Forum de Trajan au premier-plan, Forum d'Auguste, de Nerva et de la Paix (Rome)
Maquette de Gismondi, Musée de la Civilisation Romaine, EUR (Rome), 2005 - © Agnès Vinas
FORUM
- Dans son sens primitif, ce mot signifiait un espace de terre découvert qu'on laissait devant une tombe et sur lequel on avait le même droit de propriété que sur le sépulcre même (Festus, s.v. ; Cic. de Leg. II, 24).
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(ἀγορά). Place de marché, consistant en
une large area découverte au centre, où
les gens de campagne étalaient leurs produits pour la
vente ; elle était entourée de bâtiments
et de colonnades, sous lesquelles les différents
métiers élevaient des boutiques et
étalaient leurs denrées ou leurs marchandises.
Dans les petites villes, un seul forum suffisait pour
différents marchés ; mais dans les grandes
villes comme Rome, presque chaque classe de marchands pour
l'approvisionnement avait un marché à elle,
distingué par le nom de ce qu'on y vendait ; ainsi
forum boarium, marché aux bestiaux ;
olitorium, marché aux légumes.
Tous deux sont représentés dans la gravure ci-jointe, d'après une ancienne peinture contenant des vues de plusieurs emplacements de la ville de Rome, avec leurs noms inscrits au-dessus de chacun. Cette gravure montre distinctement la manière dont une place de marché chez les anciens était disposée et enfermée (Varr. L.L. V, 146).
-
Forum, c'est-à-dire vaste place
découverte d'un genre à peu près
semblable à celle que nous venons de décrire,
mais tracée sur une échelle beaucoup plus
grande, et destinée aux assemblées publiques
qui se tenaient en plein air et au règlement des
affaires judiciaires et commerciales, plutôt
qu'à servir de simple marché aux provisions
(Varro, R.R. V, 145). Elle était
entourée par les principaux édifices publics,
cours de justice, basiliques, temples, et par de spacieuses
colonnades d'un ou de plusieurs étages dans lesquelles
les marchands, les banquiers, les usuriers avaient leurs
comptoirs et faisaient leur trafic (Vitruv. V, 1, 2). Il ne
reste rien maintenant du fameux forum romain, que les
débris de quelques uns des édifices qu'il
contenait ou qui l'entouraient ; ils s'élèvent
avec une majesté solitaire, ou sont
disséminés parmi les édifices modernes
qui encombrent l'emplacement du forum. Son ancien niveau est
enseveli sous trois ou quatre mètres de terre et de
décombres, de telle sorte que la place même
qu'il occupait, avec ses dimensions, est un des points les
plus contestés de la topographie romaine. Mais les
fouilles de Pompéi ont mis à découvert
le forum de cette ville, dont les restes sont assez
considérables pour nous permettre de tracer le plan
des différents édifices qui l'entourent et
d'indiquer l'usage probable de chacun d'eux : on aura ainsi
une idée générale de l'aspect ordinaire
de ces places (157 mètres de long sur 33 de large).
L'area centrale est pavée de larges dalles carrées, sur lesquelles on voit 22 piédestaux pour des statues d'honneur ; elle est entourée d'une colonnade dorique à deux étages le long de laquelle règne une suite d'édifices élevés et spacieux. L'entrée principale est un arc (fornix) A, sur le coin à main gauche du plan, et à côté d'un temple d'ordre corinthien B, qu'on suppose avoir été consacré à Jupiter. De l'autre côté du temple, à main droite, est une seconde entrée du forum, et à côté la prison publique (carcer) C, dans laquelle on a trouvé les ossements de deux hommes avec les fers aux pieds. Adjacent à cette entrée, est un long et peu profond édifice D, qui a plusieurs entrées sur la colonnade et qui aurait été, selon la conjecture des antiquaires napolitains, un grenier public (horreum). L'édifice qui suit est un autre temple d'ordre corinthien E, consacré à Vénus, comme semble le prouver une inscription trouvée en ce lieu. Il est sur une area enfermée par un mur nu et un péristyle, dont la principale entrée ouvre sur une rue latérale qui aboutit au forum et court le long de la basilique F, au-delà de laquelle sont trois maisons particulières hors des limites du forum. Le côté le plus éloigné ou le côté sud du carré est occupé par trois édifices publics, G H I, qui se ressemblent pour le plan et les dimensions. Ils ont tous été décorés de colonnes et de statues dont il reste encore des débris sur le sol, mais qui ne suffisent pas pour décider à quel usage ces édifices servaient. On conjecture simplement que le premier était une maison de consul (curia) ; le second, le trésor (aerarium) ; et le dernier une seconde curie. Au-delà est une autre rue, ouvrant sur le forum ; en tournant l'angle, on trouve les débris d'un édifice carré K, auquel on ne peut assigner d'usage satisfaisant. L'espace qui est derrière est occupé par l'emplacement de trois maisons privées. Vient ensuite une large pièce de terrain L, entourée par une colonnade (porticus) et un cloître (crypta), et décorée sur le devant, là où elle fait face au forum, d'un portique d'entrée ou vestibule fort spacieux (chalcidicum), toutes constructions faites aux frais d'une prêtresse nommée Eumachia. Au-delà est un petit temple M, sur une base élevée, et consacré, selon quelques auteurs, à Mercure, et selon d'autres, à Quirinus. Tout près était un édifice N, avec une large tribune demi-circulaire ou abside à l'extrémité, qu'on suppose avoir été une salle de réunion pour les Augustales, ou une maison commune (senaculum) pour le sénat de Pompéi. Le derrière de ces deux bâtiments est couvert par le local appartenant à un établissement de foulon (fullonica). La dernière construction O, est un édifice magnifique avec diverses dépendances, appelé communément le Panthéon, à cause de douze piédestaux placés en cercle autour d'un autel qui est au centre et qui supportait jadis, à ce qu'on suppose, les statues des Dii Magni ou des douze divinités principales ; mais le genre des décorations et le sujet des peintures nombreuses qui ornaient les murailles, donnent beaucoup de vraisemblance à une conjecture ingénieuse qui fait de cet édifice une salle de banquet appartenant aux Augustales.
- (Peut-être ὑπολήνιον). Partie supérieure du pressoir où l'on faisait du vin ou de l'huile (Varro, I, 54, 2 ; Columell. XI, 2, 71 ; XII, 18, 3). Dans tous ces passages, elle est énumérée avec les presses, les instruments et les vases qu'on employait à cet effet.