Cette contribution doit être lue après celle d'Agnès Vinas, qui a brillamment examiné les mythes relatifs au Philoctète classique. Nous tâcherons ici de suivre les traces de cet important héros dans la littérature tardo-latine, byzantine et médiévale.

Chez les auteurs classiques, Hygin est le seul à avoir mentionné la participation de Philoctète aux entreprises des Argonautes :

Hygin - Fabulae, 14 - Argonautae convocati

Philoctetes, Poeantis filius, a Meliboea.

Philoctète, fils de Péan, originaire de Mélibée.

Et Darès, que l'on peut situer probablement au Ier siècle après JC, est le seul à en tirer les conséquences :

De Troiae excidio 15

Utuntur duce Philocteta, qui cum Argonautis ad Troiam ierat.

Ils prennent pour chef Philoctète, qui était allé à Troie avec les Argonautes.

Parmi les imitateurs médiévaux, seul Joseph of Exeter mentionnera son nom et reprendra cette remarque :

Daretis Frigii Ilias, IV 324-333

Dum mediis spaciantur aquis securaque fandi
Ocia sopitus pelagi non invidet estus,
lasonium relegens Philotetes previus equor,
"Has, inquit, passi sirtes, hiis hesimus undis,
Hos Cianes tulimus scopulos Frixea secuti
Vellera. Lemniacis domus hec, Tracensibus illa,
hec Faros, hec Naxos". Sic cuncta rogantibus heros
Explicat agnoscens veteris vestigia cursus
Esoniasque vias; sic, que subeunda, magistrat,
Que vitanda, docet.

Ces auteurs ne mentionnent donc pas sa blessure purulente, pas plus d'ailleurs que ne l'avait fait Apollodore qui dans sa Bibliothèque (III, 10, 8) l'avait compté au nombre des prétendants d’Hélène et en avait fait le meurtrier de Pâris (Epitome, V, 8). Par ailleurs, il faut remarquer que l’auteur de l’Epitome fait accompagner Ulysse à Lemnos par Diomède et non par Néoptolème comme Sophocle (V, 8), et le fait arriver, après la guerre de Troie, en Campanie, et non pas en Calabre (VI, 15).

Dictys est plus prodigue d’informations et paraît en général assez proche de la tradition la plus connue. Mais il tâche, en bon "chroniqueur" achéen, de réduire l'importance de sa querelle avec les Grecs et sa haine pour Ulysse, que les lecteurs de Sophocle ne pouvaient oublier. Il faut remarquer que la scène de la blessure se situe chez lui lors d'un sacrifice à Apollon, et non pas, comme dans les autres sources, à Héra ou à Athéna Chrysé ; l’ennemi de Philoctète, Ulysse, vient tout vite à son secours ; et l’exil forcé à Lemnos devient une période de thérapie, pendant laquelle on lui envoie sa part de butin... Les autres passages racontent sa victoire à l’arc pendant les jeux funéraires en l'honneur de Patrocle; et son duel victorieux contre Pâris. Le rôle très important du héros est ensuite confirmé par sa participation aux traités de paix.

Dictys de Crète - Ephemerides belli Troiani, passim

[1,14] Dein Paeantis Philocteta, qui comes Herculis, post discessum eius ad deos sagittas diuinas industriae praemium consecutus est.

Ensuite Philoctète, fils de Paean et compagnon d'Hercule, qui hérita des flèches de ce dieu pour prix de sa rare adresse dans cet exercice.

[17] Philotecta Methona aliisque ciuitatibus naues VII.

Philoctète, de Méthone et autres cités, sept navires.

[2,14] Eadem tempestate oraculum Pythii Graecis perfertur: concedendum ab omnibus, uti per Palamedem Apollini Zminthio sacrificium exhiberetur [...] Interim in eo sacrificio Philocteta haud procul ab ara templi eius adstans morsu serpentis forte contingitur. Dein ab omnibus, qui animaduerterant, clamore sublato Ulisses accurrens serpentem interficit ; neque multo post Philocteta cum paucis, uti curaretur, Lemnum insulam mittitur : namque in ea sacri Vulcani antistites inhahitare ab accolis dicebatur, soliti mederi aduersus uenena huiusmodi.

Au même instant, on communique aux Grecs un oracle de l'Apollon pythien qui impose à tous d'accepter que Palamède offre un sacrifice en l'honneur de l'Apollon Zminthien [...] Debout durant le sacrifice près de l'autel qui se dresse devant le temple d'Apollon, Philoctète est mordu par un serpent qui s'est trouvé là. Au cri que poussent ceux qui ont assisté à la scène, Ulysse accourt et tue le serpent. Avec quelques compagnons, Philoctète est envoyé peu de temps après à Lemnos pour y être soigné; car les prêtres de Vulcain, qui habitaient cette île, passaient pour être très habiles dans l'art de guérir les blessures envenimées.

[II 33] Mittitur etiam Philoctetae ad Lemnum portio praedae eius, quam Graeci per Aiacem atque Achillem aduectam inter se uiritim distribuerant.

On fait passer ensuite à Philoctète, dans l'île de Lemnos, la part qui lui revenait du butin qu'Achille et Ajax avaient apporté, et qui avait été distribué à toute l'armée.

[47] Neque multo post Philocteta cum his, qui partem praedae ad eum portauerant, Lemno regreditur, inualidus etiam tum, neque satis firmo gressu.

Peu de temps après, Philoctète revint de Lemnos avec ceux qui lui avaient porté sa part du butin. Il était encore faible et ne marchait qu'avec peine.

[III 1] Sed inter sagittarios maxime anteibant Ulysses, Teucer, Meriones, Epios, Menelaus. Neque dubium, quin inter hos tamen praecelleret Philocteta; quippe Herculis sagittarum dominus, et destinata feriendi arte mirabilis.

Parmi ceux qui se servaient de flèches, se distinguaient Ulysse, Teucer, Mérion, Epeus, Ménélas ; mais Philoctète l'emportait sur eux tous, parce que, héritier des flèches du grand Alcide, nul n'était plus habile à atteindre le but.

[18] Caeterum ad certandum, qui sagittarum arte maxime praevalebant, Meriones atque Ulixes duos erexere malos, queis religatum linum tenuissimum, atque ex transverso extentum, utriusque capiti adnectebatur; media columba parte dependebat; ejus contingendae certamen maximum. Tum reliquis incassum tendentibus Ulixes cum Merione destinatum confixere. Quibus quum a reliquis favor attolleretur, Philocteta, non columbam se, verum id quo religata esset, sagitta excisurum promittit : admirantibus deinde difficultatem regibus, fidem promissi non felicius quam sollertius confirmavit : ita dirupto vinculo; columba cum maxima populi acclamatione decidit. Praemia certaminis ejus Meriones atque Ulixes tulere. Achilles duplici extra ordinem munere Philoctetam donat.

Ensuite eut lieu le combat de l'arc. Mérion et Ulysse, qui étaient les plus habiles archers, firent dresser deux mâts , dont les sommets communiquaient ensemble par une corde tendue, du milieu de laquelle pendait une colombe : c'était le but que l'on devait atteindre. En vain les autres lancèrent leurs traits, Ulysse et Mérion furent les seuls qui purent la percer. On applaudissait beaucoup à leur adresse, lorsque Philoctète promit de couper le lien qui attachait la colombe, sans la toucher. La difficulté de l'entreprise faisait douter du succès; mais Philoctète tint sa promesse avec autant de bonheur que d'adresse : il coupa la corde, et la colombe tomba au milieu des acclamations de tous les spectateurs. Les vainqueurs dans ce combat furent Mérion et Ulysse mais Achille accorda à Philoctète un prix extraordinaire et d'une double valeur.

[IV 19] Dein postero die egresso utrimque milite ad bellandum plurimi Troianorum cadunt, sed ex sociis pars maxima. At ubi uehementius ab nostris instatur et omni ope bellum finire in animo est, signo dato dux duci occurrit atque in se proelium conuertunt. Tunc Philocteta progressus aduersus Alexandrum lacessit, si auderet, sagittario certamine. Ita concessu utriusque partis Ulisses atque Deiphobus spatium certaminis definiunt. Igitur primus Alexander incassum sagittam contendit, dein Philocteta insecutus sinistram manum hosti transfigit, reclamanti per dolorem dextrum oculum perforat, ac iam fugientem tertio consecutus uulnere per utrumque pedem traiicit, fatigatumque ad postremum interficit : quippe Herculis armatus sagittis, quae infectae hydrae sanguine, haud sine exitio corpori figebantur.

Le lendemain, les deux années sortirent chacune de leur côté ; les Troyens eurent beaucoup de monde de tué, mais leurs alliés en perdirent encore davantage. Nous poursuivions les ennemis avec d'autant plus d'acharnement, que nous désirions fort de voir la fin de cette longue guerre. Au signal donné, les chefs cherchent la rencontre des chefs, et prennent sur eux la fortune du combat. Philoctète s'avance, et provoque Alexandre, qui lui était opposé, à un combat singulier. Ils ne devaient se servir que de l'arc. Du consentement des deux partis, Ulysse et Déiphobe déterminent l'espace nécessaire aux deux combattants. Alexandre, le premier, décocha sa flèche sans aucun succès. Philoctète fut plus heureux, et perça la main gauche de son adversaire. Celui-ci pousse un cri de douleur; aussitôt un second trait, lancé de la main du héros, lui crève l'oeil droit. Un troisième trait lui perce les deux pieds ; il tombe à terre sans connaissance, et est achevé par Philoctète. Les flèches d'Hercule, trempées dans le sang de l'hydre de Lerne, faisaient des blessures aussi sûres que mortelles.

[20] Quod ubi animaduertere Barbari, magna ui inruunt, eripere Alexandrum cupientes : multisque suorum interfectis a Philocteta, negotium tamen peragunt, atque in ciuitatem reportant... Denique Philocteta eos, qui in muris locati erant, eminus sagittis proturbat, multosque interficit. Neque secus a reliquis in parte alia res gestae. Atque eo die excisa euersaque moenia hostium forent, ni nox iam ingruens, nostros ab incoepto cohibuisset. Qui ubi ad naues regressi sunt, laeti Philoctetae facinoribus, et ob id maximam animo fiduciam gestantes, summo fauore ac laudibus ducem celebrant. Qui simul cum luce, adiunctis sibi reliquis ducibus, in proelium egressus, hostes metu sui adeo deterruit, ut uix se moenibus defensarent.

A ce terrible coup, les Barbares se jetèrent sur nous pour arracher de nos mains le corps d'Alexandre ; et quoique Philoctète eût fait mordre la poussière à une multitude de guerriers, il réussirent pourtant à s'en rendre maîtres, et le portèrent dans la ville [...] De son côté, Philoctète ne cessait de percer de ses flèches ceux qui étaient sur les remparts ; il les abattait par milliers. Sur les autres points, le succès couronnait nos efforts. C'en était fait de Troie ce jour-là, si la nuit qui survint n'eût suspendu nos coups. Les Grecs, de retour à leurs vaisseaux, ressentaient la joie la plus vive en pensant aux exploits de Philoctète; ils semblaient mettre en lui tout leur espoir et ne tarissaient point sur les éloges qu'ils donnaient à sa valeur. Le lendemain, celui-ci, dès la pointe du jour, soutenu des autres chefs de l'armée, s'offrit le premier au combat : sa présence inspira tant de frayeur aux ennemis qu'ils purent à peine se défendre à l'abri de leurs muraille !

[V10] Interim firmatores pactae pacis ad Troiam eunt, decem lecti duces, Diomedes, Ulisses, Idomeneus, Aiax Telamonius, Nestor, Meriones, Thoas, Philocteta, Neoptolemus atque Eumelus.

Dix de nos principaux chefs, Diomède, Ulysse, Idoménée, Ajax Télamon, Nestor, Mérion, Thoas , Philoctète, Néoptolème et Eumèle, se rendent à Troie pour mettre le sceau à la paix qui avait été conclue.

Johannes Malalas, qui d’habitude suit assez fidèlement Dictys, s’en éloigne à propos de Philoctète. Il nous en propose un portrait mais surtout, au cours du dialogue entre Néoptolème et Teucros, rentré à Troie pour les obsèques de son frère Ajax, il rappelle le duel entre Philoctète et Pâris, dont Ajax et Ulysse s'attribuaient le mérite de la mort dans leur dispute pour obtenir le Palladium.

Johannes Malalas - Chronographia, liber V, passim

104. Φιλοκτήτης εὐμήκης, εὔθετος, μελάγχροος, σύνοφρυς, γεν- ναῖος, εὐόφθαλμος, εὔρινος, μελάνθριξ, πολύθριξ, φρόνιμος, τοξότης εὔστοχος, μεγαλόψυχος

Philoctetes procerus, membris bene compositis, colore nigro, superciliis junctis, strenuus, oculis venustis, naso eleganti, capillo nigro multoque, sapiens, jaculandi peritus, magnanimus.

110. ὡσαύτως δὲ καὶ τὸν θάνατον τοῦ Πάριδος ἐγὼ κατειργασάμην. συμβολῆς γάρ, ὡς ἴστε, Τρώων καὶ Ἑλλήνων γενομένης, καὶ πολλῶν πεσόντων, ἱσταμένων τῶν τὰ πρῶτα φερόντων τῆς Τροίης καὶ ὑμῶν τῶν ἡγεμόνων Ἑλλήνων καὶ πρὸς ἀλλήλους ἐπικειμένων κρῖναι τὸν πόλεμον, ἐγὼ προετρεψάμην τὸν ἥρωα Φιλοκτήτην κατὰ Πάριδος προκαλέσασθαι τοξικὴν μονομαχίαν. καὶ ἐξαίφνης διὰ μέσον τῶν βασιλέων ὁ Φιλοκτήτης ἐξελθὼν προκαλεῖται τὸν Πάριδα εἰς μονομαχίαν τοξικήν. ἀκούσας δὲ ὁ Πάρις ἐξώρμησε καὶ αὐτὸς κατέναντι αὐτοῦ τοξότης καὶ ἅμα Δηιφόβῳ, ἀδελφῷ αὐτοῦ. ἐξελθὼν δὲ ιεμέτρησα αὐτοῖς διαστήματος τόπον, ποῦ ἐχρῆν αὐτοὺς ἑστάναι. καὶ λαβόντων αὐτῶν κλῆρον ἔλαχε τῷ Πάριδι πρώτῳ τοξεῦσαι· ῥίψας δὲ ὁ Πάρις ἀποτυγχάνει· θαρσεῖν δὲ Φιλοκτήτῃ κράξας, ἀντετόξευσεν ὁ Φιλοκτήτης, καὶ διαπείρει τοῦ Πάριδος τὴν ἀριστερὰν χεῖρα. καὶ εὐθὺς δευτέραν ἀκοντίσας τὸν δεξιὸν αὐτοῦ ὀφθαλμὸν ἐπήρωσεν· οἰμώζοντος δὲ αὐτοῦ καὶ ἀποστραφέντος, πέμψας ἑτέραν σαγίτταν τοὺς αὐτοῦ πόδας φιβλοῖ ἐπὶ τὰ σφυρά, καὶ πίπτει ὁ Πάρις.

(Caeterum Ulisses contra locutus :) Sed et Paridi necis auctor ipse fui. Cum enim, uti nostis, praelio inter Troianos Graecosque commisso plurimi utrimque ceciderunt, instantibus interim et urgentibus invicem utriusque aciei ducibus ut bellum decerneretur, heroem Philoctetem ego hortatus sum uti Paridem ad singulare certamen sagittis tentandum provocaret. E vestigio igitur regum per medium egressus Philoctetes ad pugnam sagittariam Paridem provocat : quo Paris audito egressus et ipse est una cum fratre Deiphobo sagittarius. Tum ego stationis intervallum illis dimensus sum. Paris itaque cui sortito obvenerat uti prior hoc faceret sagittam emisit sed a scopo aberravit. Philoctetes autem, me interim adhortante, bono ut esset animo, sagitta vicissim Paridem impetens manum eius sinistram transadigit ; statimque alteram emittens sagittam dextro eum oculo vulneravit. Ejulavit interim Paris, jam terga daturus, cum Philoctetes tertia sagitta emissa pedes ejus juxta malleolos transfixit ceciditque tandem Paris.

L’intérêt de Virgile pour Philoctète est tout à fait marginal, mais son scholiaste le plus renommé, Servius, nous fournit des variantes importantes. Ainsi dans la scolie Aen. II 13, à propos des conditions requises pour la conquête de Troie, son misit paraît signifier que Philoctète n’y alla pas du tout :

Servius - Scholie ad Aen.II, 13

ut de Aeaci gente aliquis interesset, unde Pyrrhus admodum puer evocatus ad bellum est ; ut Rhesi equi tollerentur a Graecis ; ut Herculis interessent sagittae, quas misit Philoctetes, quibus Paris peremptus est, cum ipse non potuisset adferre morte praeventus.

Et surtout, dans son commentaire du vers III 402, sa version du mythe est tout à fait bouleversée, sauf dans la section finale qui revient à une tradition plus connue :

Servius - Scholie ad Aen.III, 402

Philoctetes autem fuit Poeantis filius, Herculis comes, quem Hercules, cum hominem in Oeta monte deponeret, petiit, ne alicui sui corporis reliquias indicaret. de qua re eum iurare conpulit, et ei pro munere dedit sagittas hydrae felle tinctas. postea Troiano bello responsum est, sagittis Herculis opus esse ad Troiae expugnationem. inventus itaque Philoctetes cum negaret primo se scire ubi esset Hercules, tandem confessus est mortuum esse. inde cum acriter ad indicandum sepulcrum eius cogeretur, pede locum percussit, cum nollet dicere. postea pergens ad bellum cum exerceretur sagittis, unius casu vulneratus est pedem, quo percusserat tumulum. ergo cum putorem insanabilis vulneris Graeci ferre non possent, diu quidem eum pro oraculi necessitate ductum tandem apud Lemnum sublatis reliquerunt sagittis. hic postea horrore sui vulneris ad patriam redire neglexit, sed sibi parvam Petiliam in Calabriae partibus fecit. alii eum adductum a Graecis ad Troiam ad occidendum sagittis Paridem dicunt, quia etiam Paridis mors inter fatalia dicitur fuisse Troiana.

Philoctète trahit donc son ami en révélant le lieu de sa sépulture ; et Hercule se venge, car sa flèche empoisonnée lui cause la blessure purulente qui oblige les Grecs à l’exiler à Lemnos, naturellement après lui avoir volé les flèches fatales, suivant l’intention de l’Ulysse sophocléen. Ces variantes si importantes du mythe n'apparaissent que dans Servius.

Pour conclure, voilà la note d’Eustathe, l’un des plus importants scholiastes byzantins d’Homère. À propos de Philoctète, qui n'est mentionné par le poète que dans le catalogue des nefs (B 718 et 725), il paraît fusionner Sophocle et Dictys :

Eustathe, Commentarii ad Homeri Iliadem, 1.515

724. περὶ οὗ καὶ τοῦτο λέγεται. Φιλοκτήτης ἐν Λήμνῳ καθαίρων βωμὸν τῆς Χρυσῆς Ἀθηνᾶς ἐδήχθη ὑπὸ ὕδρου καὶ ἀνίατα τραυματισθεὶς εἰάθη αὐτόθι ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν εἰδότων, ὡς οἱ τοῦ Ἡφαίστου ἱερεῖς ἐθεράπευον τοὺς ὀφεοδήκτους. λέγει δὲ ἡ ἱστορία καί, ὅτι εἵμαρτο μὴ ἁλῶναι τὴν Ἴλιον δίχα τῶν Ἡρακλέος τόξων, ἅπερ εἶχεν ὁ Φιλοκτήτης. διὸ καὶ μνησθέντες αὐτοῦ οἱ Ἀχαιοὶ μετεκαλέσαντο.

On dit aussi ceci de lui : Philoctète, alors qu'à Lemnos il purifiait l’autel d’Athéna Chrysé, fut mordu par une hydre et, blessé de façon incurable, y fut abandonné par les Achéens qui savaient que les prêtres d’Héphaistos soignaient ceux qui étaient mordus par les serpents. L’histoire ajoute aussi qu’il était écrit par les destins que Troie ne pourrait être conquise sans les arcs d’Héraclès, que possédait Philoctète. Ils se souvinrent donc de lui et le firent revenir à Troie.


Merci au professeur Francesco Chiappinelli, auteur de l'Impius Aeneas, de nous avoir fourni ces textes.
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