Lex Julia maritandis ordinibus

(a. 736 = 18 avant JC)

Loi proposée par Auguste et tendant :

1° à encourager les citoyens au mariage et à la procréation des enfants ;
2° à maintenir la pureté de la race tout au moins dans l'ordre sénatorial.

Pour atteindre le premier but, la loi supprime les entraves au mariage résultant de la puissance paternelle ou du patronat [Patria potestas ; Patronatus] ; elle accorde des privilèges aux personnes mariées et surtout à celles qui ont des enfants ; elle frappe d'incapacité les célibataires [voir l'article Caducariae leges]. Pour atteindre le second but, la loi établit de nouveaux empêchements à mariage, destinés à prévenir toute mésalliance : elle interdit aux sénateurs et à leurs descendants par les mâles, jusqu'au troisième degré, d'épouser des affranchies ou des femmes de moeurs ou de profession honteuses.

La date de la loi Julia de maritandis ordinibus est fixée par Dion Cassius. Son témoignage est confirmé par une inscription trouvée à Rome en 1890, et contenant le procès-verbal des actes des jeux séculaires de l'an 737. Parmi ces actes figure un sénatus-consulte du 23 mai qui permet aux citoyens qui nondum sunt maritati, qui lege de maritandis ordinibus [tenentur], d'assister, sans encourir aucune peine, à des jeux institués religionis causa.

Lex Julia de adulteriis et de pudicitia

(a. 736 = 18 avant JC ?)

Loi proposée par Auguste pour réprimer l'adultère (lex de adulteriis coercendis) et l'impudicité (stuprum), et pour rendre les divorces plus difficiles. Voir l'article Adulterium. Un chapitre de cette loi a pour but d'assurer la conservation du fonds dotal (lex Julia de fundo dotali) : il est interdit au mari de l'aliéner sans le consentement de sa femme.

La loi Julia de adulteriis est postérieure à la loi Julia de maritandis ordinibus, dont elle complète à certains égards les dispositions. Elle est sûrement du temps d'Auguste, comme le prouve un passage de Sénèque. Elle est antérieure à 746, date de la mort d'Horace, qui parle dans une de ses Odes des peines de la loi Julia contre le stuprum. Elle a été vraisemblablement rendue très peu de temps après la loi Julia de maritandis ordinibus.


Extrait de l'article Lex du Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio (1877)