité toute parfaite. Entraîné par l'ardeur de ses passions, jusqu'à suivre, dans sa conduite, l'exemple des bêtes sauvages. Hérode avait souillé la couche de son frère : à ce moment-là, saint Jean, qui ne savait point taire la vérité, déclara formellement au roi que sa conduite était opposée à toutes les lois. Le roi avait fait des lois pour empêcher de pareils désordres, et il les enfreignait lui-même ! Si, par ses moeurs, il condamnait ses décrets et ses lois, les lois et le droit ne le condamneraient-ils pas à leur tour ? En ce temps-là donc, pour ne point se trouver sans cesse en butte aux publiques, indépendantes et légitimes protestations de saint Jean, le libertin couronné avait fait mettre la main sur lui et l'avait fait jeter dans une obscure prison, où la loi divine devait être son unique soutien. A cet événement vint s'en adjoindre un autre, l'anniversaire de la naissance de ce roi sacrilège : il réunit alors autour de lui les officiers et les grands personnages de son royaume, et il fit préparer un repas scandaleux pour ses compagnons de dévergondage sacrilège : en cette circonstance, la maison royale se transforma en cirque, si je puis m'exprimer ainsi.
3. La fille du roi se présente au milieu du festin, et, par ses mouvements désordonnés, elle foule aux pieds le sentiment de la pudeur virginale. Aussitôt, le père prend à témoins tous les compagnons de sa débauche, il jure par son bouclier, qu'avant de terminer sa danse joyeuse et ses valses, elle aura obtenu tout ce qu'elle lui aura demandé. La tête couverte de sa mitre, elle se livre, sur ce dangereux théâtre, aux gestes les plus efféminés que puisse imaginer la corruption ; mais voilà que tout à coup s'écroule le factice échafaudage de sa chevelure ; elle se disperse en désordre sur son visage : à mon avis, n'eût-elle pas mieux fait alors de pleurer que de rire ? Du théâtre où saute la danseuse, les instruments de musique retentissent ; on entend siffler le flageolet : les sons de la flûte se mêlent au nom du père, dont ils partagent l'infamie : sous sa tunique légère, la jeune fille apparaît dans une sorte de nudité ; car, pour exécuter sa danse, elle s'est inspirée d'une pensée diabolique : elle a voulu que la couleur de son vêtement simulât parfaitement la teinte de ses chairs. Tantôt, elle se courbe de côté et présente son flanc aux yeux des spectateurs ; tantôt, en présence de ces hommes, elle fait parade de ses seins, que l'étreinte des embrassements qu'elle a reçus a fortement déprimés ; puis, jetant fortement sa tête en arrière, elle avance son cou et l'offre à la vue des convives ; puis elle se regarde, et contemple avec complaisance celui qui la regarde encore davantage. A un moment donné, elle porte en l'air ses regards pour les abaisser ensuite à ses pieds ; enfin, tous ses traits se contractent, et quand elle veut découvrir son front, elle montre nonchalamment son bras nu. Je vous le dis, les témoins de cette danse commettaient un adultère, quand ils suivaient d'un œil lubrique les mouvements voluptueux et les inflexions libertines de cette malheureuse créature. O femme, ô fille de roi, tu étais vierge au moment où tu as commencé à danser, mais tu as profané ton sexe et ta pudeur ; tous ceux qui t'ont vue, la passion en a fait pour toi des adultères. Infortunée ! tu as plu à des hommes passés maîtres dans la science du vice ; je dirai davantage: pour leur plaire, tu t'es abandonnée à des amants sacrilèges !
4. O l'atrocité ! Le père lui-même se fait corrupteur de sa fille, et personne n'élève la voix contre lui ! J'entends protester contre toi, les lois, tes remords, et, aux yeux de ceux qui ont encore quelque respect pour la pudeur, la voix d'un mari ! Mais, je veux le juger moins sévèrement ; supposons qu'un reste d'honnêteté l'ait empêché de jeter sur sa fille des regards licencieux, il n'en reste pas moins évident qu'elle a dansé, et, à ce titre, son père l'a corrompue, et elle a conquis le coeur d'un incestueux. Il serait bien étonnant que la chasteté se montrât sous de pareils dehors ! O père, embrasse la femme de ton frère : mais tu as sacrifié un père à la passion du sang. Elle t'enseigne à faire tomber la tête de Jean, car tu méprisais les avertissements du martyr, et ne pouvais goûter le bonheur de la chaste innocence. O race ! O mœurs ! O nom ! O erreur sans remède ! c'est donc à juste titre que, comme le disent nos divines Ecritures, « tes membres sont tombés en putréfaction, et que les vers y ont trouvé leur pâture ». Ta fille a eu la tête coupée par la glace, et ta femme illégitime est morte aveugle. Ainsi Dieu retranche-t-il l'homme de blasphème ; ainsi disparaît le péché ; ainsi se trouve vengée la sainteté de la vie. Pour nous, qui aimons la chasteté et la paix, conjurons tous le Seigneur de nous préserver des moindres atteintes du libertinage. Ainsi soit-il.
Traduction empruntée au site Clerus.org