EXSEQUIAE


Funérailles ou pompe funèbre (Tac. Hist. IV, 62 ; Cic. Mil. 13 ; Quint. 15 ; Suet. Tib. 32).

Les Romains des classes pauvres étaient enterrés pendant la nuit et sans aucun appareil ; mais les personnes opulentes étaient portées à leur dernière demeure avec beaucoup de solennité, accompagnées d'un long cortège de parents, d'amis et de clients, qu'un entrepreneur (designator) rangeait dans l'ordre suivant :

D'abord venait une bande de musiciens jouant de la longue flûte des funérailles (tibia longa), et immédiatement derrière eux des femmes payées pour faire l'office de pleureuses (praeficae), qui entonnaient des complaintes funèbres, arrachaient leurs cheveux et chantaient les louanges du défunt ; ensuite marchait le victimaire (victimarius), qui devait tuer autour du bûcher les animaux favoris du défunt, chevaux, chiens, etc. Venait ensuite le cadavre sur une riche bière (capulum, feretrum, lectica funebris) immédiatement précédée par des personnes qui portaient des bustes ou images (imagines) des ancêtres du mort et les récompenses publiques qu'il avait reçues, comme les coronae, phalerae, torques, et aussi par un bouffon (archimimus) chargé de représenter sa personne et d'imiter ses allures. Après la bière s'avançait une longue file d'esclaves et de serviteurs conduisant les animaux qu'on devait sacrifier, pendant qu'on brûlerait le corps, et enfin la voiture vide du défunt fermait la marche, comme c'est encore l'usage chez nous.

Tous ou presque tous ces détails sont présentés dans l'ordre ci-dessus sur un bas-relief d'un sarcophage romain où l'on voit les funérailles de Méléagre ; sujet parfaitement approprié à une personne qui, pendant sa vie, avait été fort adonnée à la chasse. Il a été gravé par Bertoli (Admirand. Rom. planches 70 et 71) et nous en avons tiré plusieurs figures pour expliquer les différents mots cités dans cet article ; mais l'ensemble contient trop de personnages pour pouvoir être reproduit dans ce dictionnaire.